samedi 9 avril 2011

Ligue des champions : le retour en grâce du 4-4-2 ?

Dans le grand débat tactique de ce début du XXIème siècle, presque théologique (4-2-3-1 vs 4-4-2), les quarts de finale de LdC offraient un visage innovant avec le retour au premier plan du fameux 4-4-2, intronisé par Arrigho Sacchi (cf. photo). Parmi les 8 équipes qui concouraient cette semaine :

- 5 affichaient donc un 4-4-2 (Tottenham, Chelsea, Manchester, Schalke, Inter),
- 2 un 4-2-3-1 (Donetsk, Real),
- 1 seul en 4-3-3, le Barça (évidemment).

Ce qui nous a paru intéressant c'est de voir la plasticité de ce système dans les différentes versions que les coachs lui ont donné :

- une version en 4 - 4 - 1 - 1 : Manchester United et Tottenham,
- une en 4 - 4 - 2, "à plat" : Chelsea,
- une en 4 - 1 - 3 - 2 : Schalke 04
- enfin, le 4 - 4 - 2 diamant (Inter).

Le seul regret de cette semaine prolifique, c'est l'exclusion de Crouch, dès la 15ème minute. Cette faute de l'attaquant anglais nous a privé du seul affrontement 4 - 4 - 2 / 4 - 2 - 3 - 1 de la soirée. Footballistico ne lui pardonnera jamais.

Les autres systèmes ont pu mettre en évidence leurs forces et leurs faiblesses :

- la version diamant de l'Inter était une belle démonstration des limites de ce dispositif. Schalke avait simplement positionné un chien de garde, Papadopoulos, sur Sneijder (la tête du losange). Celui-ci décrchait donc rapidement laissant les 2 attaquants seuls. Le seul moyen de les trouver était donc de balancer devant. Le manque de largeur inhérent à ce système (les 2 milieux positionnés sur les côtés) laissent une grosse responabilité aux latéraux. Malheureusement pour l'Inter, Schalke a très bien su utiliser les couloirs (Farfan, notamment) et ceux-ci furent donc vite cantonnés à un rôle défensif. On peut quand même s'interroger sur le choix tactique de Leonardo, qui savait, notamment depuis un certain Schalke - Lyon, que les hommes de couloir allemands sont capables de terroriser toute une défense.

- le 4 - 4 - 2 à plat de Chelsea a plutôt montré les limites individuelles des joueurs que Carlo Ancelotti avait choisi. Dans ce système, beaucoup de responsabilités offensives reposent sur les épaules des 2 ailiers (Zirkhov et, oui, Ramires) et de leur entente avec les latéraux. Malheureusement, à gauche, Zhirkov - Cole, sur le papier la paire la plus intéressante, fut totalement éteinte par Valencia et Rafael. Paradoxalement, c'est le côté droit (Ramires - Boswinga), qui fut le plus interessant offensivement. Ramires ne prenant pas son côté, il laissa paradoxalement le champ libre au portugais, qui maltraita Patrice Evra. Autre problème, récurrent, Torres. A priori, l'espagnol a du mal à se glisser dans une équipe qui a tissé son succès sur un jeu patient de passes ou sur les coups de pied arrêtés. La vitesse de démarrage de l'espagnol semble superflue dans ce système. Et son manque de déplacement latéral a privé les londoniens d'un point d'appui pour leurs offensives.

- Manchester, enfin, fut innovant sur 2 aspects. Tout d'abord, le rôle très différent des attaquants, Rooney décrochant pour faire le lien avec les milieux et Hernandez toujours à la limite du hors-jeu. L'autre particularité du jeu de M.U fut les permutations entre Giggs et Park. Nominalement, le gallois était derrière le coréen mais, dans les faits, Giggs pris souvent le couloir, et sur l'une de ses montées que Rooney allait scorer. Il ne faut tout de même pas exagérer la domination de Manchester, souvent, les balles furent perdues et si Valencia a bien défendu, il a aussi peu produit offensivement. Enfin, en termes de façon de jouer, l'un des aspects intéressants de la tactique mancunien fut les renversements de jeu d'un côté à l'autre du terrain, la balle de Carrick vers Giggs sur le but en fut l'illustration. L'idée était de prendre à revers l'offensif Boswinga et de déséquilibrer la défense de Chelsea. Pari réussi.

Le bon vieux 4 - 4 - 2 de Sacchi a donc encore une vie. Plus plastique que l'exigeant tacticien italien l'avait initialement conçu, cette évolution montrée en LDC devrait se retrouver bientôt dans notre championnat (très 4-2-3-1, 4-3-3).

Footballistico

Aucun commentaire:

Qui sommes-nous ?

Footballistico est un club d'amis dont le but est d'apporter un regard original et décalé sur le football. Une lampée de tactique, une pincée d'ironie, un peu d'économie du sport, une dose d'histoire et un glaçon de respect pour le rugby et l'Argentine, secouez et c'est parti pour un blog à la fois populaire et élitiste.

Suivez nous aussi sur Twitter (footballistico)