Le dispositif en début de seconde période |
Les 2 équipes se présentaient en 4-4-2 au stade Chaban-Delmas, dans sa version à plat, avec Sala derrière Diabaté pour les girondins, en version losange avec Ocampos à la tête de celui-ci. Jardim avait changé la moitié de l'équipe qui avait été défaite à Louis II par Lorient la semaine dernière, incorporant dans son 11 titulaire Germain, Toulalan, Fabinho, Elderson et Raggi.
Les monégasques dominaient la possession dès l'entame du match : leur milieu à 4 faisait tourner sans rencontrer d'opposition au centre du terrain. Sala avait bien comme instruction de descendre pour marquer Toulalan mais Moutinho et Kondogbia n'avaient la plupart pas d'opposant avant les 30 mètres Bordelais. Heureusement pour les locaux, Monaco ne fut pas très performant offensivement. Le côté gauche (Elderson / Kondogbia) était assez inoffensif. Ocampos, à la tête du losange, se montra assez peu à l'aise. Il tenta plutôt des percussions mais fut bien pris par Sertic. Seul Valère Germain, en se décalant constamment, introduisit de la variabilité dans le jeu de l'ASM. C'est justement sur un décalage de Montinho, que Germain centra pour son compère d'attaque, Berbatov, pour un coup de tête de renard.
Fin du premier acte.
Le coup de génie de Willy Sagnol fut de faire entrer Jaroslav Plasil à la pause et de transformer son dispositif en 4-3-3. Le tchèque est un joueur sobre et économe mais intelligent tant dans son placement que dans l'orientation du jeu. En 25 passes à peine, il changea le cours du match.
L'entrée de Plasil eut des effets qui détruisirent le dispositif Monégasque :
- Bordeaux va rééquilibrer les débats au centre du terrain : les milieux latéraux de l'ASM n'avaient plus d'espace. Les girondins ont d'ailleurs su faire un pressing serré en fermant les possibilités de passes.
- Effet collatéral de cette fixation, les girondins se retrouvaient dominateurs sur les ailes, souvent en 2 (Rolan + Faubert/ Contento + Maurice-Belay) contre 1. Les locaux surent exploiter l'un des défauts du 4-4-2 losange : son manque de latéralité.
- Surtout, et cela allait devenir l'élément clé de la rencontre, Kharzi, jusqu'à présent obligé d'être très sage derrière, se projetait vers le camp monégasque (cf. schéma)
Le positionnement de Khazri : première mi-temps (à gauche) vs seconde mi-temps, à droite |
Les buts bordelais sont à l'image de cette configuration introduite par l'entrée de Plasil :
- sur le premier but, Faubert déborde et centre sans opposition vers Contento (le second latéral, c'est dire la crainte qu'inspirait les contres par les ailes monégasques). A noter que sur le centre, 5 girondins sont dans la surface.
- sur le second, le pénalty (généreux) sur Khazri est causé par un déboulé de Contento, qui passe à Sala dans la surface, qui remet à Maurice-Bellay, libre de tout marquage sur l'aile gauche.
- sur le troisième, c'est une faute de Kondogbia sur Rolan sur l'aile droite qui déclenche le coup franc à l'origine de la tête de l'uruguayen (probablement hors-jeu).
- le dernier but viendra récompenser Khazri de son activité incessante pendant toute la seconde période et mettre en exergue les errements d'une défense monégasque quelque peu aux abois.
Bien sûr, la victoire est flatteuse car Bordeaux a bénéficié de décisions arbitrales favorables... mais surtout de la passivité de Leonardo Jardim. Le coach monégasque a laissé son équipe sombrer avant d'effectuer un changement poste pour poste (Falcao pour Germain). Lorsque le premier changement tactique intervient (70ème), l'ASM est menée 3 à 1. La messe était dite.
Conclusion : derrière Bielsa, Leonardo Jardim était la nomination la plus médiatique de l'intersaison. Ces 2 coachs se retrouvent "pires nouveaux entraîneurs de L1", à la 17ème et 19ème place du championnat, respectivement. Le meilleur est Willy Sagnol. Si Bielsa a des idées et du temps, Jardim devrait lasser rapidement la patience de l'actionnaire principal du club, si le chaos (notamment défensif avec 1 carton rouge et 3 pénaltys en 2 journées) constaté dans les 2 premières rencontres perdure.