lundi 1 octobre 2012

VA/OM : Marseille, leader aux pieds d'argile

Les commentateurs pouvaient toujours gloser sur la série historique de l'OM ou sur le renouveau de l'équipe depuis le départ de Didier Deschamps. Certes, l'équipe jouait avec sérieux et Gignac connaissait un net regain de forme. Mais tout de même, les victoires des olympiens pouvaient donner à réfléchir :

   




  • quasiment toutes ont été acquises face à des équipes de la seconde partie de tableau (Rennes 14ème, Nancy 19ème, Evian 18ème, Sochaux 17ème, Montpellier 13ème). Seul Reims fait aujourd'hui partie du top 10 . Mais c'était lors de la première journée face à une équipe qui découvrait la Ligue 1 et qui n'avait pas fini son recrutement.
  • en dépit du respect envers Elie Baup, il faudrait presque un miracle à une équipe appauvrie pendant l'intersaison de 3 titulaires (M'bia, Diarra, Azpilicueta) sans renfort (Abdullah ?) pour s'améliorer de façon sensible et durable.
  • les matches remportés faisaient montre d'un état d'esprit retrouvé, certes, mais ont souvent été conclus sur des 1-0 petit bras (à Reims, face à Montpellier, à Nancy). Certes, il n'y a aucune honte à gagner sur la plus petite des marges, surtout à l'extérieur. Mais cela est le signe d'une équipe solide à défaut d'être inspirée.
En tout état de cause, l'OM n'était donc pas encore champion même si Elie Baup a su redonner sa chance à un collectif qu'on accusait d'être trop payé, trop inconsistant, trop nul.

En un sens, le match d'hier à Valenciennes était le premier test sérieux à l'extérieur pour les olympiens face à une équipe joueuse, peu décidée à attendre et jouer le contre. C'est peu dire que l'OM l'a raté.

Première mi-temps :

Les 2 équipes se présentaient en 4-2-3-1. Si l'OM a toujours joué dans ce dispositif cette saison, il était nouveau pour Daniel Sanchez. Sans doute le coach Valenciennois préférait un milieu central pour perturber la relance de l'OM. En effet, dès le début du match, VA pressait très haut, avec souvent 5 joueurs aux avant-postes pour troubler les olympiens, avec Kadir positionné très haut et Ducourtioux se joignant aux 4 de devant. Ce fut un carnage en terme de ballons perdus pour l'OM.

Offensivement, les valenciennois privilégiaient un jeu rapide et direct pour trouver ses ailiers Dossevi et Danic, d'où un taux de réussite assez faible dans les transmission mais des ballons souvent dangereux, donnés dans la profondeur. En début de match, ce fut plutôt l'aile droite qui fut privilégié avec le duo Dossevi / Mater. Souvent, André Ayew fut pris dans son dos par le duo valenciennois et Morel se trouvait esseulé. Après une première alerte très chaude sur le but de Mandanda suite à un centre de Dossevi, c'est de ce côté qu'une faute du latéral marseillais allait être la cause du premier but sur le beau coup franc de Danic.

Suite à l'ouverture du score, Ayew était obligé de redescendre beaucoup plus et les valenciennois allaient pouvoir solliciter l'aile gauche.

En effet, l'OM privilégiait l'aile droite pour ses offensives : Néry demeurait très prudent et comme Danic pressait haut, les olympiens étaient souvent en surnombre :

  • Valbuena percutait souvent de ce côté même s'il était nominalement milieu central (le fameux "ailier central" intronisé par Didier Deschamps),
  • Kaboré fut le latéral marseillais le plus entreprenant,
  • même Gignac eut tendance à venir chercher les ballons à droite.
Sur les 29 centres marseillais, 20 sont venus de la droite mais souvent sans succès, car l'OM jouait plutôt en passes courtes, ce qui avait tendance à ralentir leurs actions et à laisser le temps à la défense nordiste de se replacer.

Le second but est une illustration parfaite de la stratégie des locaux, long ballon vers les ailes (Ducourtioux, qui remet de la tête), pressing de Danic, centre vers Le Tallec. Le troisième but est gag mais est témoin du positionnement très haut de Kadir, souvent très proche de son attaquant.

Seconde mi-temps :

A 0-3, l'OM ne pouvait plus espérer grand chose et visiblement les forces et l'imagination lui manquaient.Elie Baup faisait entrer Loïc Remy à la place d'un Cheyrou boitillant et l'OM passait en 4-3-3. Cette modification tactique eut plutôt tendance à déstabiliser un peu plus le milieu défensif marseillais et le duo Kadir / Le Tallec allait s'en donner à cœur joie, d'abord sur une action bien stoppée par Mandanda, avant que l'attaquant nordiste donne le coup de grâce de la tête.

C'était pour ainsi dire fini, à presque une demi-heure du terme. V.A, fatigué, reculait. Seul Jordan Ayew mettait un peu de percussion dans le jeu marseillais et fut justement récompensé pendant les arrêts de jeu.

Conclusion : Si l'OM veut battre Paris, elle devra en une semaine résoudre les problèmes identifiés à Valenciennes :
  •  manque de créativité devant : Gignac est bon en percussion et en combat mais moins en remise. En outre, Amalfitano a souvent doublonné avec Valbuena sans gain pour l'équipe.
  • manque d'équilibre défensif avec un Abdullah encore trop tendre pour protéger son back-four et un Ayew trop passif (au moins en début de rencontre). La prestation de Rod Fanni en défense centrale est inquiétante. Qu'en sera-t-il face à Ibrahimovic ?
  •  manque d'agressivité et de mouvement lorsque l'équipe est pressée.
Nul doute que Carlo Ancelotti a vu VA/OM devant sa télé et qu'il en tirera quelques enseignements. Elie, à toi de jouer. Des changements sont sans doute à attendre.

Footballistico

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