Les 2 matches sont très différents, bien sûr, mais offrent quelques leçons communes :
PSG - Ajaccio :
C'était le premier match d'Albert Emon sur le banc corse et ce fut une première réussie. Prenant son modèle du fameux PSG - OL, Ajaccio affichait un 5-3-2 face au 4-4-2 d'Ancelotti. On sait que ce dispositif pose vraiment des problèmes aux parisiens :
- il permet de présenter un surnombre en défense centrale face au duo d'attaque parisien. En outre, si l'un des 2 attaquants décroche, l'un des stoppeurs peut le suivre sans dégarnir l'arrière-garde.
- les 2 milieux latéraux permettent de contrer le duo d'ailiers parisiens qui ne sont pas de vrais ailiers (Pastore) ou jouent de façon inversée (Lavezzi). Cette donne a un peu changé avec Lucas Moura, droitier et positionné sur son côté "naturel" par Ancelotti.
- Enfin, il offre une menace avec 2 attaquants et donc l'obligation pour les parisiens de conserver 3 joueurs au minimum derrière.
- le fait de basculer Pastore à gauche a semblé handicaper les parisiens de ce côté. L'argentin semblait un peu perturbé et son entente avec Maxwell n'a pas fonctionné. L'arrivée de Lucas Moura a tué la complémentarité avec Jallet, pourtant prometteuse.
- Côté droit, justement, Lucas a eu du mal à se situer avec son latéral. Habituellement, c'est Jallet qui déborde. Ici, les 2 parisiens ont eu du mal à se situer sur le terrain et le brésilien a attendu la seconde période pour donner la pleine mesure de son talent.
- Thiago Motta restera le grand bonhomme de la première période : d'abord en reprenant une passe d'Ibrahimovic juste à droite du poteau d'Ochoa, ensuite en donnant une passe au-dessus de la défense à Ibra. Enfin, en comettant une faute sur Sammaritano, qui lui valut son expulsion.
Les parisiens avaient tenté 26 tirs / face à 3 aux ajacciens : malheureusement, l'imprécision parisienne (10 tirs bloqués, 3 tirs cadrés seulement) n'a pas pu franchir la muraille. La question qui demeure toutefois est celle-ci : à quoi sert Ajaccio. Si une équipe est moins bonne a 11 contre 10 qu'à 11 contre 10, on peut réellement douter de sa capacité à créer du jeu.
Le problème de l'OL hier semblait plus simple : Evian jouait en 4-3-3 (ou 4-5-1) face au 4-3-3 lyonnais. En outre, l'ETG avait la moitié de son équipe première suspendue ou partie à la CAN. Pourtant, le dispositif défensif mis au point par Pascal Dupraz se révéla efficace : bloquer les têtes du triangle lyonnais, Gourcuff et Malbranque, en les pressant dès la prise de balle, souvent à 2 et mettre en place un dispositif défensif assez haut. On vit ainsi Gourcuff redescendre de plus en plus pour toucher le ballon et ne pas avoir Tié Bi sur le dos. Le risque que prenaient les haut-savoyards fut de dégarnir les côtés et de laisser Bastos et Lacazette en 1 contre 1 face à leurs vis-à-vis. De fait, Bastos fut le lyonnais le plus dangereux tout au long de la rencontre par ses centres, souvent bas et forts devant le but. Malheureusement pour lui, seuls Gomis et, parfois, Lacazette se trouvaient à la réception. La présence lyonnaise étant faible. Lyon a surpris en n'essayant pas de créer le surnombre sur les côtés : Dabo et Reveillère se sont montrés très prudents laissant Barbosa et Bérigaud défendre sur les milieux lyonnais. Cette prudence ne s'explique pas car elle aurait pu offrir des solutions de dédoublement à l'OL pour varier ses possibilités de combinaison.
Offensivement, l'ETG ne proposa pas grand chose : passer le ballon à Yannick Sagbo fut son option préférée. Seule une bonne combinaison entre Ninkovic et Wass fit passer des frissons dans les rangs des gones.En seconde période, un peu enhardis, les savoyards tentèrent quelques frappes de loin et coups de pied arrêtés mais sans succès. Les entrées de Grenier et Lisandro amenèrent un peu de sang frais à l'attaque rhodanienne : l'argentin offre un profil plus rapide et remuant que Gomis et la défense centrale de l'ETG eut quelques peines à gérer cette nouvelle donne : la meilleure action lyonnaise, la seule où la défense fut mise hors de position est à mettre au crédit du duo Bastos - Lisandro à la 76ème.
Pour un aspirant champion, c'est tout de même un bilan très maigre.
Que conclure de ces 2 matches où les 2 leaders ont été contenus par des équipes mal classées ?
- que les équipes françaises possèdent des défenseurs et, toujours, des milieux sentinelles d'une qualité globale très bonne même dans les équipes moyennes.
- qu'offensivement, les équipes de L1, même en haut du tableau ont du mal à jouer face aux défenses resserrées. Bien sûr, ce cas n'est pas isolé (Osasuna - Real s'est achevé récemment sur le même score) mais nos équipes nationales marquent plus dans des phases classiques (contres, tirs de loin, coups de pied arrêtés) et semblent incapables de produire une jeu en passes courtes rapides nécessaires pour désaxer une défense. Fuite des talents peut-être mais aussi une culture tactique plus préoccupée de récupération et de positionnement défensif que de mouvement et de technique offensive.
- la prohibition du risque : c'est curieux mais dans le championnat de France, on tire peu et on dribble encore moins. Le plus faible total parmi le 5 grands championnats : on peut voir là le résultat d'une culture peu encline à favoriser la prise de risque nécessaire pour tenter ce genre de geste sachant qu'un taux d'échec est inhérent à ce type d'initiatives.
Footballistico
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