Les 2 équipes se présentaient dans leur dispositif attendu. Cavani remplaçait Ibrahimovic devant. Lucas était titulaire. Côté Chelsea, Lampard prenait la place de Ramires, suspendu, et Eto'o retrouvait son poste d'avant-centre.
Dès le début du match, surprise, les londoniens ne mettaient pas une pression d'enfer sur le porteur de balle mais s'appliquaient à récupérer beaucoup plus bas qu'à l'aller et à tenter de remonter le ballon sur les côtés. Toutefois, ce fut plutôt le PSG qui joua contre nature. Plutôt que de porter le ballon haut, les parisiens semblaient heureux de jouer à la baballe dans leur camp. On vit ainsi quelques longues séquences de possession parisienne, très stériles, à hauteur de leurs 40 mètres. L'objectif semblait être d'épuiser les blues et, aussi, de laisser tourner la montre.
Les tacles de Chelsea à Stamford Bridge : sage |
Les tacles des Chelsea à Paris : agressif |
Quelque part, cette élimination est donc un renoncement. On peut se demander pourquoi ?
- premier niveau de réponse, Ibrahimovic. Le suédois n'est pas juste un super buteur, c'est aussi une courroie de transmission vers le terrain adverse. Cavani n'a pas du tout les mêmes caractéristiques. Les 2 schémas ci-dessous donnent bien la mesure de la différence entre les 2 joueurs. Par ricochet, David Luiz et Lampard se trouvaient beaucoup plus libres de porter le jeu devant.
- second niveau de réponse. La volonté de priver d'espaces les anglais (Chelsea étant perçue comme une "équipe de contre") amena l'ensemble du bloc parisien à jouer plus bas.
- Enfin, les 2 joueurs de couloirs anglais ayant été les plus dangereux lors du match aller. Les latéraux parisiens furent ainsi très prudents et on ne vit quasiment jamais de combinaisons latéral / ailier.
Le jeu d'Ibrahimovic à l'aller : courroie de transmission |
Le jeu de Cavani : déporté |
Le problème, c'est que les locaux profitaient souvent des récupérations pour porter le danger sur les buts parisiens. En outre, la défense s'exposa aux coups de pied arrêtés et aux centres des anglais. Visiblement, Paris n'est d'ailleurs pas du tout équipé pour défendre bas :
- l'absence d'Ibra, encore, priva les parisiens d'un bon joueur de tête,
- Paris commit assez peu de fautes (11 contre 18) mais celles-ci furent situées très proches de la surface. Sur l'une d'entre elles, Lampard faillit bien ouvrir le score (27ème) mais Sirigu fut vigilant
- le manque d'habitude de subir la pression. Paris se montra incapable de gérer, gagner du temps, bloquer les relances des londoniens. Pas assez de vice en somme. Et se montra parfois dépassé par la présence londonienne massive dans la surface, présence qui allait s'accentuer au fil du match.
En première mi-temps, Paris se montra ainsi totalement désemparé sur une action qu'on ne voit plus jamais en L1 : une touche directe dans la surface, qui amena l'ouverture du score par Schürrle (32ème). Cahill faillit doubler la mise encore sur un coup franc Comme l'a déclaré Mourinho après le match, ce n'est pas la faiblesse de la L1 qui est en cause mais l'absence d'un jeu direct où les opposants portent le danger dans la surface dès qu'ils en ont la possibilité.
Le bilan de la première mi-temps pour le PSG est particulièrement maigre, un coup franc contré et un joli centre de Maxwell sur Cavani. Ce n'était pas "rêvons plus grand", c'était "jouons plus étriqué".
Le début de seconde période apporta à Laurent Blanc une nouvelle occasion de se faire des cheveux blancs : toujours Chelsea s'approchait de la surface et tentait un jeu direct fait de passes. Logiquement, après 2 ballons frappés sur la barre, le PSG, protégé des dieux sur le coup, aurait dû sombrer ou marquer en contre sur un gros coup de chatte. Il ne se passa ni l'un, ni l'autre. Cabaye entra en jeu et l'effet sur le jeu fut immédiat : enfin Paris progressait. Enfin, Matudi s'enfonçait sur son côté gauche (Ivanovic fut tout heureux de commettre une faute EN DEHORS de la surface). Et Paris connut sa meilleure période, aidé en cela par la sortie de Lampard, qui laissa le seul David Luiz au centre du terrain. Laurent Blanc continua dans sa volonté de remettre le pied sur le ballon quand José Mourinho appuya sur les ballons directs en faisant entrer Demba Ba puis Torres. Les 3 "avant-centres" furent d'ailleurs très complémentaires, Eto'o, ntoamment, glissant à gauche dès l'entrée de Ba.
La réaction de Laurent Blanc à ce dernier changement fut étrange. Marquinhos semble sur le papier un choix logique mais positionner le brésilien en milieu défensif apparaît contre nature alors que les blues jouaient avec 3 avant-centres. La partie se finissait ainsi en 4-1-5 contre 4-5-1. Le but un peu chanceux de Demba Ba arriva presque logiquement tant Paris fut terrorisé par le jeu de surface des londoniens.
Conclusion : si l'on regarde froidement la physionomie des 2 matches, le PSG a dominé les 10 premières minutes et la seconde période à domicile. Surtout, José Mourinho avait plusieurs cordes à son arc quand Paris a semblé malmené lorsqu'il ne put / voulut pas mener son plan A (une domination de balle supérieure à 60% et un ballon maintenu haut). Le foot est un combat et Chelsea l'a rappelé mardi soir.
Footballistico
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