samedi 2 août 2008

L'OL : l'ombre d'un doute

Après un début d'été passé à tenter de faire écrire "Boum" et à suivre les tristes démêlés de l'équipe de France chez nos voisins suisses, il était naturel que l'équipe de footballistico reprenne la plume pour commenter l'événement de ce week-end de chassé-croisé : la défaite de Lyon dans le trophée des champions face à une bonne cuvée bordelaise (facile, celle-là).

Certes, les lecteurs vont immédiatement nous ranger dans le camp des Aulasophobes, ceux depuis 7 ans trouvent des raisons d'espérer à la moindre passe ratée de Sydney Govou ou à une mi-temps en demi-teinte face à Guingamp, Rennes ou au PSG. Ceux qui tombent sur l'OL comme des gerfauts à la même période de l'année (février-mars) lorsque l'ogre Lyonnais étale son impuissance sur les terrains européens.

Cependant, en dépit de ce parti pris bien excusable et des sempiternelles excuses de saison (mercato incomplet, préparation en cours), la défaite à Chaban-Delmas pour le trophée des champions laisse un curieux goût à ceux qui ont vraiment regardé le match.

On a vu Lyon plutôt dominé tant dans l'agressivité que dans la circulation du ballon. Des bordelais plutôt inspirés qui frappent dix fois au but, M. Layec qui aurait pu siffler un péno, la barre sympa contre pas grand chose côté rhodanien (ah, si, Lloris). Alors, certes, Bordeaux fait partie depuis 3 saisons des bêtes noires de l'OL (remember le but d'Henrique en finale de la coupe de la ligue) et un match raté n'annonce pas le printemps des anti-gônes mais plusieurs raisons devraient inciter à une prise de conscience côté Lyonnais avec plusieurs glissements inquiétants :

- la rotation des entraîneurs. Phénomène classique en L1 mais plutôt nouveau à Lyon : Le Guen avait fait 3 saisons, Houllier 2, Perrin 1 et Puel ? A chaque fois, l'on perd un peu de temps, le mercato se fait à moitié sans le nouvel entraîneur et les joueurs doivent réapprendre un schéma tactique renouvelé. Lyon a en fait créé la stabilité (effectif, dirigeants, staff technique, cellule de recrutement) où l'entraîneur devient le seul élément brownien.
- les mercatos ratés. Le recrutement de l'année dernière ne restera pas dans les annales (Grosso, Keita, Cleber Anderson, Bodmer) contre les départs de Tiago, Abidal et Malouda et celui de cette année semble mal engagé : Makoun, Mensah, Ederson, Lloris, Piquionne contre Squilacci, Coupet et Ben Arfa, ce n'est pas forcément un gain. Surtout, les petites merveilles que sortaient Lyon soit du brésil, soit de son centre de formation, semblent devenues plus rares.
- un appauvrissement du jeu. Au départ, et surtout sous l'ère Le Guen renforcée par Houllier Lyon était une équipe à la fois capable de faire circuler, d'attaquer par les côtés (Govou, Malouda) puis de retrouver un solution au centre ou sur coup de pied arrêté. L'année dernière, l'équipe s'est résolue à un : je passe la balle à Benzema et l'on voit ce qui se passe. Cette tendance ne semble pas s'inverser au vu du match de samedi.
- un vieillissement des cadres : il faut bien s'en rendre compte le rendement de Lyon tourne autour de quelques joueurs clé qui, lorsqu'ils baissent de régime, risquent de laisser le club orphelin. Le plus emblématique à cette aune est Juninho : le brésilien était à la fois l'inspirateur du jeu Lyonnais, son métronome (avec à son service des porteurs d'eau talentueux comme Toulalan ou Essien) et, souvent, son finisseur, capable d'enlever un match sur un coup franc ou un corner bien distillé (vers son compère Cris). Or le rendement de "Juni" baisse lentement mais surement depuis 2 saisons... Si jamais Ederson ne se révèle pas à la hauteur de son compatriote, cela risque de laisser un grand vide...

Mais bien sûr, comme dit tout le monde, pas de conclusion hâtive, Lyon sera encore devant, bla, bla... tout en en tirant une sur Bordeaux qu'ils voient déjà jouer les premiers rôles.

Rendez-vous dans 6 jours avec l'épouvantail toulousain à Gerland.

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