L'OM se présentait en 4-2-3-1, avec le duo Anguissa / Gustavo situé derrière Dimitri Payet. Le PSG, dans son 4-3-3 habituel. Meunier prenait la place de Dani Alvès préservé.
Première mi-temps : l'OM mettait la pression d'entrée et acculait le PSG dans son camp pendant le premier quart d'heure. Le trio Payet / Gustavo / Anguissa mettait la pression sur leurs homologues parisiens, un peu décontenancé sur l'instant. Cela dit, les marseillais étaient tiraillés entre leur volonté de contrer les parisiens haut et de ne pas se faire prendre en contre et laissaient beaucoup d'espace entre les lignes. C'est lors d'une récupération parisienne que Kurzawa eut l'une des plus belles occasions du match sur une sortie réussie de Verratti.
Animation défensive parisienne : un des faits structurants du match fut l'absence d'implication défensive du trio offensif du PSG. La plupart du temps Neymar et Mbappé se contentaient de gêner la première relance olympienne sans jamais faire de repli défensif. En pratique, les parisiens défendaient à 7. Comme les latéraux marseillais (Amavi et Sakai) montaient aux côtés de leurs ailiers, les milieux parisiens (Rabiot / Verratti) étaient obligés de couvrir un espace très important pour aider leurs latéraux. Payet en jouait en se déportant sur les côtés pour créer le surnombre.
C'est sur une perte de balle dans le camp marseillais que les faiblesses défensives parisiennes allaient apparaître en pleine lumière. Sur un simple échange Gustavo / Payet (excentré), le brésilien avait des hectares de liberté pour décocher une jolie frappe.
Marseille laissait désormais le jeu aux parisiens mais ceux-ci facilitaient la partie aux olympiens en se contentant d'attaquer par le centre : Neymar venait chercher le ballon très bas et Mbappé se rapprochait de ses 2 compères d'attaque. Par contrecoup, Meunier fut totalement sous-utilisé pendant la première période. En outre, Thiago Motta devenait superflu : déjà lent et inefficace défensivement, son apport dans la tenue du ballon et son jeu de passes longues n'avait plus lieu d'être.
Les zones de jeu de Meunier (en haut) et Kurzawa (en bas) en première période. Gâchis. |
Seconde période :
Les parisiens reprenaient la seconde période en mettant le pied sur le ballon. L'OM n'avait plus les moyens physiques d'effectuer un pressing haut et était s'organisait défensivement avec 2 lignes de 4 + Payet et Mitroglou en charge de perturber le jeu parisien. Il y avait dû y avoir un recadrage à la mi-temps car Meunier montait davantage et Mbappé occupait plus franchement le côté gauche. L'incapacité parisienne à se créer des occasions fut d'autant plus frappante que si l'OM fut discipliné, elle ne fut pas particulièrement performant défensivement (34% de tacles réussis seulement sur 52) à l'exception notable de Gustavo. Mais, Paris souffre toujours autant offensivement face à des équipes regoupées, Mbappé n'est alors plus dans son éléments et Neymar rechigne depuis quelques matchs à provoquer balle au pied ses adversaires là où ça compte, c'est à dire dans les 30 mètres adverses.
Les changements opérés par Emery n'améliorèrent pas la situation. Draxler entra à la place de Thiago Motta (enfin) mais Rabiot dut coulisser au centre du milieu parisien et ne créa plus rien offensivement alors qu'il était l'un des rares à pouvoir créer du danger.
La "performance" défensive de Motta (un tacle réussi, un duel aérien gagné, 0 interception). Source Squawka. |
Conclusion : même si Marseille a joué avec volonté et organisation, on ne peut pas dire non plus que la performance tactique des olympiens fut impériale. Sauvé par 2 jolis coups bien exploités, l'OM peut cependant trouver des raisons collectives d'espérer. Quant à Paris, au-delà des problèmes d'attitude mis en lumière par les déclarations post-match de Mbappé, il s'agit bien de problèmes d'organisation tactique et de complémentarité. Il est temps que qu'Emery reprenne son équipe en main et recrute 1 ou 2 VRAIS milieux de terrain en lieu et place de quelques éléments offensifs pléthoriques. Les poteaux ne ramèneront pas toujours des points de l'extérieur.
La séquence pressing la plus intense de Mbappé (sur l'arbitre après la "main" d'Amavi) |