jeudi 14 octobre 2010

Bilan EdF : un costume à Payet

Un match de foot tient parfois à peu de chose : l'épaisseur d'un poteau, les remplaçants, quelques minutes. L'EdF pourra se gargariser de ses 2 victoires face aux Roumains et au Luxembourg mais la réalité est que les satisfactions sont plus individuelles que collectives, plus sporadiques que régulières.

En fait, le problème de l'EdF semble être l'incapacité de choisir un dispositif et de tenter de s'y tenir. S'il n'est pas choquant d'adapter la tactique en fonction de l'adversaire (genre 1 à domicile, l'autre à l'extérieur, 1 face aux grosses écuries, l'autre face aux minots) mais, en l'espèce, on serait bien en peine d'y trouver un sens. On a e eu droit, en termes d'animation offensive en tout cas à tout un catalogue de systèmes avec une belle démonstration de leurs défauts supposés.

- le 4-4-2 diamant (1 ère mi-temps Norvège, 1ère mi-temps Luxembourg). Un "trequartista" (Nasri puis Gourcuff) derrière 2 attaquants. Le problème de ces dispositifs est le manque de largeur et c'est exactement ce qui s'est passé, notamment face au Luxembourg. Jamais les bleus n'ont su étirer la défense regroupée du grand duché. Le but de Benzema est intervenu sur un corner, concédé sur un tir de Mexes détourné par le gardien.
- le 4-4-1-1 (début de match face à la Biélorussie). Rémy très décroché avec Hoarau en point d'appui devant. Problème, Hoarau fut souvent isolé et n'avait personne pour remettre les rares ballons qui lui parvenaient.
- 4-2-3-1 : le dispositif de la peur ou de l'impuissance (36ème - 65ème Biélorussie, Roumanie : 1 - 75ème). Le match face à la Biélorussie tourne au cauchemar avec la blessure de Rémy qui s'ajoute aux absences de Benzema, Ribery, Gourcuff, Nasri, Ben Arfa, L. Diarra et Anelka. L'EdF joue pendant 30 minutes avec Menez en animateur offensif. Pas une bonne idée semble-t-il. Ce match raté coûtera sans doute définitivement sa place en bleu au romain tant que Blanc sera le coach national. Au delà de ce casting raté, le match face à la Roumanie a montré que face à une équipe assez défensive, le 4-2-3-1, en laissant 2 demis défensifs se révèle incapable de créer le surnombre... surtout quand l'un des couloirs (le gauche en l'occurrence) est quasiment inutilisé à cause de la dérive à gauche de Benzema, qui obligea Malouda à repiquer vers le centre. Résultat : l'équipe de France a joué plus d'une heure sans ailier gauche et sans avant-centre et la situation ne s'est débloqué qu'après les entrées en jeu des remplaçants.
- 4-3-3. (Bosnie, Roumanie dernier quart d'heure, fin du match Luxembourg). C'est a priori le dispositif le plus prometteur. Il a connu 2 versions.
  • L'une défensive, face à la Bosnie avec 3 milieux plutôt repliés (M'Vila, Diarra, Diaby) et 3 attaquants, Valbuena, Malouda et Benzema. L'objet était de casser la dynamique Bosniaque en 4-4-2. Dans ce schéma, l'EdF a plus souvent défendu en 4-5-1 mais l'objectif a été atteint.
  • L'autre plus ambitieuse (Roumanie : Malouda - Rémy - Payet / M'Vila - Diarra - Gourcuff, Luxembourg : Nasri - Rémy - Payet - Gourcuff - Diarra - Diaby). Cela a créé des opportunités, du mouvement, en profitant de l'envie et du mouvement apporté par les nouveaux entrants. Blanc semble privilégier ce dernier dispositif en cours de match.C'est à notre sens dommage, surtout à domicile, ou face à des défenses regroupées. Un petit mot sur la comète Payet. A chaque fois qu'il est entré, il a tout cassé et il trouve Gourcuff les yeux fermés. Ca l'a changé, Gourcuff. Avant, personne ne lui passait la balle.Là, y a un mec qui le cherche et qui le trouve les yeux fermés, qui lui a fait plus de passes en 2 quarts d'heure que toute l'EdF pendant le mondial. Payet passera-t-il l'hiver ? Non, probablement pas mais voir un gars sorti de nulle part marcher sur l'eau de telle façon : il nous aura ébloui.

Avant de se mettre à rêver, l'EdF doit selon nous, au delà des considérations tactiques exprimées plus haut améliorer :
- sa gestion des coups de pied arrêtés. Au delà du but de Benz face au Luxembourg (grosse faute de marquage), l'EdF a été rarement dangereuse sur coup de pied arrêté. Gourcuff et Nasri n'ont pas convaincu dans l'exercice. A travailler, parce que des joueurs de tête, on en a (Rami, A.Diarra, Hoarau, Diaby).
- le côté gauche : c'est la cata tant offensivement (le but Biélorusse, le poteau roumain) qu'offensivement : 1 seul but sur les 7 marqués par l'EdF depuis les débuts de l'ère blanc contre 3 à droite.C'est insuffisant : reviens Evra !

On en reparle en Mars !

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