Liverpool se présentait avec un 11 très peu modifié par rapport à l'équipe victorieuse de Cardiff : Gerrard, toujours absent, était remplacé par Lucas Leiva et Aly Cissokho avait sa chance suite à la blessure de Flanagan. Les locaux se présentaient en 4-2-3-1. En l'absence d'Aguero, Negredo occupait le poste d'avant-centre.
Manuel Pellegrini avait dû voir le match face à Tottenham, où les reds avaient déchiré la ligne défensive haute des spurs (5-0 !) car City défendit relativement bas, sans pressing sur les défenseurs chargés de la relance, avec des lignes très rapprochées pour étouffer les visiteurs. Offensivement, les citizens possédaient essentiellement 2 chemins :
- le côté droit où Navas et Zabaleta attaquaient Cissokho et Countinho bille en tête,
- le centre du terrain : Nasri se recentra très rapidement et rejoignit Silva pour combiner et les raids de Yaya Touré renforcèrent encore la supériorité de City dans cette zone du terrain ou Leiva était théoriquement seul.
De son côté Liverpool assurait l'animation offensive de la façon suivante :
- à gauche, un triangle Henderson, Coutinho et Cissokho tentait de combiner et de percer,
- à droite, Sterling tenta de profiter de sa pointe de vitesse pour prendre Kolarov par derrière,
- entre les 2, Suarez décrochait et se déportait à droite ou à gauche pour se rapproche de ses co-équipiers.
Première mi-temps : au début du match, City tenta de s'imposer en mettant du rythme, notamment du côté droit (Navas). Cependant, Liverpool réussit à ralentir le tempo en assurant des relances par Sakho vers son milieu. Les reds profitaient ainsi du manque de présence défensive de Silva et de la supériorité numérique qui en résultait au milieu du terrain. Le défenseur central français trouvait ainsi assez facilement Henderson ou Leiva, voire Cissokho si les premières 2 options se refermaient. Assez vite, le jeu des reds prit ainsi une physionomie assez semblable tout au long des 45 premières minutes :
- relance, la plupart du temps de Sakho vers un milieu,
- accélération, en relais via Suarez ou Coutinho,
- recherche de profondeur sur Sterling.
Suarez : le rôle de l'uruguayen fut particulièrement intéressant. Devant l'impossibilité de prendre la profondeur, il agit en tant que relais, accélérateur des actions des reds, partout sur le terrain. Après avoir lancé Sterling à la 18ème minute dans une position de hors-jeu contestable, il se retrouve à l'origine du but et de la meilleure action de Liverpool où Coutinho aurait pu (dû) doubler la mise. Face à l'uruguayen, Kompany, notamment sembla hésiter sur la conduite à tenir : suivre les déplacements (impossible de la faire partout) ou rester en place derrière ? Un des effets indirects fut de faire remonter la défense de City sans doute plus haut qu'elle ne le souhaitait.
Passes reçues par Suarez : "je suis partout" version Uruguay (source : Fourfourtwo) |
C'est sur une action archétypique que les visiteurs allaient prendre l'ascendant : échange Coutinho - Henderson, puis accélération du jeu par Suarez, vers Sterling, avant que Coutinho ne finisse dans le but vide.
5 minutes plus tard, Coutinho ratait donc un but presque tout fait. Liverpool avait laissé passer sa chance.
A la 30ème minute, Kompany remit les 2 équipes à égalité sur un corner, ce qui témoigne de la force des citizens dans ce secteur de jeu. Les 15 minutes qui suivirent furent sans doute les plus spectaculaires du match. Sentant City prenable, les reds se ruaient à l'attaque ne laissant que Sakho et Skretl derrière : Navas et Negredo eurent leur chance en contre avant que l'avant-centre espagnol ne trompe Mignolet d'une frappe de l'extérieur. Sur ce contre, 8 reds étaient à moins de 30 mètres du but adverse.
Dans quelques secondes, Navas (à droite) va recevoir le ballon et ça va faire mal |
Seconde période : Liverpool réenclencha la 5ème dès le début du match face à un City très prudent. Les citizens défendaient assez bas et ne sortaient que pour des contres même si leurs périodes de possession devinrent plus importantes au fur et à mesure que le match avançait. Fernadinho et Yaya Touré furent de moins en moins ambitieux afin de contrôler la partie.
Ce fut sur le côté gauche que les reds faillirent trouver l'ouverture : Navas devenant de moins en moins concerné par les tâches défensives, tout à tout, Skretl et Suarez débordaient et trouvaient Henderson (pour une jolie madjer) et Sterling (pour un très beau loupé).
Conclusion : tactiquement, Brendan Rodgers a sans doute gagné le match, grâce à un dispositif offensif plus rôdé et une maîtrise du tempo de la rencontre. City doit plus sa victoire qu'aux qualités individuelles de ses joueurs, notamment sur coup de pied arrêtés. Défensivement, les citizens se sont sans doute aventuré plus haut que souhaité en suivant Suarez. Il reste que si Navas, par exemple, avait été à la place de l'inconstant Sterling, il est probable que les reds l'auraient emporté. L'équipe de Pellegrini reste sur sa lancée mais laisse toujours planer de sérieux doutes sur sa solidité défensive. Du côté du Barça, on a dû regarder le match avec envie.
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