Que conclure du match France – Brésil, au-delà du sempiternel "destin", qui transforme les Auriverde en victime expiatoire du football national ?
Malheureusement, pas grand-chose : l'expulsion d'Hernanes, dès la 40ème minute (suite à un mawashi-geri sur Benzema) empêche de se forger un avis sur le niveau véritable des 2 équipes d'hier.
Les Brésiliens se présentaient en 4 – 3 – 3, avec une attaque composée de Pato, Robinho à gauche et Augusto à droite. Ce dispositif n'est pas celui qu'a privilégié Menezes depuis son arrivée et il est possible que l'absence de Ganso et Neymar, les 2 starlettes restées au pays, a pesé lourd dans ce choix. Les français eux avaient chois un 4 – 2 – 3 – 1 (Laurent Blanc a plutôt évolué en 4 – 3 – 3 depuis sa prise de fonction) qu'on pourra sans problème qualifier de défensif, l'idée étant de dominer le milieu brésilien sous le nombre et de ne pas plier au milieu. Dans les faits, la première mi-temps ne se déroula pas du tout comme ça : les brésiliens pressaient haut et récupéraient bon nombre de ballons dans le camp français. Ils montraient aussi une certaine agressivité. Des consignes ? Néanmoins, malgré une domination de possession de 58 %, les brésiliens se sont montrés assez peu dangereux, hormis sur des ballons perdus par les bleus dans leur camp. La faute à une défense française presque exemplaire.
Dès l'expulsion d'Hernanes, les français allaient rebattre les cartes : Malouda écartait enfin, les ballons parvenaient rapidement aux avant-postes et on voyait les latéraux monter.
On retrouvait les 21 mêmes acteurs au retour des vestiaires et les français allaient avoir leurs 20 minutes de gloire avec au moins 3 actions très franches (Benzema, Benzema et Benzema) qui encadraient un but de Benzema, sur un très beau débordement de Menez.
Mené 0 – 1 et réduit à 10, Menezes cessait de bouder sur son banc et faisait entrer du sang neuf (enfin !) et la partie de rééquilibrait vers la 70ème minute. Les français, visiblement fatigués par leur défense héroïque de la première période se faisaient même quelques frayeurs en fin de match.
Que penser de tout cela ?
Les 2 équipes sont relativement jeunes (26 ans pour la France, 25 pour le Brésil) pour des raisons différentes. Blanc veut tourner une partie de la page AfSud et Menezes est focalisé sur 2014. Exit donc, tous les joueurs de plus de 28 ans.Le Brésil est donc programmé pour monter en puissance pendant 4 ans et sélectionner un Lucio (32 ans) ou un Ronnie n'aurait pas grand sens. L'équipe a cruellement manqué d'un buteur hier (Pato est en deçà des promesses annoncées il y a 2 ans) et d'un créateur malgré un niveau technique individuel de très haut niveau. Surtout, et ce mal devient récurrent, le Brésil n'a pas de plan B, jamais. Qu'elle se fasse maltraiter par les hollandais ou par les français hier, le Brésil continue, bardé de ses certitudes du joga bonito (ou moins bonito) sans se remettre en cause, sans procéder à des changements tactiques en cours de match. C'est parfois beau mais c'est souvent un peu casse-gueule et hier, l'équipe s'est contentée de faire descendre Robinho et Augusto, en attendant que le bourreau Benz ne les achève. A l'arrivée, les auriverde rendent une copie bien pâle : seulement 2 tirs cadrés pendant toute la partie.
Les français ont laissé entrevoir de belles possibilités mais aussi des limites inquiétantes. Tout le monde a noté la belle complémentarité du duo Rami / Mexes. Et l'on se demande où étaient ces 2 gars face au Mexique et à l'AfSud. Mais hier le 4 - 2 -3 -1, s'il s'est montré solide n'a pas montré des choses très intéressantes pendant toute une mi-temps. Peu de jeu sur les ailes, pas mal de ballons perdus, un Benzema coupé de ses milieux, qui décroche (mais la France se retrouve du coup sans attaquant) et une animation offensive à refaire. Ca devrait suffire face au Luxembourg en Mars mais face à l'Allemagne ou à l'Espagne, ça risque d'être un peu court.
On ne va quand même pas bouder, il y a 7 mois, on perdait face à l'AfSud, il y a 4 mois, face à la Biélorussie, hier, on a gagné face au Brésil. Même Gourcuff a montré des choses positives : comme quoi, toutes les résurrections sont possibles.
Footballistico
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire