mardi 21 août 2012

PSG : ça se corse

A tous ceux qui avaient peur d'un "championnat à 2 vitesses" et qui se lamentaient à l'avance que tout risque de suspense risquait d'être annihilé, le PSG a apporté un cinglant démenti, dimanche soir sur la pelouse de François Coty.

Tous les observateurs ont noté la médiocrité du jeu parisien et se demandent où Carlo Ancelotti va puiser les ressources pour en faire une machine à gagner. Pire que ça, tandis que Koumbouaré avait l'excuse d'un groupe constitué à la hâte avec un certain nombre de joueurs arrivant très tard (Sirigu, Sissoko, Pastore), le PSG, cru 2012-13, a géré son mercato assez promptement laissant à la plupart des joueurs le temps de faire une préparation digne de ce nom. En plus comme le disent les observateurs, l'ossature de l'équipe est restée la même.

Le seul problème, c'est que les ressorts du succès de Paris de l'année dernière sont aujourd'hui remis en cause. Ils étaient basés sur quelques principes simples :
  • un 4-3-2-1 assez défensif, avec un 3 de devant très fluide (Menez, Pastore, Néné). L'influence du 3 de devant a été énorme : 43 buts et passes décisives (plus des 2 tiers du total parisien) après la trève et un PSG qui a fini meilleure attaque du championnat.
  • un milieu à 3 solide (Sissoko, Motta, Matuidi) mais avec une caractéristique pas assez soulignée pour l'italien : sa capacité à jouer long depuis le milieu du terrain. De façon assez récurrente, Motta aligne entre 10 et 20 passes longues par match, dont 75% parviennent à leur destinataire (chiffre exceptionnel).
  • une défense à 4 assez classique : en dépit des déclarations d'Ancelotti, les latéraux parisiens ne sont pas les plus offensifs de L1 et la défense parisienne a eu du mal pendant toute la saison sur coup de pied arrêté.

Or, à Ajaccio, la dynamique offensive était brisée malgré un dispositif affiché en 4-3-3/4-3-2-1.

  • des changements importants : sur les 6 joueurs milieu / attaquants, seuls les 2 ailiers, Néné et Menez retrouvaient leur poste de l'année dernière.
  • Lavezzi. Seul véritable nouveau dimanche soir, l'ancien napolitain est apparu plutôt perdu devant. A Naples, Lavezzi était utilisé comme un ailier combinant souvent avec le grand Cavani, notamment lors de contres. On comprend l'intérêt avec Ibrahimovic. Mais la complémentarité avec Néné et Menez est beaucoup moins évidente. Des statistiques assez pauvres jusqu'à son coup de sang à la 59ème minute qui disent bien toute la frustration de l'argentin.
  • Pastore. Positionné plus bas, à gauche par Ancelotti, Pastore se retrouve dans une situation qui visiblement lui réussit peu. A ce poste, il doit contribuer défensivement. Peu à l'aise dans cet exercice, il est demeuré assez bas sur le pré (plus bas que Chantôme à droite) et a donc relativement peu contribué offensivement. En positionnant André (milieu offensif très concentré par le taf' défensif) et Diawara assez haut, Alex Dupont a fait reculer Pastore et par effet collatéral, Maxwell. Comme Menez demeure assez peu intéressé par les tâches défensives, c'est tout le flanc gauche parisien qui souffrait. C'est d'ailleurs de ce côté  que viendra la meilleure occasion ajacienne avec le poteau d'Eduardo. Pour "el flaco", le bilan de la soirée est maigre : à ses défauts irritants (ballons trop facilement perdus pour un joueur possédant son bagage technique), il n'a pas été décisif offensivement, même par bribes.
  • rare satisfaction Parisienne de la soirée, Blaise Matuidi fit un travail défensif remarquable mais ses relances, toutes en passes courtes (1 seul long ballon donné) a ralenti les contres parisiens par rapport à la rampe de lancement que constitue Thiago Motta.

Que faire ? Ancelotti va sans doute bricoler encore : c'est un entraîneur qui met parfois du temps à trouver ses formules mais qui ne rechigne pas à en essayer plusieurs. Il disposera bientôt de tout son effectif.

Basiquement, Ancelotti dispose de 3 options tactiques :
  • maintenir le sapin de Noël (4-3-2-1). Comme Ibra est indéboulonnable devant, le technicien italien pourrait positionner à ses côtés Menez (ou Lavezzi) et Néné. Le 3 du milieu pourrait voir le retour de Motta, avec à ses côtés le duo de solides récupérateurs Sissoko / Matuidi. Seul problème, que faire de Pastore : un joker de luxe ou la solution préférée à gauche à domicile ?
  • le 4-2-3-1 : c'est la solution qui maximise le potentiel offensif (théorique) du PSG. Avec Pastore repositionné plus haut, derrière Ibra avec Lavezzi / Néné comme ailiers. L'ailier argentin est préféré à Menez grâce à sa contribution défensive plus élevée (sur le papier) permettant de laisser Pastore et Ibra vaquer devant.
  • le 4 - 4 - 2. Le Milan AC utilisait souvent ce dispositif (plutôt dans sa version diamant) avec un Robinho libre situé à gauche d'Ibra. Si l'élu parisien semble plutôt être Menez, ce dispositif remet en selle Gameiro dont l'entrée en lice à Ajaccio a permis de constater que l'ex-lorientais possédait encore énergie et vitesse de déplacement. La version parisienne serait plutôt un 4 à plat avec Lavezzi et Néné sur les ailes et Motta / Matuidi en milieux défensifs.

Conclusion : le cœur de Footballistico penche plutôt pour le 4-4-2 mais une chose est sûre : le parcours du PSG en championnat ne sera pas un chemin de rose.
Des espoirs pour la Coupe de France ?

Footballistico


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