jeudi 27 février 2014

Leverkusen - PSG : Ibra en numéro 10 mais sans 9 !

Parmi toutes les analyses qui ont suivi la brillante victoire du PSG sur la pelouse du second de Bundesliga, peu ont relevé un fait troublant. Sur tous les buts, Ibrahimovic est impliqué dans la construction mais ne se trouve pas dans la surface à la conclusion. Il n'est plus un avant-centre, il est un vrai N°10 (c'est le numéro de son maillot, après tout). Il est le meneur de jeu d'une équipe sans avant-centre. 

On pourrait arguer que le PSG, loin d'être en 4-3-3 joue en fait en 4-3-1-2 : le suédois décroche, sert de relais et s'en sert pour attirer au moins un des centraux. 9 1/2 ? Non, car Zlatan, ne se  contente pas comme Messi de décrocher pour créer des espaces où vont s'engouffrer les ailiers. Il construit le jeu offensif du PSG. Voyons cela.

  • Ibra n'est pas le joueur le plus avancé du PSG. Sur l'ensemble du match, Lucas est devant lui et Lavezzi quasiment au même niveau. En phase offensive, souvent l'un des latéraux (Maxwell), Matuidi et évidemment les 2 ailiers sont plus avancés.
  • En termes de nombre de passes, le suédois a réussi 82 passes (sur 88), ce qui est énorme pour un 9. La plupart du temps, un "vrai" avant-centre n'en effectue qu'une vingtaine. De façon cohérente avec son positionnement, ces passes sont effectuées depuis les 30 mètres, souvent latérales.
Les passes de Zlatan (source fourfourtwo)
  • En revanche, Zlatan réussit ce qu'on demande à un neuf et demi : déstructurer la défense adverse en créant des hésitations pour les 2 défenseurs centraux, suivre l'attaquant ou rester en place ? Le système en 4-3-3 des allemands n'a pas aidé. Rolfes était la seule sentinelle devant la défense et hésitait à prendre en charge le suédois, pour se concentrer sur la récupération du ballon vers les autres parisiens. 
Les 4 buts parisiens correspondent à ce schéma :
  • sur le premier, Matuidi récupère un ballon aux 40 mètres, il est empêché par Rolfes de progresser et transmet à Ibra, qui a attiré Spahic. Le suédois remet sur Verratti, qui transmet en profondeur à Matuidi qui s'enfonce dans la défense allemande comme dans du bon beurre. 

Ibra (entouré de jaune) et suivi par Spahic, il remet donc en retrait Verratti
  • sur le second but (conclu par un pénalty), c'est le suédois qui transmet à Maxwell, avant que celui ne remise sur Lavezzi, retenu par Spahic...Sur l'action, Hilbert, le latéral droit, est bizarrement attiré par Ibra aux 25 mètres et déserte son côté ouvrant un boulevard au latéral brésilien. 
    Ibra - Maxwell, première
  • sur le troisième, Lucas transmet à Ibra, aux 30 mètres, pressé par Toprak (le second central allemand), qui relaie vers Maxwell. Le centre du brésilien trouve Matuidi qui remet vers le suédois, resté aux 20 mètres (qui zlatane le goal allemand, on a beau être un créateur on n'a pas oublié ses bons vieux réflexes de mule). 
    Re-Ibra-Maxwell
  • enfin, le sur le 4ème, Ibra se promène sur l'aile. Marqué par 2 défenseurs allemands, il transmet à Maxwell (une manie) qui centre sur Lucas, qui remet pour Cabaye. 
    Re-re-Ibra-Maxwell
On le voit : 4 buts mais un rôle de vrai créateur, positionné aux 30 mètres, avec une vraie intelligence des situations et un taux de passes réussies très élevé. Cela peut-il suffire pour gagner la ligue des champions. Peut-être pas mais en attendant, le PSG fait peur et pourrait aller loin si son amulette suédoise demeure aussi exceptionnel.


Footballistico

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