dimanche 18 octobre 2015

ASM - OL : la fin du big four à la française

Il est toujours triste de constater que 2 belles écuries de L1 ont reculé par rapport à l'année dernière. Pourtant, tel est bien le constat. On ne peut pas parler de spectacle indigent mais entre les départs et les absents, il est peu probable que l'ASM et l'OL viennent chatouiller le PSG cette saison.

Les locaux se présentaient en 4-3-3 avec Lemar à gauche du trident composé avec Moutinho et Pasalic. L'OL affichait son 4-4-2 losange avec Valbuena à la baguette derrière Lacazette et Beauvue.

Première mi-temps : Lyon commença le match très fort en axant notamment ses attaques sur le côté gauche (Tolisso / Rafael). Monaco fut impuissant à poser son jeu. Pourtant, en dépit de sa domination (69% de possession) l'OL se montra incapable de porter le danger sur les buts monégasques : la faute à un défaut récurrent. des gones, leur incapacité à écarter le jeu et leur empalement sur la défense monégasque :

  • par essence, le 4-4-2 losange est un dispositif "central" avec les ailes occupées uniquement par les latéraux.
  • Rafael, placé à gauche est pourtant droitier ce qui l'empêcha de déborder et centrer. Il fut pourtant le latéral le  plus dangereux en se remettant sur son bon pied mais cela eut tendance à ralentir le rythme dans les 30 derniers mètres. 
  • La manque de complémentarité de Beauvue et Lacazette. L'ancien guingampais se positionna souvent sur l'aile gauche et fut le plus souvent ignoré par ses coéquipiers. 
Défensivement, l'ASM opposa simplement 2 lignes de 4, avec Cavaleiro demeurant plus haut placé pour bloquer Jallet et Traoré. L'ASM attendit souvent tranquillement de récupérer le ballon puis de placer des banderilles en contre. 

Le jeu de l'OL s'étiola au fur et à mesure que la mi-temps avança. Valbuena perdit petit à petit son influence sur le jeu et Monaco mit en place son jeu plutôt placé sur les ailes :
  • soit un jeu rapide sur Cavaleiro, qui attaquait Jallet en 1 contre 1, 
  • soit en passes courtes en triangles sur l'aile gauche Silva / Pasalic / Fabinho
Le plan de jeu de l'ASM était assez simple : récupérer bas et progresser verticalement vers Lemar ou Cavaleiro ou, en cas d'impossibilité, balancer des ballons latéraux vers Fabinho ou Silva et progresser en passes courtes. Dans les 2 cas, l'objectif était de centrer (17 centres en première mi-temps contre 5 à l'OL) pour profiter de la présence physique et des 2 M 03 de Traoré. Un des problèmes de l'ASM fut l'incapacité paradoxale de leur avant-centre à profiter de sa taille pour prendre le dessus. 

Les duels aériens de Traoré (4 perdus pour un seul gagné). Paradoxal. (source 442).
Ceci dit l'ivoirien se dépensa sans compter et perturba la relance lyonnaise, avec l'aide de Lemar ou de Cavaleiro. Cela obligea Gonalons à descendre très bas pour toucher le ballon, ce qui diminua le rythme offensif lyonnais. 

Moutinho : le portugais fut le grand bonhomme de l'ASM. A la fois intelligent défensivement (4 interceptions) et offensivement (4 dribbles sur un total de 5 pour l'ASM), il fut surtout capable d'orienter le jeu soit verticalement, soit latéralement et permit à son équipe de soutenir la pression et de porter le danger sur la cage de l'OL. 

Lyon subissait de plus en plus et les meilleures occasions furent monégasques. Le but de Pasalic intervint sur un corner et une erreur de Lopes mais vint couronner la bonne demi-heure des locaux.

Seconde période : l'entrée de Ferri et de Ghezzal redonna de l'impulsion à l'OL. Le jeune attaquant, surtout, s'intégra davantage à la construction offensive de son équipe et lui apporta sa technique. Cependant, sans changement de dispositif, le principal problème de l'OL, jouer uniquement centralement, empira et après 10 minutes de forte pression, l'ASM recommença à sortir le ballon de façon propre. Peu après, Wallace fut exclu et cela changea le cours du match. 

Les dribbles de l'OL, pas maladroits mais trop central
En théorie, avec 25 minutes à jouer, à domicile, l'ASM avait de grandes chances de tenir le résultat et ce fut le cas  pendant presque un quart d'heure, Lemar passant arrière gauche pendant qu'Echiéjilé glissa au centre, soit un 4-4-1. Pourtant, 2 changements allaient décider du match : d'une part Cornet remplaça Yanga-Mbiwa et l'OL passait en 3-5-2. La seconde fut la sortie, à la 81ème, de Traoré, visiblement éprouvé. Brutalement, l'ASM se retrouvait exposée directement au milieu de terrain et dominée numériquement dans cette zone de jeu. A force d'appuyer, l'OL se procura des situations dangereuses très proches de la surface adverse et trouva la cadre sur un ballon mal repoussé de nouveau sur corner. Les gones auraient même pu l'emporter dans les dernières minutes tant leur domination fut écrasante (8 tirs dans les 10 dernières minutes, soit presque 50% de leur total sur la rencontre). 

Conclusion : les 2 équipes sont apparues avec des faiblesses qui semblent rédhibitoires pour jouer les premiers rôles. Privés de Fekir, les gones manquent cruellement de créativité et de complémentarité de leurs 2 attaquants, ce qui donne l'impression d'une belle mécanique impuissante. Quant à l'ASM, Martial et Abdenour les ont laissé orphelins aux 2 bouts du terrain (défense centrale et avant-centre). La saison dernière avait donné l'illusion d'un big four à la française (ASM, OL, OM et PSG). Nous avons un big one. 

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