mardi 3 décembre 2013

PSG - OL :

Les dispositifs en début de match
Après Bastia et Lorient, l'OL est donc la troisième équipe à prendre l'eau cette saison au Parc des Princes par 4 buts d'écart. Si l'on repense au match de l'année dernière, où à fin novembre, les lyonnais venaient comme challengers crédibles du PSG, version qatarie, on ne peut qu'être saisi par l'écart abyssal qui s'est créé depuis lors.

Première période :

En dépit de tous les changements d'effectif, Rémi Garde appliquait la même tactique que l'année dernière, du moins en apparence. Similitude la plus évidente : une défense à 5, avec 2 pistons sur les côtés (Bédimo, Lopés). En 2012, le coach lyonnais affichait un milieu à 3 et 2 attaquants.

Dimanche soir, c'était plutôt un milieu à 4 en losange, avec Gourcuff à la tête de celui-ci plus Lacazette isolé devant. Ce dispositif possédait 2 avantages :
  • offrir une 2 voies de relance assez aisée, via Fofana et Grenier, soit soit via les "pistons",
  • densifier en phase défensive le milieu de terrain.
Le rôle des 2 "carrileros" était cependant assez orginal. La plupart du temps, la défense à 3 est assez performante face à 2 attaquants : elle présente un surnombre et permet à l'un des centraux de se déporter sur le côté pour combler les brèches sur l'un des côtés. Face aux 3 attaquants parisiens, l'idée était davantage :
  •  de leur couper les vivre en contrant les montées des latéraux grâce à) Lopès et Bedimo (les centres de Van Der Wiel sur Zlatan ont dû être sacrément visionnés à Tola Vologe)
  • de faire descendre les milieux assez bas, notamment Gonalons pour toujours conserver le surnombre défensivement.
Le défaut était évidemment d'offrir une présence offensive faible : Gourcuff était le seul milieu lyonnais à se porter devant et la présence offensive de Bédimo et Lopès, réelle pendant la pemière demi-heure, fut peu efficace (1 centre chacun) à cause de l'opposition de Maxwell et Van Der Wiel.  En tout, les offensives lyonnaises comptaient 4 acteurs, souvent face à 6 parisiens. Cette simple conséquence mathématique se voit dans les statistiques : seulement 6 tirs en 90 minutes et un seul tenté depuis l'intérieur de la surface (la barre de Lacazette).

Un autre problème du dispositif lyonnais fut la totale liberté dont put jouir Verratti pendant le match : en l'absence de pressing sur lui, l'italien organisa le jeu parisien comme un véritable Xavi parisien (114 passes réussies sur 120 tentées).

Au moins, les lyonnais tinrent bien la baraque pendant la première demi-heure face à des parisiens empêtrés dans un dispositif très défensif, jusqu'à, donc, cette trentième minute où le cri de Galtier "a la izquierda, Javier", changea le dispositif parisien en 4-4-2. Toujours est-il que cette décision eut un impact immédiat :

  • à la 27ème, Lacazette trouvait la barre sur la meilleure occasion lyonnaise,
  • à la 32ème, Pastore voyait son tir contré par Koné sur un tacle vraiment superbe,
  • à la 35ème, Ibrahiovic voyait son tir repoussé en corner par Vercoutre.
Sur le corner suivant, le PSG marquait. Si prendre un but face au PSG 2013/2014 est rarement une bonne nouvelle, on peut penser que pour l'OL il fut particulièrement difficile à encaisser, tant Rémi Garde avait misé sur sa capacité à gêner le jeu parisien plus qu'à élaborer le sien. 4 minutes plus tard, la messe était dite, Pastore récupérait un ballon et lançait Cavani dans l'espace. Pénalty et panenka de Zlatan.

Il peut sembler étonnant, a priori, que ce changement tactique ait favorisé le 11 parisien. A priori, face à 2 attaquants, une défense à 3 est efficace : elle conserve le surnombre. Comment expliquer un tel dénouement ? 3 facteurs expliquent selon nous cette évolution :

  1. Pastore. L'argentin est définitivement plus à l'aise dans un rôle plus avancé et il put donc mettre son talent à la création. De toute façon Motta et Verratti suffisaient largement au milieu et le fait de projeter Pastore dans une position plus avancée suffisait à créer plus de danger devant la cage des visiteurs. Par contrecoup, Miguel Lopès (cf. schéma ci-dessous) et Bedimo durent reculer et l'impact offensif des lyonnais déjà faible, fut anéanti. Pastore fut même étonnamment libre car une petite poche libre s'était ouverte sur le côté gauche, du fait du rôle plutôt avancé de Gourcuff.
  2. Le blocage des transmissions : la voie privilégiée par l'OL pour sortir de sa moitié de terrain fut perturbée par ce repositionnement impromptu et les pertes de balle s'accumulèrent
  3. Enfin, le changement de position de Cavani perturba la défense centrale lyonnaise : Koné et Bisevac semblèrent hésiter sur leur rôle respectif et l'uruguayen en profita pour s'engouffrer dans les brèches.
Les passes de Miguel Lopès réalisées entre la 1ère et la 30ème minute (schéma de gauche) et la 31ème et la fin du match (schéma de droite). Repositionnement défensif (source Squawka)
Seconde période : Matudi remplaça un Thiago Motta blessé et le surcroît d'énergie que Paris récupéra ainsi fut utilisé pour mettre la pression sur un 11 lyonnais déjà passablement découragé. Clément Grenier prit position de façon plus avancée pour apporter du soutien à Lacazette mais le jeune meneur de jeu des visiteurs fut trop prudent et trop peu servi pour peser véritablement sur le jeu.

A la 60ème minute, Thiago Silva mettait le troisième but sur corner (encore) et Paris pouvait finir en roue libre, hormis Zlatan, qui tenta d'améliorer son nombre de passes décisives (centre vers Cavani, 65ème) et son compteur but après une faute d'Umtiti (pénalty, 83ème).

Conclusion : "sic transit gloria mundi" a dû penser Jean-Michel Aulas, au vu de l'écart qui s'est creusé en un an avec le PSG. Bloqué pendant une demi-heure, Paris était simplement trop fort pour des gones qui ont perdu peu à peu la plupart de leurs meilleurs éléments et qui possèdent désormais un banc éthique. Lyon est 10ème et n'ira sans doute pas beaucoup plus haut. Paris est premier et le match Cavani-Zlatan-Pastore vs Enyeama prévu le 22/12 vaudra son pesant de chocolat.

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