dimanche 17 novembre 2013

Ukraine - France : au revoir, Didier et merci ?

Au vu des réactions quasi-hystériques des médias grand public (explosion de Pascal Praud), on pourrait penser que les bleus sont de nouveau remontés dans leur bus sans livrer leur match à Kiev. La réalité est bien différente : on peut sans doute reprocher des choses à cette équipe de France mais souligner leur manque d'engagement semble tout à fait exagéré.

Selon nous, si la France a pêché, c'est pour un raison simple : l'Ukraine avait un plan. Les bleus n'en avaient pas. Au vu des compositions, une chose sautait aux yeux, Fomenko avait modifié son schéma de jeu avec un but en tête : contrer Ribéry. Deschamps avait sélectionné les plus en forme sans trop se soucier de l'adversaire d'en face. Avec le recul, on peut tout de même se demander à quoi sert un Rémy, rapide, ondoyant mais peu à l'aise face à une équipe plutôt en retrait pratiquant le contre.

L'Ukraine affichait son 11 type, à 2 exceptions, Edmar était positionné plus haut et Rotan prenait sa place dans le double pivot du 4-2-3-1 de Fomenko.

Deschamps avait modifié plus fondamentalement son équipe. Nasri occupait le centre du trident offensif bleu à la place de Valbuena, laissant l'aile à Rémy. Matuidi et Pogba étaient titulairisés ensemble. Debuchy était préféré à Sagna.

Première période : le match s'ouvrait sur un combat intense au milieu du terrain. Les ukrainiens pressaient au niveau du milieu de terrain à 10, en tentant de perturber les relances françaises en laissant le seul Zozyula en pointe.

Assez vite, le modus operandi du match se mit en place : les français essayaient de passer par la gauche (42% des offensives), le côté de Ribéry, et les ukrainiens, s'évertuaient à faire avorter ces attaques :

  • En bloquant la transmission : Yarmolenko sur Evra et Edmar sur Matuidi,
  • En créant le surnombre : outre Fedetski, Rotan et Kacheridi s'excentraient pour bloquer le munichois,
  • En multipliant les fautes : 10 ! Il est d'ailleurs anormal que Rotan, notamment, n'ait pas été averti (Fedetski le sera).
Assez souvent, Ribéry se retrouva seul bleu de ce côté. Evra tenta de l'aider au début du match mais débordé par Yarmolenko (frappe 8ème minute) et coupable de 3 fautes dans le premier quart d'heure, le mancunien se replia prudemment.

Dans ces conditions, les stats de Ribéry (2 tirs, 2 "passes clés", la moitié de ses 17 dribles réussis, source whoscored.com) montrent le talent du joueur. Mais l'anormal est ailleurs : en se déportant sur la gauche l'équipe ukrainienne ouvrait des boulevards au centre et à droite du terrain.
  •  A droite, l'apport offensif de Loïc Rémy fut faible. En 1 contre 1, Shekschuk prit continuellement le dessus sur le magpie, plus à l'aise dans des grandes courses que dans une bataille de tranchée. A noter toutefois, le carton jaune du défenseur ukrainien, qui aurait du inciter les français à insister de ce côté là.
  • Au centre, en théorie, les français jouissaient d'un surnombre avec Nasri et Pogba face au seul Stepanenko, devant sa défense. D'une certaine façon, ils en bénéficièrent : 6 tirs à eux 2 (sur les 14 tentatives françaises). Pourtant, leur performance reste décevante : les 2 joueurs furent assez prudents, notamment Pogba, toujours prêt à porter main forte à Debuchy face à Konoplianka et Nasri fut assez mal à l'aise dans son rôle de 10, souvent isolé, loin de ses partenaires, au début du match, avant de redescendre progressivement pour toucher le ballon.
Offensivement, les ukrainiens avaient 2 façons de remonter la balle, soit via les ailes, notamment vers Yarmolenko, suite aux nombreux ballons récupérés sur Ribéry. Et de longs ballons vers Zozulya, bien contrés en première mi-temps par Koscielny et Abidal. Évidemment, dans ce cas, la recette consistait à se projeter rapidement vers l'avant (Rotan, Edmar, notamment). Cela dit, globalement la première mi-temps s'achevait sur une note très pauvre avec peu d'actions de part et d'autre, un nombre de fautes important et un certain déchet technique.



Seconde période :

La seconde période commençait bien pour les bleus, qui mettaient la pression sur le but adverse mais un changement subtil de positionnement de Zozulya allait changer le match. L'avant-centre ukrainien allait s'excentrer de façon assez marquée. Koscielny ou Abidal le suivaient (les défenseurs français n'ont jamais joué le hors-jeu) ce qui ouvraient des brèches béantes dans la défense centrale française. Lorsque Zozulya était seul avec son ailier, ce fait n'avait pas trop de conséquence, Pogba ou Matuidi se déportaient à leur tour et le ballon restait bloqué sur l'aile. Mais problème sur le premier but, Stepanenko offrit une solution pour sortir le ballon et effaça un Nasri trop tendre. Plus personne n'était au centre du terrain pour empêcher une une-deux à 3, Stepanenko, Edmar, Zoluzya. But.

Deschamps en profitait pour effectuer son premier changement, en sortant Rémy pour Sissoko.

3 minutes plus tard, Samir Nasri eut la balle d'égalisation. Enfin, les bleus tentaient de passer au centre, Giroud décrochait et lançait le citizen, qui butait sur Pyatov, aux 18 mètres.


Les français tentaient de pousser (ils eurent d'ailleurs leurs meilleurs tirs durant cette période) et les ukrainiens leur rendaient très vite le cuir, se contentant de balancer de longs ballons vers un Zozulya toujours actif. Après une première alerte, ce fut sur un coup franc des 50 mètres, que l'avant-centre ukrainien prit le meilleur sur Koscielny, qui provoque la pénalty

A 2-0, les français nerveux tentèrent le tout pour le tout mais ni Pyatov, ni la défense centrale ukrainienne ne tremblèrent.

Conclusion : si la France a perdu, elle le doit à une composition d'équipe inappropriée face aux ukrainiens et à un manque d'intelligence tactique pour s'adapter aux conditions d'un match plus qu'à un prétendu jmenfoutisme mis en exergue par certains médias. Ribéry a continué à s'enférer à gauche pendant la quasi-totalité du match, Koscielny et Abidal se sont écartés sans se rendre compte qu'à ce petit jeu, l'unique attaquant ukrainien pourvait les prendre en contre un et Didier Deschamps a effectué des changements poste pour poste (Sissoko pour Rémy, Benzema pour Nasri, Valbuena pour Nasri).

Ceci dit, la défaite pour les bleus est tout de même sévère : possession, tirs cadrés, passes réussies, corners, les français ont dominé tous les critères habituels d'un match de foot, sauf un, le nombre de tirs DANS la surface. La main de Lloris aurait été un peu plus ferme...

Cette équipe a-t-elle une chance dans 4 jours : si l'on en croit les stats issues des coupes d'Europe (l'échantillon des barrages de coupe du monde étant trop restreint pour être significatif), 20%.

2 facteurs joueront en faveur des bleus au retour : la nécessité de ne pas penser mais de pousser et la suspension de 2 pièces maîtresses de la défense ukrainienne (Fedetsky et Kyushev) pourrait changer la donne.

Footballistico

1 commentaire:

هات بت a dit…

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