mardi 7 février 2012

OM - OL : 4 - 3 - 3 vs 4 - 4 - 2 = 2 - 2

Le match d'hier (5/02) était un bonne démonstration tactique d'un affrontement entre un 4-3-3 et un 4-4-2 dans sa version "à plat". L'OM se présentait avec un milieu assez "physique" (Kaboré - Diarra - Cheyrou). Didier Deschamps devait composer avec les blessures (Gignac), la CAN (les frères Ayew), le départ (Lucho) et les suspensions (Valbuena). Un coup d’œil au banc marseillais révélait tout un tas de noms inconnus (Jobello, Azouni,Gadi), sans doute très sympas, mais qui augurent mal d'une seconde partie de saison où l'OM demeure engagé sur 4 tableaux.

Lyon affichait un effectif plus rutilant, Bastos et Briand sur les ailes étant censés alimenter le duo Gomis - Lisandro devant.

Le combat était d'entrée intense et l'OM allait rapidement imposer sa supériorité numérique au milieu (3 contre les 2 Kallström / Gonalons). Étonnamment, c'est Kaboré qui allait donner le premier ballon de but d'une petite pichenette dans la surface : Cissokho remettait par erreur sur Cheyrou qui marquait opportunément. L'OM enfonçait le clou en faisant repiquer Amalfitano dans l'axe et en tentant des frappes multiples de loin. L'OL défendait bas et comptait sur Gonalons pour perturber la belle machine marseillaise.

C'est Amalfitano, qui, légérement excentré à gauche, donnait un superbe ballon dans la surface à Brandao. A 2 - 0 au vélodrome, on ne donnait pas cher de la peau des lyonnais mais l'équipe de Rémi Garde allait réagir à sa façon, c'est à dire en utilisant 2 voies :
  1. en dominant les côtés : ses ailiers, principalement sur le côté gauche avec le trio Bastos ou  Briand + Cissokho (les 2 ailiers ayant permuté). A noter que de l'autre côté Reveillère s'est montré particulièrement prudent, en charge de Rémy (très tranquille pour une fois). Le premier but a fait suite à un corner, le second s'est déroulé sur un centre de Cissokho malheureusement contré par Diawara.
  2. Via des passes longues de Kallström. Dominé dans l'entrejeu, le suédois a systématiquement tenté de sauter le milieu en donnant des ballons à Lisandro ou Gomis. En tout, le 8 lyonnais a tenté 12 longs ballons (dont 8 précis). De façon aussi systématique, Lloris a dégagé loin (sans trop de succès). Lyon avait choisi de subir dans la construction pour donner du rythme et de l'ampleur à son jeu.
La seconde mi-temps allait connaître une baisse de l'intensité du match : Lyon commençait plus fort mais laissait peu à peu l'OM dominer la possession. Le problème lyonnais, c'est à dire l'éloignement entre son milieu et ses attaquants, empirait, car les ailiers lyonnais, très impliqués défensivement, allaient physiquement baisser pavillon. Rémi Garde allait donc effectuer un changement "logique", réintroduire du lien entre son milieu et ses attaquants et perturber la construction marseillaise en remplaçant Gomis par Clément Grenier, placé plus bas dans un rôle de "10" assez classique. Malheureusement, le jeune créateur lyonnais allait mettre du temps à se mettre au diapason de ce match assez intense. Néanmoins, avec le recul, cette décision n'apparaît pas idiote : l'OL allait mettre davantage le pied sur le ballon et se montrer le plus dangereux en fin de match.

Mais l'OM demeurait solide avec un milieu combatif et un Mandanda vigilant et les 2 équipes se quittaient sur ce résultat mi-figue, mi-raison.

Conclusion : l'OM a choisi le centre et le combat, l'OL les ailes et les longs ballons. Il est rare de voir 2 tactiques aussi dissemblables dans un match se finir par un résultat nul. L'OM a sans doute pâti de son manque de solutions sur le banc (il est très rare de remplacer un défenseur central en cours de match) et l'OL a peut être pêché par prudence, trop content de s'en tirer à si bon compte. Question à plusieurs millions d'euros : quelle équipe regrettera ce résultat dans 4 mois ?

Footballistico

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