mercredi 14 mars 2012

Inter - OM : la rédemption de Brandao

Il y a certaines fois où la dynamique intrinsèque d'un match et les événements qui le parsèment sont plus éloquents que toutes les considérations statistico-tactiques. C'est ce qui s'est passé hier sur la pelouse de San Siro.

Car que dire du match avant la 88ème minute ?
  • que l'Inter se présentait en 4 - 4 - 2 diamant avec Sneijder à la tête du diamant, en soutien des 2 attaquants ?
  • que l'OM affichait une configuration dans un 4-2-3-1 "physique" avec Diarra et M'Bia en sentinelle. Valbuena était au centre de l'attaque marseillaise, en soutien de Rémy?
  • qu'après 10 premières minutes un peu folle pendant lesquelles l'OM a eu du mal à se positionner, les olympiens ont à la fois su poser le jeu et museler Sneijder, ce qui a annihilé le lien entre le milieu et l'attaque milanais. Qu'ensuite l'OM a pu développer quelques attaques, sur la droite notamment : le duo Azpi / Amalfitano fonctionnait bien et que Valbuena avait tendance à dériver sur ce côté pour aider ses 2 collègues ?
  • Que le début de la seconde période allait reproduire le schéma de la première avec un OM défendant bien et un Inter peu à l'aise dans le jeu ? Ranieri allait alors dégainer le premier la carte changements. Avec l'entrée d'Obi à la place de Sneijder, l'Inter changeait de système, passait en 4 - 4 - 2 "à plat" et mettait plus de rythme dans le match. Parallèlement, l'OM faiblissait physiquement et ne parvenait plus à tenir le ballon. Sans être remarquable, les intéristes se procuraient de nombreuses situations de coup de pied arrêtés. C'est sur l'un d'eux que Milito, plein d'opportunisme, pensait gagner le droit d'envoyer l'Inter en prolongation (75ème).

C'est à dire avant l'entrée de Brandao (88ème). On pourra épiloguer longtemps sur ce remplacement si tardif, alors que Rémy semblait épuisé depuis une bonne demi-heure.

La ligne de statistiques ci-dessus montre les performances de Brandao (source whoscored) :






Aucune passe, aucun ballon touché, aucun centre. Rien. Mais un but sur une passe de Mandanda, après un contrôle du dos (qui lui vaut cette note de 7 sur 10). Le brésilien, seul au monde, a eu le mérite de croire en sa bonne étoile alors que même son entraîneur ne semblait pas posséder une grosse foi en lui. Il prouve au monde que, même à une époque qui valorise les Xavi et les Messi, les gros costauds un peu patauds mais avec un mental énorme demeurent une valeur sûre.

Sinon, il s'agit évidemment d'un acte de rédemption pour Brandao : accusé de viol (instruction toujours en cours), renvoyé au pays comme un vulgaire malien pris en flagrant délit de deal par Claude Guéant, moqué par les chroniqueurs hexagonaux et les supporters de Porto Alegre qui voient en lui un attaquant aux pieds carrés au pays du Jogo Bonito et finalement rapatrié à Marseille pour cause de portefeuille vide.

D'ailleurs la réussite de Brandao hier possède aussi cette part mystique qui transforme des faits de jeu en miracle. Écoutons l’intéressé : "Sur le but, je ne sais pas comment le ballon est arrivé, je n'ai pas regardé, j'ai frappé." Il aurait pu ajouter "Dieu a guidé le ballon au fond des filets".

On serait presque tenté de le croire.

Footballistico

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