mercredi 29 décembre 2010

Arsenal - Chelsea : la fin du signe indien ?

Arsenal a enfin gagné contre le mal diffus qui les empêchait de gagner face aux gros de Premier League. Le "centre de formation" comme dirait Patrice Evra (23 ans et demi de moyenne d'âge, hier) a plutôt bien digéré son "boxing day" pendant que Chelsea montre un visage de plus en plus inquiétant. A tel point que l'on pouvait se demander si le test passé par l'équipe d'Arsène Wenger était vraiment représentatif.

Les 2 équipes se présentaient dans leur dispositif préféré : les locaux avaient opté pour un 4-2-3-1 avec Fabregas au centre du 3 et Walcott à droite. Chelsea était en 4 - 3 - 3, seul Anelka manquait à l'appel remplacé au pied levé par Kalou sur l'aile droite.
Arsenal est l'équipe qui possédait sans doute le plus d'originalité dans son dispositif :
- Walcott sur l'aile droite. Wenger prenait un risque car le jeune anglais peut être brillant mais inconstant et le mettre face à Ashley Cole ressemblait à un pari risqué. Réussi car, après un début hésitant, l'ailier des gunners allait mettre son partenaire en sélection nationale au supplice et réussir une passe décisive et un but. Sans parler du pressing qu'il a mis sur l'arrière gauche des "blues", replié comme jamais.
- la formation des 3 milieux d'Arsenal. Fabregas - Wilshere - Song. C'est le trio gagnant : à tel point que lorsque celui-ci tourne bien, on se demande bien si Abou Diaby possède un avenir à Arsenal. Les 3 évoluent de façon fluide et mobile. Fabregas joue parfois très en retrait afin d'orienter le jeu de loin, comme au début du match avant d'avancer plus franchement. De leur côté, Wilshere et Song se relaient au poste de demi défensif permettant toujours à l'un des 2 (au minimum) de se projeter devant. Hier, les 2 derniers nommés ont fait un match remarquable, réussissant l'immense majorité de leurs transmissions et pressant sans relâche les milieux de Chelsea.


- enfin, le rôle de Van Persie, en neuf-et-demi, a constamment décroché pour proposer des solutions. Cette solution tactique qui permettait de créer des options supplémentaires en attaque avaient cependant le défaut de limiter la présence des gunners dans la surface adverse. Ce qui allait poser des problèmes pendant une demi-heure avant qu'Arsenal ne prenne la mesure du match.


Le premier but d'Arsenal (44ème) est un condensé de ce qui leur a le plus réussi cette saison, les combinaisons, qui partent du centre, qui font éventuellement des incursions sur l'aile avant de revenir. Le premier but est une illustration, 11 passes de suite, 7 joueurs impliqués, Song à l'origine et à la conclusion et les 3 milieux d'Arsenal présents dans la surface au terme de l'action. Un beau but, que même Pep Guardiola a dû noter.

A 1 - 0, Chelsea n'avait plus le choix et Ancelotti choisit de sacrifier Obi Mikel (son milieu défensif) au profit de Ramires, soi-disant plus créatif en faisant redescendre Essien d'un cran. Cette erreur tactique, alliée à l'excellent pressing d'Arsenal, allait tuer le match. Sur le premier, c'est Essien qui allait donner la balle à Walcott, centre sur Fabregas, but. Sur le troisième, c'est le pauvre Malouda, redescendu pour créer le lien entre le milieu et l'attaque (normalement, le rôle d'Obi Mikel), qui se faisait chiper la balle par Walcott. En moins de 10 minutes, les gunners avaient mis 3 buts au champion d'Angleterre en titre.

A 3 - 0, Arsenal allait pouvoir se livrer à son péché mignon, la faiblesse défensive, sans trop de dégâts toutefois. Néanmoins, sur l'excellent coup franc de Drogba, le pauvre Kolscieny allait se retrouver seul face à 4 blues. But (Ivanovic). Ce sera le seul tir cadré de Chelsea. Ce qui prouve que les blues n'ont pas perdu leur efficacité sur coup de pied arrêté. Parce que pour le reste... On reste confondu par la faiblesse de cette équipe qui jouait les terreurs en début de saison.Certes, les blessures n'ont pas épargné les protégés d'Ancelotti mais même dans les 20 dernières minutes où Arsenal a un peu déjoué, jamais Chelsea n'a semblé en mesure de renverser la tendance, alors que quelques bons ballons dans la boite semblent être un moyen simple mais efficace de mettre la défense des gunners au supplice. En fait, l'entraîneur italien voudrait mendier des fonds à son patron pour réussir quelques transferts qu'il ne s'y prendrait pas autrement.

L'air de rien, Arsenal n'est plus seulement une jolie équipe. Sa performance face à Manchester était très loin d'être indigne, celle d'hier convaincante. Des lignes de force (un milieu fluide en 2 - 1, un pressing plus constant, des solutions très riches sur les côtés avec Nasri, Walcott, Rosicky, Arshavin) et de faiblesse : une défense hésitante sur le jeu aérien et une incapacité à bien gérer ses moments faibles. Un bel outsider. On commence même à croire que le huitième de finale de Ligue des Champions sera peut-être plus ardu pour le Barça que ne le pensaient tous les experts.

Footballistico

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