dimanche 6 avril 2014

PSG - Chelsea : les argentins prennent leur revanche sur les malouines

Le PSG est à un match d'un véritable exploit : sortir une équipe entraînée par Mourinho au niveau des 1/4 de finale, après 7 succès du portugais.

Les parisiens se présentaient dans leur 4-3-3 traditionnel. Seul Van Der Wiel, remplacé par Jallet, manquait à l'appel. Côté Chelsea, le Special One avait nommé une équipe "annihilatrice". Schürrle profitait de la blessure d'Eto'o. David Luiz et Ramires occupaient le 2 du 4-2-3-1 des visiteurs.

Première mi-temps :

Bien entendu, la bataille du Parc ne peut pas se résumer à un affrontement tactique, les erreurs / exploits individuels eurent énormément d'influence sur le résultat. Mais 2 phénomènes tactiques méritent d'être décrits.

1 - Le milieu qui s'excentre : nouveau paradigme des coachs intrépides

Comme l'a souligné Zonal Marking dans son analyse de Real -Barça. Il est extrêmement contre-intuitif pour une équipe de déserter le centre du terrain pour aller contrer un milieu qui prend l'aile (en l'occurrence Di Maria). Celui-ci crée le surnombre (ailier, latéral + milieu) et peut s'enfoncer librement sur l'aile avant de centrer. A Paris, Di Maria, c'est Matuidi.

Démonstration : au bout de 3 minutes de jeu, Matuidi prend l'aile gauche. Le défenseur le plus proche, Willian, est à 5 mètres. Ivanovic est dans la surface pour marquer Lavezzi. Le français centre (mal) sur Terry mais le défenseur central anglais repousse sur un Lavezzi haineux qui coule une première fois les londoniens.

2 - Comment contrer un 4-3-3 ou le resserrement défensif

Paris possède 3 plaques tournantes : Motta, Verratti et Thiago Silva. Les 2 premiers tournent à 100 passes par match. Dès lors, Mourinho avait conçu un dispositif propre à enrayer cette belle mécanique :

  • un marquage individuel strict sur Motta. Oscar fut le joueur désigné pour s'y coller. 
  • un resserrement général du dispositif pour bloquer les parisiens. L'objectif est de contrôler le jeu de passes, dès l'origine. C'est ainsi que Schürlle, Hazard et Willian se recentrent pour couper les trajectoires. 
  • une montée des milieux défensifs (notamment de David Luiz) pour prêter main forte, notamment sur Verratti. 
  • une agressivité de tous les instants, dans le camp parisien. Sur 18 fautes de Chelsea, 14 ont été commises dans le camp parisien. 
Chelsea (en rouge) : dispositif ramassé (source whoscored)
Le prix à payer de ce dispositif était au moins double : d'une part, lors des récupérations, les joueurs londoniens se trouvaient souvent à proximité de leur homologue parisien. D'autre part, le positionnement central laissa des espaces sur les ailes à Paris. Outre le but, Jallet, notamment, bénéficia d'espaces incroyables qui manquèrent de faire mouche à 2 ou 3 reprises : 
  • centre de Matuidi sur la tête de Lavezzi (52ème)
  • remise sur Ibra de Jallet, dont le tir est contré (63ème)
  • centre de Jallet sur Cavani, qui loupe sa reprise (81ème).
Il est intéressant de noter que les parisiens, un peu décontenancés en première période ne restèrent par les 2 pieds dans la même predator. L'évolution du positionnement du Matuidi, notamment, fut intéressant. En se recentrant, le milieu parisien fit perdre à Paris des opportunités offensives mais permit à son équipe de remettre le pied sur le ballon en offrant une solution de passe simple à Thiago Motta. 

Matuidi en 1ère mi-temps : faux ailier (source squawka)
Matuidi en 2de période : vrai milieu

La fatigue aidant, Chelsea allait relâcher son pressing et s'en remettre à des fautes pour stoppe les parisiens. L'évolution de Chelsea en seconde période est symbolisée par David Luiz. Au fur et à et mesure de l'avancement du match, le brésilien commit d eplus en plus d'erreurs (3 fautes en 45 minutes) et son influence offensive disparut.

Pastore pouvait frapper, Chelsea avait perdu le fil du match depuis 20 bonnes minutes, lorsque l'Argentin ondoya entre les défenseurs londoniens comme des plots.

Conclusion : la première mi-temps de Chelsea est un modèle du football "réactif" : comment annihiler une équipe, qui n'aime rien temps que dominer la possession. Mais le PSG n'est pas Arsenal. Les parisiens ont du répondant physique et possèdent des plans A (Ibra), B (les ailes) et C (contre et coups de pied arrêtés). Au total, les londoniens devront montrer un tout autre visage que celui qui les a vu se construire au final une seule occasion (le poteau de Hazard) avec un effectif offensif acheté 110 millions d'euros.

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