- soit il écartait vers les latéraux (Evra et Lichsteiner),
- soit il tentait de trouver Tevez, assez loin devant, mais toujours en mouvement,
- soit il poussait la balle vers ses 2 compères du milieu, Pogba et Vidal.
On peut dire que l'ensemble du système était construite autour du stratège italien. Pogba et Vidal offraient à la fois des solutions et de la protection pour un joueur de 36 ans peu mobile. La solide assise défensive (peut-être la meilleure du monde, l'année dernière) avec ses 3 centraux, compensait la médiocrité défensive de Pirlo. Les 2 joueurs de couloir offraient une destination simple en cas de congestion au milieu.
Pendant l'intersaison, la Juve a perdu 3 joueurs clés. Outre Pirlo, Vidal et Tevez ont pris la poudre d'escampette. Le problème, c'est que Massimiliano Allegri n'a pas repensé du tout son système. Il a donc positionné Padoin à la place de Pirlo et Mandzukic devant. Le seul problème, c'est que ces 2 joueurs n'ont pas du tout les mêmes caractéristiques :
- Padoin est un bon joueur mais il ne possède absolument pas la vista de Pirlo, notamment sur le jeu long.
- Mandzukic est un joueur de surface, pas un joueur d'espace et il n'offrit pas l'échappatoire à ses partenaires qu'un Tevez pouvait présenter.
Les passes longues de Padoin (source fourfourtwo) |
De son côté la Roma se présentait dans son 4-3-3 traditionnel mais si le milieu est resté le même, devant et derrière la plupart des joueurs ont changé, donnant une touche plus jeune (Digne, Falqué) et plus offensive avec notamment Florenzi en arrière droit.
Première mi-temps : la caractéristique principale de la première période fut le pressing intense que mirent les romains sur le milieu adverse. Outre les 3 du milieu, Salah et Falqué se recentrèrent et furent particulièrement actifs. La louve se présentait en rangs serrés, souvent à 6 dans une zone très étroite et la Juve avait toutes les peines du monde à se dégager. La première belle opportunité des romains vint d'un ballon chipé par Pjanic à Pogba aux 40 mètres, la seconde sur un mauvais renvoi d'Evra où Pjanic (encore) trouva le poteau. Il est probable que dans une telle situation, un Pirlo aurait su ralentir le tempo ou trouvé ses latéraux excentrés pour soulager un peu la pression. Malheureusement, tout en passes courtes, jamais la Juve ne sembla en position de desserrer l'étau. Obligée de défendre bas, elle fut en outre incapable de sortir proprement pour faire mener des contres décents, Dybala, notamment étant situés trop loin de ses partenaires du milieu et de Mandzukic. La vieille dame finissait la mi-temps avec 8 tirs contre elle (1 seule tentative) et avec 32% de possession. Seul bémol dans la domination romaine, Dzeko était isolé dans la défense turinoise et à part des fautes à répétition eut du mal à exister. Néanmoins, le 0-0 n'était pas cher payé pour la vieille dame.
Seconde période : le début de seconde période fut encore plus catastrophique que précédemment pour les visiteurs. Les romains se déchaînèrent en terme de pressing. Après une tentative de Dzeko, repoussée par Buffon, ce fut Pjanic qui trouva la mire sur un beau coup franc (60ème). Dans la minute suivante, Allegri remplaça Mandzukic mais le problème principal des turinois demeurait, l'étouffement de leur milieu.
Le match se durcissait ensuite, revanche d'une rencontre de triste mémoire qui avait vu 3 expulsions la saison dernière. Puis, à la 71ème, Allegri bouleversa son système en 2 temps en remplaçant d'abord Lichteiner par Pereyra (4-4-2 losange, Caceres glissant au poste de latéral droit) avant de substituer Padoin par Cuadrado (4-2-3-1 ?). On ne saura probablement jamais si le dispositif qu'Allegri avait en tête pouvait fonctionner car dans la minute qui suivit Evra fut expulsé et, sur le coup franc, Falqué, trouva la tête de Dzeko.
Réduite à 10 et menée 2 à 0 à 15 minutes de la fin, ce fut pourtant à ce moment que la Juve se mit à jouer et plutôt bien. Repassant avec une défense à 3 (en 3-4-2), enfin, le jeu devint fluide et vertical et la Juve se mit même à prendre le dessus eu milieu. Les romains essayèrent de gérer mais la fatigue aidant, ils durent reculer et n'opposèrent plus de pressing sur les visiteurs. Les turinois auront ainsi connu 6 tentatives dans ce dernier 1/4 d'heure, plus que dans les 3 précédents. Dybala réduisait le scoren sur un ballon gratté par Peyrera et les romains n'avaient plus que les changements opérés par Rudi Garcia pour calmer le jeu.
Conclusion : un match passionnant tactiquement. Où comment le départ d'un joueur peut enrayer l'une des plus belles mécaniques du football récent. Où encore, comment mieux jouer à 10 qu'à 11. Pour la Juve, des leçons d'espérer tout de même, si leur entraîneur n'essaie pas de pérenniser un système qui ne convient plus à son effectif. Pour la Roma, il faudra apprendre à mieux gérer ses temps faibles et ses efforts dans un match qu'elle a failli laisser filer après l'avoir dominé de la tête et des épaules.
2 commentaires:
Bonjour !
La Juve dépendait trop d’Andrea Pirlo. Je l’ai toujours su qu’elle allait être handicapée après le départ du milieu. Heureusement qu’elle a encore Paul Pogba.
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