L'Atletico a dominé sans partage le derby mardilène dans son antre du Vicente Calderon. Au final, la liga est relancée, le Real doute et a perdu plus qu'un match hier. Ce fut la pire défaite des merengue depuis la fameuse manita au Camp Nou et leur 6ème derby d'affilée sans succès.
Simeone affichait son 4-4-2 type. Mandzukic était préféré à Torres avec Griezmann aux côtés du croate. Le Real, en revanche, avait beaucoup d'absents, notamment en défense (Ramos, Pepe, Marcelo, Modric, James). Khedira était titularisé au milieu aux côté de Kroos et Isco. La défense centrale était bidouillée avec un duo Varane / Nacho. Ronaldo réintégrait l'équipe, en 4-3-3 traditionnel.
Première mi-temps : assez vite, le schéma de la rencontre se mit en place. L'Atletico se montrait agressif dès le ballon perdu mais reculait à 0 derrière la balle dès que le Real franchissait le premier rideau. Seul Mandzukic restait en pointe souvent côté ballon pour offrir une opportunité de relance à ses co-équipiers dès la récupération. L'Atletico multipliait ainsi les longs ballons vers son attaquant avec un succès certain. Le croate fut d'ailleurs le grand bonhomme du match. Toujours disponible pour les relances de ses partenaires. Très présent dans le jeu dos au but, il fut également décisif dans ses passes, impliqué, dans 3 buts de son équipe.
Côté droit. L'une des caractéristiques clé du match fut la capacité de l'Atletico à porter le ballon côté droit. Simeone avait apparemment bien lu la composition madrilène : entre un Ronaldo peu préoccupé par les tâches défensives et un Isco peu à l'aise dans cet exercice. Sur cette aile, les locaux se projetaient rapidement, via Turan et Juanfran. Ce duo a développé une intensité incroyable sur son aile, tant défensivement (Turan, notamment, auteur de 6 fautes, toutes commises en première mi-temps, le plus gros total de son équipe) qu'offensivement (Juanfran, 7 centres). Le début de match se passa presque totalement sur ce côté, avec un déboulé du turc dans la surface, puis la première frappe de ce même joueur. Enfin, sur le but, Juanfran met un centre contrôlé par Mandzukic qui remet tranquillement sur Tiago.
L'Atletico (à droite). Oui à droite. (source whoscored) |
Peu après l'ouverture du score, intervint le premier fait de jeu, la blessure de Koke. En théorie, la sortie du meilleur joueur de l'Atletico aurait dû rééquilibrer les débats. Dans la pratique, le nouvel entrant, Saul, accrut la domination des locaux. En effet, alors que Koke restait sur son côté, son jeune replaçant occupa tout le terrain et offrit une variété de jeu supérieure aux colchoneros. Sur une récupération, un long ballon du nouvel entrant trouvait l'inévitable Mandzukic. Ce dernier trouvait Siqueira lancé qui effaçait Carvajal et remettait à...Saul, pour une bicyclette (18ème).
Le Real coupé en 2 : Théoriquement, le Real possède les armes offensives nécessaires pour remonter un écart de 2 buts en 70 minutes. Mais, l'équipe d'Ancelotti fut coupée en 2 :
- côté gauche, Coentrao, terrorisé par les montées de Turan fut sage et de ce fait, Ronaldo fut la plupart du temps tout seul face au turc et à Juanfran.
- le côté droit ne fonctionna pas mieux. Khedira se montra offensivement incapable de combiner avec Bale et Carvajal.
- Kroos fut mal à l'aise dans sa position reculée : souvent il devait parer au plus pressé pour freiner les contres de l'Atletico mais devant la position souvent reculée des locaux, son arme principale, ses longs ballons bien dosés sur les ailes furent inefficaces.
On vit donc des séquences où l'allemand tentait de longs ballons latéraux vers les ailes sans aucun danger pour les locaux.
Les longues passes de l'Atletico : profonds (source fourfourtwo) |
Les longs ballons du Real : latéraux ou ratés |
Seconde période :
Tirant les leçons de la première mi-temps, Ancelotti laissa Khedira au vestiaire pour le remplacer par Jesé. Ce fut du poste pour poste, un changement étrange quand on sait que le jeune espagnol est plutôt un attaquant. De fait, la possession du Real eut plutôt tendance à diminuer mais sans gagner en capacité de pénétration. Le tempo du match diminua même légèrement, ce qui contentait parfaitement l'Atletico. Les locaux continuèrent à viser Mandzukic et à attaquer côté droit, fidèle à leur schéma de jeu. Ce fut encore sur une attaque côté droit que Turan centra au seconde poteau pour un Saul esseulé qui remit sur un Griezmann motivé. Sur cette action, on s'aperçut en outre de l'incroyable passivité défensive du Real. Après Carvajal sur le premier but, Varane se montra bien mou, face à l'attaquant français .
A 3 - 0 à la 66ème minute, le match était virtuellement fini. Ancelotti procéda à 2 changements complémentaires (Illaramendi et Chicharito) sans qu'on sache si c'était pour limiter les dégâts ou pour sauver l'honneur. Tout le monde s'apprêtait à retourner au vestiaire tranquillement...sauf Torres et Mandzukic, trop heureux de corser la note dans les arrêts de jeu (toujours sur le côté droit).
Conclusion : Privé de quelques titulaires, le Real a justifié en un seul match toutes les craintes du début de saison : des attaquants doués mais isolés, un milieu déséquilibré et une défense passive. Au-delà du score, la performance des merengues fut abyssale, concédant 17 tirs contre 4. Le mois de février devrait servir de révélateur pour Ancelotti, tant en liga qu'en ligue des champions. Pour sa part, l'Atletico a réussi un match exceptionnel, tactique, physique et technique. Ceux qui voient encore dans l'équipe de Siemone une bande qui se contente de courir partout n'ont pas assisté à la performance d'hier.
Footballistico
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