La Roma se présentait sans Lamela et Osvaldo restait sur le banc. Destro occupait donc le poste d'avant-centre dans le 4-3-3 de Zeman. Le reste de l'équipe était classique.
La "Viola" était encore plus affaiblie : les 2 attaquants du 3-5-2 (Jovetic et Ljajic) étaient sur le flanc. En outre, le malheureux regista de la Fio, Pizarro, avait dû retourner au Chili pour les funérailles de sa sœur. Montella devait donc bricoler :
- Cuadrado, nominalement ailier était positionné en attaque aux cotés de Luca Toni. Sa place traditionnelle était occupée par Cassani,
- Oliveira était positionné à la place de Pizarro,
- Aquilani remplaçait Romulo pour donner une touche un peu plus technique au milieu de terrain.
Première mi-temps :
L'un des facteurs-clé des matches de la Viola est l'absence quasi-totale de défense. Normalement dans une défense à 3, les 2 latéraux assurent des tâches à la fois défensives et offensives (on pense à Naples ou à Bordeaux, les 2 joueurs de côté sont d'ailleurs surnommés "carrileros" en Amérique Latine car ils coulissent tout le long de leur couloir). A la Fio, Cuadrado / Cassani et Pasqual sont des ailiers et occupent une place très avancée avec une implication modérée dans le repli défensif. Parmi les milieux de terrain, seul Olivera (et modérément Aquilani) semblait s'intéresser aux tâches défensives. En tout, donc 5 joueurs concernés défensivement, facteur aggravé par les incursions sporadiques de Roncaglia devant.
Déjà malmené par Bergame la semaine dernière, Montella aurait dû réagir mail il semble se complaire dans un système où son équipe doit juste marquer un but de plus que l'adversaire.
La tactique offensive de Zeman a semblé reposer sur ses 2 milieux latéraux, Bradley et Florenzi, ceux-ci n'hésitaient à porter le danger devant dès que les "giallorossi" récupéraient le ballon. Plutôt que de tenter de passer par les ailes (un exercice qui ne correspond ni à Totti ni à Pjanic), la Roma tentait de créer le surnombre en se projetant rapidement devant, en passant par un milieu déserté. Ce fut particulièrement visible sur le deuxième but des romains, où 4 locaux se trouvèrent face à 2 défenseurs florentins. En théorie, ce surnombre aurait dû se retrouver ailleurs, inversé, sur les ailes, lorsque le latéral romain se trouvait face au carrilero et au milieu latéral florentins. Mais dans les faits, Bradley et Florenzi furent suffisamment concentrés pour éviter ce type de situation.
Un facteur clé de la première mi-temps fut les coups de pied arrêtés : la Viola est l'équipe la plus efficace dans ce secteur de jeu en Italie et elle le démontra une fois de plus sur l'égalisation, une balle subtile de Valero pour une remise en retrait de Rodriguez vers Roncaglia seul devant la cage.
Néanmoins, ce but sur coup de pied arrêté illustre bien l'impuissance offensive de la Viola pendant la première période : incapable de distiller le jeu depuis le milieu, inoffensif sur le côté droit, les florentins semblaient anesthésiés, seul le duo Valero / Pasqual semblait capable de créer des décalages. Luca Toni, utile lorsque son équipe domine et distille des centres semblait ici employé à contresens.
Le troisième but de Totti, juste avant la mi-temps, depuis les 25 mètres, fut une nouvelle preuve de l'abandon du milieu de terrain par les visiteurs.
Seconde mi-temps :
Montella allait procéder à 2 changements à la mi-temps : El Hamdaoui remplaçait Cassani et Cuadrado pouvait ainsi glisser vers sa place favorite, l'aile droite. Fernandez prenait la place du décevant Olivera et Aquilani glissait en milieu reculé pendant que le nouvel entrant se portait à droite en soutien de Cuadrado.
Les changements allaient tout de suite porter leurs fruits puisque après un travail Pasqual / Valero sur l'aile gauche, l'espagnol centrait sur El Hamdaoui, qui marquait. Pour une fois, le surnombre de la Viola avait porter ses fruits, Bradley étant très loin de Valero sur cette action.
On pouvait croire que la viola allait se jeter à l'attaque pour remonter son but de retard. Dans les faits, les locaux reculaient d'un cran et profitaient de la désorganisation de la défense adverse pour se projeter devant. Il s'en suivit un nombre incroyable de situations dans lesquelles Florensi et Bradley, comme souvent, furent impliqués :
- 47ème : Florensi adresse une frappe magistralement repoussée par Viviano,
- 54ème : Pjanic transmet à Bradley qui bute sur Viviano, avant que Destro ne voit son tir repoussé de façon désespérée par Gonzalez,
- 69ème : après un raid solitaire, Bradley frappe a l'entrée de la surface, dehors,
- 78ème, ballon profond de De Rossi (entré à la place de Tachtsidis) sur Bradley, dont la tête ne trouve pas le cadre.
Néanmoins, la pression de la florentina s'accroissait au fur et à mesure que le temps passait et le match aurait très bien pu se terminer à 3 - 3 lorsqu'une dernire banderille trouva Totti (encore lui) qui prolongea sur Osvaldo.
Conclusion : une performance défensive catastrophique de la Viola. Un nombre de tacles énorme (notamment 5 en position de dernier défenseur), des gestes parfois désespérés et un milieu qui ne protège pas suffisamment ses 3 défenseurs. Si les florentins veulent jouer un vrai rôle en Série A (et pas seulement celui d'entertainer), elle doit absolument trouver une solution. A Rome, il n'y a pas que la ville qui soit éternelle, Francesco Totti l'est aussi.
Footballistico
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