Si des années 70 aux années 90, "le football était un sport qui se joait à 11 et où les allemands gagnent toujours" (Gary Lineker), c'est devenu l'exact contraire depuis la fin des années 90.
- en coupe du monde, les allemands ont multiplié les bonnes performances (finalistes en 2002, demi-finaliste en 2006 et 2010) mais plus rien gagné depuis 1990.
- pour l'Euro, la dernière victoire remonte à 1996. Les allemands étaient finalistes lors de la dernière édition.
- enfin, en ligue des champions, plus rien depuis 2001 (Bayern Munich), en dépit de 3 finales, toutes perdues donc (Bayer Leverkusen) et Bayern, 2 fois.
Mais, dans l'intervalle, les allemands sont devenus gentils, bien heureux de montrer au monde l'image d'un jeu séduisant et ont perdu la gnaque et la cruauté qui les a rendu impopulaires sur toute la planète (remember Schumacher).
Depuis 2008, les allemands ont perdu 2 fois face à l'Espagne, un comble pour un pays si fier de ses produits et de sa solidité économique. Joachim Löw a dont tenté depuis 2010 de faire évoluer son équipe sans modifier fondamentalement son équilibre.
Principes de jeu : Si l'Allemagne a séduit le monde entier en 2010, elle le doit à ses qualités de contre et à l'osmose qui s'est créée entre ses joueurs depuis les sélections de jeunes. Mais après les échecs face à l'Espagne, Joachim Löw s'est dit qu'elle devait progresser en termes de maîtrise du jeu et de recherche de plan B.
Les allemands ont donc profité de leur complémentarité afin de développer la vitesse de leur jeu et de mettre en place des déplacements en diagonale (pas de verticalité, pas 75 % de possession mais rapidité, passes dans des déplacements latéraux très difficiles à appréhender pour des défenses en zone et combinaisons dans la surface). L'Allemagne est aujourd'hui capable de dominer le jeu et d'inscrire des buts ce faisant. La démonstration face aux Pays-Bas, en Novembre l'a démontré de façon éclatante. En terme de plan B, l'équipe possède avec Mario Götze, Toni Kroos et Marco Reus offrent des possibilités très intéressantes sur le banc, qui jutifient à eux seuls les 100 millions d'euros que dépensent les clubs de Bundesliga dans leurs centres de formation (record européen).
Dans le 4-2-3-1 allemand, le 3 de devant propose une très grande fluidité avec des déplacements incessants : Özil se déplace vers la droite quand Müller dérive sans cesse dans les espaces entre défense et milieux défensifs adverse. Schweinsteiger est le joueur clé du système de Löw, c'est lui qui distribue le jeu vers les ailes et qui se porte le plus souvent vers l'avant pour créer un éventuel surnombre lors des contres. Enfin, à gauche, Lahm et Podolski peuvent perturber n'importe quelle défense avec leurs redoublements.
Mais, il y a un prix à payer pour cette brillance. Face à des équipes plutôt défensives et agressives, les allemands semblent souffrir : face à la France (1 - 2) et la Suisse (3 - 5), des formations inférieures mais qui ont pratiqué un jeu de contres en gagnant les duels : le monde à l'envers.
Composition : A priori, le 11 allemand est l'un des plus certains de l'Euro. Le 4-2-3-1 est quasi certain même si les allemand ont parfois expérimenté un 3 - 4 - 2- 1 à la sauce napolitaine.
Dans les buts, Neuer est indiscutable. Le back four semble aussi indiscutable, Lahm à gauche, Boateng à droite. Mertesacker revient en forme au bon moment et devrait afficher une paire un peu lente mais habituée à jouer ensemble au centre.
Il est vraisemblable que Löw privilégie le duo Khedira / Schweinsteiger. Le munichois est le régualteur du jeu allemand, tandis que le madrilène est le seul milieu défensif à pouvoir proposer une présence physique suffisante pour sécuriser les centraux derrière lui. Kroos n'offre pas la même sécurité.
Le trio d'attaque Podolski - Özil - Müller offrira donc la fluidité et le déplacement indispensable aux préceptes de la nouvelle allemagne.
La plus grosse incertitude repose sur le poste de 9. Klose est la solution la plus certaine: il offre les qualités de déplacement et de finition "clinique" qui sont nécessaires au jeu. Il revient de blessure mais devrait être apte. Mais Gomez offre une alternative intéressante sur un poste de point d'appui plus traditionnel
Conclusion : les allemands en ont juste assez d'être devenus comme l'Equipe de France des années 80. Ils ont les crocs. Ils peuvent maintenant l'emporter face à n'importe qui. Mais, ils possèdent aussi un profil de victime parfaite pour un outsider sans pitié. Première épreuve : le Portugal, un bon candidat au meurtre.
Footballistico
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