Que conclure des 2 matches de l'EdF, version "retour des bannis" ? (Luxembourg - France et France - Croatie, ce soir)
Tout d'abord, bannis ou pas, Laurent Blanc a fixé la "colonne vertébrale" de l'équipe de France. Quel que soit l'adversaire, quel que soit le système, 5 ou 6 joueurs sont toujours présents et jouent à un poste attitré, les autres tournent autour :
- Lloris dans les buts,
- Mexes et Rami au centre : la priorité de Blanc après l'AfSud était de stabiliser la défense centrale : pari réussi. On peut aussi ajouter Sagna à droite même s'il semble s'agir en l'occurrence plus d'un choix par défaut que d'une véritable conviction du sélectionneur,
- M'Vila devant la défense. Dans certains systèmes, à 2 devant la défense, M'Vila peut partager ce rôle avec Diarra mais il est toujours présent en situation de premier relanceur,
- Benzema devant : qui d'autre ?
- Malouda à gauche, son rôle évoluant légèrement dans les différents dispositifs (4-3-3, 4- 2-3-1, 4-4-2) mais lui aussi il est toujours titulaire..
On peut dire ce que l'on veut de Blanc mais il a choisi ses hommes (des maudits de l'ère Domenech, des ptits nouveaux, des anciens) et il s'y tient. En outre, on peut peut dire qu'avec Mexés et M'Vila, le président a choisi une rampe de lancement très technique capable d'orienter le jeu depuis très bas (à la Piqué / Busquets, si l'on veut).
En revanche, les autres postes subissent une rotation infernale et c'est là que le bât blesse car de fait c'est toute l'animation offensive des bleus qui est en chantier.
1°) Le côté gauche. Laurent Blanc, nostalgique de 2006, a voulu reconstituer le flanc gauche de l'EdF : Abidal / Malouda mais la maladie du barcelonais met ce plan à terre, au moins pour un temps.
Alors, Clichy ou Evra ? Aucun des 2 n'a été très convaincant, sans jamais démériter pour Clichy. Quant à Malouda, il est toujours un peu emprunté en bleu. Et le danger vient rarement de ce côté.
2°) Le dispositif : Laurent Blanc fait évoluer sa tactique au gré des matches, 4 - 4 - 2 (en perte de vitesse, depuis la Biélorussie), 4 - 3 - 3, version défensive, 4 - 3 - 3 plus offensif (avec Gourcuff) et 4 - 2 - 3 - 1 (face au Brésil). Notons que c'est plutôt une caractéristique des équipes faibles de faire évoluer leur dispositif en fonction de l'adversaire. La composition change aussi très souvent (il est vrai que Blanc a dû se dépatouiller avec les blessures et les suspensions), pas moins de 10 joueurs ont occupé les postes offensifs en plus de Benzema et Malouda (Gourcuff, Nasri, Menez, Valbuena, Remy, Hoarau, Gameiro, Ben Arfa, Ribéry et Payet). C'est clair, on se cherche et si certains joueurs ont des passages intéressants (Menez, Nasri), aucun ne s'est encore imposé même si Gourcuff jouit d'une cote d'amour forte auprès du sélectionneur.
3°) L'animation offensive : corollaire du point précédent, le jeu d'attaque a du mal à se poser. Ni réellement via le centre (avec un jeu de passes courtes et rapides), ni par les côtés, ni en plongeant avec des passes en profondeur.
L'EdF a marqué souvent soit en s'imposant physiquement en fin de match (Bosnie, Roumanie), soit sur des faits de jeu isolés (éclair de Ben Arfa face à la Norvège, expulsion d'Hernanès)
Blanc a un an pour trouver : la défaite ridicule de la Biélorussie en Albanie offre un matelas de 4 points aux français qui pourrait suffire, sauf catastrophe de grande ampleur, à se rendre en PolUkraine (à moins qu'il ne s'agisse d'Ukrogne). Mais en 2012, les approximations ne suffiront plus face à l'Espagne ou l'Allemagne.
Ceci dit, il suffira peut-être de passer le ballon à Benzema. Pendant des années, la France a eu des milieux offensifs géniaux et des attaquants oubliés (Lacombe, Guivarc'h, Bravo, Six, Bellone). Cela ne l'a pas empêché de gagner des titres. On peut envisager que la situation inverse fonctionne également. (Qu'entends-je : comme dans les années 90 : Papin ,Cantona).
Footballistico
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