lundi 20 février 2012

PSG vs Montpellier : la Ligue 1 n'a pas désigné son champion

Hier, Paris a donc consenti la match nul sur sa pelouse. Au vu du déroulement du match, pas sûr que ce soit une si mauvaise affaire même si le gagnant du jour s'appelle probablement Lille.  Les 22 acteurs ont proposé une partie rythmée, avec beaucoup de suspense et 2 dispositifs tactiques bien différents. Beaucoup de bonheur donc.

Le PSG se présentait dans son désormais fameux "arbre de Noël". Les absences conjuguées de Jallet et Bodmer donnaient au milieu à 3 une tournure très physique et défensive au milieu parisien. Montpellier affichait un dispositif assez offensif et René Girard avait privilégié des joueurs assez techniques dans le "2" de son 4 - 2 - 3 - 1 (Estrada + Saihi).

Assez vite, Montpellier prenait la direction des opérations via les ailes : ce fut notamment le cas à gauche où le duo Bedimo / Utaka fit des misères au seul Bisevac, avant que Sissokho ne se décale pour l'aider. Ceci dit, Montpellier était assez content de laisser la possession du ballon à Paris (57%) afin de décocher des contres rapides, soit sur des récupérations de balle, soit via les ailes. Le PSG préférait une construction patiente depuis l'arrière et privilégiait le centre du terrain.

Bataille au milieu : le combat physique fut intense au centre du terrain. Théoriquement, le 3 contre 3 n'avantageait pas une équipe par rapport à une autre mais Paris fut plus agressif et récupéra plus de ballons. L'impact de Matudi fut particulièrement sensible. Belhanda a parfois semblé éprouver des réticences à se mêler au combat mais lorsqu'il hérita du ballon, il en fit un usage remarquable. Avantage pour les parisiens de ce relatif manque d'implication défensive, Thiago Motta fut assez tranquille dans son orientation du jeu (58 passes, le record du match, et 88% de réussite). Malheureusement, le problème parisien persistait : le lien entre le 3 du milieu, qui tenait la baraque et le 3 de devant fut médiocre. En effet, après quelques efforts sur le côté droit (Bisevac, 4 centres mais aucun n'ayant trouvé un partenaire), les efforts parisiens allaient se focaliser sur le centre (le côté gauche étant cadenassé par Camara, au moins en première mi-temps). Les actions parisiennes les plus dangereuses se déroulèrent dans cette zone (Gameiro, 2 fois + la faute sur Néné amenant le premier but).

Montpellier allait réagir au coup franc d'Alex par sa voie préférée, les ailes. Suite à un corner concédé côté gauche, c'est de l'aile droite qu'allait venir l'offrande de Hilton pour Belhanda. A noter que Paris n'aime pas du tout ce genre de situation : des centres plongeant, à 25 mètres, avec des adversaires qui s'avancent vers le ballon. Ce but rappelle celui de Rémy, tout seul, suite à un centre d'Azpilicueta et préfigure le second but montpelliérain.


Seconde période :

La seconde période allait reproduire au début le modèle de la première. Paris n'arrivait pas à trouver ses attaquants sauf si ceux-ci décrochaient. Et Montpellier s'appliquait à exploiter les ballons récupérés. Les joueurs semblaient notablement usés par le combat de la première période. Seule innovation, Maxwell commençait à profiter de la fatigue de Camara pour décrocher son premier tir du match.

Changements : 

Comme souvent, les changements opérés, notamment ceux d'Ancelotti, allaient avoir une influence déterminante sur le match. A noter que René Girard a réagi systématiquement à son collègue italien. Les changements parisiens ont eu lieu aux 62 ème, 74ème et 77èmes. Ceux de Montpellier, aux 64ème, 77ème et 89ème !

A priori, le remplacement de Gameiro est plutôt vu comme une sanction : l'attaquant parisien n'a touché le ballon que 21 fois. Et ses tirs, pourtant bien situés à l'orée des 20 mètres n'ont pas fait trembler les filets. Gameiro est toujours peu servi par ses partenaires et comme il participe peu au pressing, cela commence à faire beaucoup. A priori, l'entrée d'Hoarau est une idée bizarre car il possède plutôt le profil pour une équipe qui domine et qui multiplie les centres mais hier, il a offert à ses coéquipiers une nouvelle voie pour remonter le ballon : les airs. Toutefois, le changement crucial fut l'entrée de Pastore à la place de Sissokho. Le PSG basculait en 4-2-3-1 et on sentait l'ombre d'Antoine dans les travées du Parc. Montpellier profitait de la baisse de la présence défensive du PSG et du péché mignon de sa défense centrale : dans un bis repetita du premier but, Giroud centrait pour Utaka, tout seul aux 9 mètres. Mais, Pastore, devant, c'est aussi un lien beaucoup plus évident entre milieu et attaque. Après avoir raté une passe de Hoarau, l'argentin lançait un Menez très en jambe qui centrait sur le 9 parisien. Alors que le match semblait leur sourire, les héraultais auraient pu perdre dans les dernières minutes (tir de Maxwell sur le petit filet).

A noter que René Girard, plutôt content de son dispositif a fait du poste pour poste, se contentant de remplacer les joueurs les plus éprouvés par le combat mené.

Conclusion : Montpellier a montré qu'ils avaient du cran et un talent qui devrait les emmener loin. Le club de Loulou Nicollin a dominé territorialement même si au nombre de tirs, leur avantage est maigre, la faute à 10 dernières minutes mal gérées. Quant au PSG, le 4 - 3 - 2 - 1 d'Ancelotti a montré hier ses limites : il oblige à laisser un joueur très talentueux sur le banc alors que le club parisien en a le plus grand besoin. Il est fort possible que le tacticien italien en change. Un très bon match, cependant qui n'a désigné aucun vainqueur, sauf un : le football.

Footballistico

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