Les dispositifs après le remplacement de Silva par Cazorla (13ème) |
Didier Deschamps avait privilégié son 4 - 3 - 3 fétiche avec un milieu de terrain assez physique (Gonalons, Matuidi, Cabaye). Vicente Del Bosque lui répondait du tac au tac (l'Espagne jouait plutôt en 4-2-3-1 à l'Euro). Pour pallier l'absence de Piqué et Puyol, le technicien espagnol avait positionné Busquets en défense centrale aux côtés de Ramos. Fabregas était en tête du trident offensif de la Roja en faux 9.
Première mi-temps : Le match commençait comme un bon vieux Barça - Grenade. Les espagnols dominaient la possession et pressaient les français qui avaient choisi de défendre très bas afin de couper les lignes.
Coté gauche espagnol : au début du match, l'Espagne possédait un coté gauche offensif mais repiquant vers le centre (Alba, Iniesta, Silva). La sortie du mancunien dès la 13ème minute avec le repositionnement de Pedro allait avoir des effets importants sur la physionomie de la partie :
- Pedro est un véritable ailier et son positionnement allait étirer la défense française en maintenant l'avantage numérique du trio espagnol dans cette zone, souvent face à 2 français : Debuchy / Cabaye, Menez défendant par à-coup. Souvent, Koscielny devait combler les errances en se déportant à gauche.
- En revanche, Fabregas était isolé dans le jeu et les combinaisons au centre du terrain étaient plus rares.
- Le côté droit espagnol était beaucoup plus prudent : Arbeloa demeurait très bas. Ceci donna aux 2 équipes une forme de diagonale montante de gauche à droite. On a d'ailleurs peu vu des techniciens aussi doués que Cazorla et Xavi, situés à droite.
Offensivement, l'équipe de France s'en remettait à ces contres rapides grâce à Menez et Ribéry. Au début du match, la pression espagnole (et un certain manque de techique coté tricolore) empêcha cette tactique d'être efficace mais à partir de la 30ème minute, les espaces s'ouvraient et les français allaient placer quelques banderilles : une frappe de Benzema et surtout le but de Menez, refusé pour un hors-jeu imaginaire.
2de mi-temps :
La seconde mi-temps repartait sur les mêmes bases que la première. Les espagnols tentaient de mettre la pression. La sortie d'Arbeloa, assez vite, sur blessure, allait limiter les options de Del Bosque en fin de match. Mais le fait important fut l'entrée de Valbuena à la place de Gonalons (57ème). La France passait en 4-2-3-1 et le match changeait de figure :
- très mobile, Valbuena offrait à la fois une solution pour les remontées de balle des français et un relais précieux pour Menez et, surtout, Ribéry, soudain moins seuls sur leurs ailes,
- défensivement, il mettait la pression sur Xavi Alonso et soudain, les remontées de balle des espagnoles se faisaient beaucoup moins fluides. A noter que le madrilène, isolé au centre du milieu de terrain, était beaucoup moins à l'aise que le 4-2-3-1 madrilène classique (où il est épaulé par Khedira ou pendant l'Euro à côté de Busquets).
On peut toujours faire la fine bouche devant ce résultat obtenu face à la meilleure équipe du monde : blessures de titulaires de la roja (avant et pendant le match), égalisation à la dernière minute, penalty mal tiré... mais il faudrait être aveugle pour tirer un trait sur une équipe fière, qui s'est battue et qui parfois fait preuve d'une intelligence de jeu pour contrer l'armada d'en face.
Le match nul des bleus offre la perspective d'une vraie finale à Saint-Denis pour la première place du groupe. Et ce match, on ne le loupera pour rien au monde. Et ça, c'est déjà une victoire.
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