lundi 13 septembre 2010

OM - Monaco : Rémy, en futur sauveur ?

Le match d'hier a offert une opposition de style, de coaching et d'ambition. Il laisse un goût un peu inachevé tant les 2 équipes ont semblé riches d'un potentiel qu'elles n'exploitent pas totalement. A la décharge de l'OM, les indisponibilités d'Ayew, Diawara, Remy et Cissé ont empêché Didier Deschamps d'aligner son équipe type.

L'OM se présentait sur sa pelouse avec un 4-3-3 assez ambitieux avec Lucho à la baguette, côté droit, derrière une triplette d'attaquants Brandao-Gignac-Valbuena.

Monaco de son côté était dans un système un peu hybride entre 4-5-1 et 4-4-1-1. Les hommes clés du dispositif de Lacombe étaient Dieumerci M'Bokani, en 9 avancé et Niculae juste derrière. Les 2 ailiers Aubameyang et Park furent assez vite confinés dans des tâches défensives. Nous y reviendrons.

Le début de partie fut plutôt dominé par les Monégasques, au moins en termes de percussions, les 2 ailiers rouge et blanc prenaient bien la largeur et Niculae glissait lui aussi sur les côtés. Les monégasques procédaient pas passes rapides sur les aile et s'appuyaient sur M'Bokani, en pivot, qui parvenait sans trop de difficultés à se défaire du marquage des centraux. Le premier but (15ème), allait venir dans cette configuration : un dégagement vers l'avant-centre monégasque, qui échappait à Hilton et frappait. Son tir contré était suivi par l'attaquant roumain, qui marquait dans un angle fermé.

Le problème des monégasques à ce moment fut de se replier en priant pour sauvegarder ce résultat alors que Marseille s'exposait à leurs contres. M'Bokani était un joueur d'appui intéressant mais il lui est difficile de s'exprimer lorsqu'il est aussi isolé. De leur côté, les ailiers redescendirent pour s'acquitter de tâches défensives et l'on ne vit quasiment jamais Adriano et Muratori aux avant-postes. Marseille allait donc prendre la direction du jeu. Les locaux furent longtemps confrontés à un problème face à cette défense regroupée : le manque de complémentarité entre Gignac et Brandao. En 4-4-2, l'idée d'avoir 2 attaquants, l'un dans la profondeur, l'autre en appui a du sens. En 4-3-3... Notons que le Brésilien s'est acquitté de sa tâche avec conscience, délivrant un nombre impressionnant de centres (une constante marseillaise hier soir)...trop longs, alors que ses co-équipiers s'échinaient à plonger au premier poteau. Évidemment, la performance de Valbuena sur son côté droit qui avait l'avantage en outre de bénéficier de l'appui de Lucho, était beaucoup plus convaincante. Muratori, d'abord teigneux, finissait par prendre un carton et comme une conséquence, l'égalisation venait peu après, sur coup de pied arrêté. A noter que les 2 milieux défensifs monégasques, assez actifs, étaient très réticents à venir défendre sur les côtés ce qui poussait Marseille à attaquer sur les ailes et a donc généré un nombre de centres impressionnant (33 hier, un record cette saison)

Les Marseillais poussaient (tirs de loin, centres, corners) et les monégasques dominés s'en remettaient à la vitesse d'Aubameyang, qui faillit bien tromper Mandanda.

Le tournant du match allait survenir à la 72ème lorsque Guy Lacombe procéda à un double changement. Niculae et M'Bokani laissaient leur place respectivement à Igor Lolo (qui gagne chaque année le trophée du nom le plus rigolo de la L1) et Chris Malonga. Park montant à la pointe de l'attaque et Lolo devenant le milieu en soutien du 4-4-1-1. Cela signifie que l'on passait d'une attaque avec un avant-centre en pivot (avec plus personne vers qui pivoter depuis un bon moment) à un avaleur d'espace. Ce réajustement allait payer immédiatement, la défense marseillaise ayant mis du temps à prendre la mesure de la nouvelle donne tactique. But de Park, sur une relance d'Aubameyang depuis une action partie de la surface monégasque. Entre le tacle d'Hanson et le ballon franchissant la lign de but de Mandanda, 3 joueurs monégasques toucheront le ballon (comme sur le premier but) et moins de 12 secondes s'écouleront. On ne peut pas faire plus direct.

Dans la foulée, les marseillais inscrivaient un but (mérité) sur un centre de l'hyperactif Valbuena détourné dans ses filets par Adriano.

Toujours sur un centre, Marseille manquait l'estocade à cause d'une faute de Brandao sur Hanson. A noter que Marseille aura effectué 33 centres dans ce match, record à notre connaissance, cette saison en L1.

Que retenir de ce match ? Que les 2 équipes ont bien des raisons d'espérer une belle saison.
Étonnamment pour un match de L1, Didier Deschamps n'aura procédé à aucun changement sur le match. Ce manque de banc, causé par les blessures et les départs lui a sans doute coûté la victoire, tant un dispositif avec une solution alternative à Brandao à gauche (Rémy ?) aurait pu améliorer la complémentarité de l'attaque marseillaise. En outre, les erreurs de sa charnière centrale (Hilton / M'Bia) lui ont coûté les 2 buts. Là encore, avec Diawara, les choses auraient peut-être été différentes.

Guy Lacombe doit se dire de son côté que son équipe, en dépit de sa jeunesse, possède un potentiel offensif intéressant tant dans un dispositif conquérant (4-3-3) que calibré pour le contre (4-5-1 avec Park en pointe, qui nous semble plus à l'aise que M'Bokani dans cet exercice). Une faiblesse toutefois, les latéraux. Adriano et Muratori nous ont semblé peu à l'aise en situation offensive, ce qui est rédhibitoire en 4-3-3. Vivement Bonnard !

Footballistico

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