Hier, la bande à Totti affrontait son test le plus sérieux depuis le début du championnat : l'Inter de Walter Mazzarri. Dans une certaine mesure, ce match était un affrontement d'hommes de systèmes. Le technicien italien était arrivé de Naples avec son 3-5-2 : une défense à 3, 2 joueurs de couloir. Une différence de taille avec ses années napolitaines : une seule pointe (Palacio) et un meneur de jeu situé derrière lui (Ricky) à la place du trio Hamsik, Lavezzi, Cavani. Rudi Garcia maintient sa préférence au 4-3-3, avec Totti au centre du trident offensif, un dispositif dont il a usé et abusé à Lille.
Première mi-temps :
Assez vite le 3-5-2 de l'Inter apparut assez pataud face à la Roma :
- d'une part, s'il est efficace face à 2 attaquants, ce dispositif n'est pas optimum face à une seule pointe. En outre, Totti, qui n'est pas un vrai attaquant de pointe, eut tendance à décrocher et Ranocchia eut du mal à se situer face à ce positionnement : fallait-il suivre le romain ou le laisser à la charge de Cambiasso, le milieu le plus reculé ? Le jeune défenseur italien ne put jamais choisir. En outre, 3 défenseurs centraux c'est un joueur de champ de moins pour porter le danger dans le camp adverse.
- les ailiers romains, Gervinho et Florenzi, loin d'occuper leurs côtés, plongèrent souvent dans le dos de Totti, dans des courses rentrantes vers l'intérieur. Ici, ils se retrouvèrent souvent lâchés par les joueurs de couloir interistes, face à Juan Jesus et Rolando, les centraux. Ceux-ci semblèrent bien lourds face aux feu follets romains.
- par répercussion, les 2 joueurs de couloir semblèrent souvent incertains : fallait-il reculer pour prêter main forte défensivement ou au contraire attaquer bille en tête les latéraux romains ? En tout cas, l'Inter ne domina pas non plus les côtés.
Dès le début du match, la Roma sut porter le danger, notamment via le côté droit. Sur le premier but, la Roma sut faire apprécier la fluidité de son jeu et du placement de son trio d'attaque : Balzaretti remonta le ballon vers Pjanic, qui transmit à Gervinho, avant que celui-ci de remise en retrait vers Totti pour une belle frappe aux 20 mètres. Un mur de joueurs bleu et noir se trouvait face à Totti mais aucun n'était monté sur lui, désorientés par son placement.
L'Inter imposa ensuite un pressing assez intense aux visiteurs et connut sa meilleure période : les relances romaines étaient perturbées et Guarin sur un tir lointain, puis Alvarez eurent chacun l'occasion de mettre les 2 équipes à égalité. Malheureusement, l'Inter, haut placé, s'exposait aux contres des ailiers romains :
- sur le second but, Gervinho fit admirer ses dribbles ondoyants et fut séché par Pereira provoquant un penalty
- sur le troisième Florenzi, à droite pour une fois, était décalé par Strootman et finissait le travail d'une belle frappe croisée.
Gervinho : l'Ivoirien a tenté, et réussi, la moitié des dribbles de son équipe (source Fourfourtwo) |
Seconde période :
Walter Mazzarri fit entrer Icardi (un attaquant) à la place d'un Alvaro Pereira dépassé. L'Inter passait sur une défense à 4, en décalant Juan Jesus. Rétrospectivement, ce fait est révélateur des problèmes de l'Inter en première période. Les locaux jouaient mieux mais avaient du mal à s'approcher de la surface adverse face à une Roma regroupée. Le plus souvent les périodes de possession s'achevaient par un tir lointain (seulement 3 tirs dans la surface sur 18 tentatives). Les visiteurs continuaient de placer des contres meurtriers : sur 2 d'entre eux, Florenzi et Gervinho furent à 2 doigts de corser l'addition.
Le match se déroulait : au fur et à mesure les cochas faisaient entrer des joueurs de plus en plus offensifs (Inter) ou défensifs (Roma) mais jamais les visiteurs ne semblèrent en mesure de remonter tout ou partie de leur retard. Même l'expulsion de Balzaretti, sur une faut bête au milieu du terrain ne changea rien à l'affaire : la Roma était hier la plus forte.
Conclusion : sans révolutionner l'équipe, mais en renforçant certains postes (réalisant au passage de solides plus-values), l'entraîneur français a changé en profondeur le jeu de la louve, en lui donnant rapidité, fluidité et solidité. Un exploit. Quant à Mazzarri, sa rigidité tactique semble avoir atteint ses limites : toutes les équipes n'ont pas la chance d'avoir un trio d'attaque aussi doué que celui qu'il a coaché à Naples.
Footballistico
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