On a eu peur. L'espace d'un mois, on a cru que la magie de l'Orient avait opéré (y compris au sein de la rédaction de Footballistico). Que le PSG était devenu un "grand" club, immune aux crises périodiques qui touchent ses vassaux nationaux, tout juste bons à servir de faire-valoir lors de championnats joués d'avance. Heureusement, il n'en est rien, la génétique du PSG, avec un penchant pour les coupes nationales, les joueurs achetés à prix d'or décevants en attendant la crise de l'automne, tout semble présent pour cette permanence que les millions du Qatar ne peuvent pas changer. On peut y voir un miracle ou une déception, c'est selon. Mais c'est la preuve que l'argent ne peut pas tout acheter : l'âme du PSG est inaltérable et, quelque part, c'est rassurant.
Hier, Paris affrontait un problème nouveau, devenu très rare, une défense à 5. Dépouillé de ses atouts offensifs au mercato (Feret, Hadji), Jean Fernandez en a tiré les conséquences : un système ultra-défensif et une capacité à jaillir en contre, notamment via ses latéraux (Lemaître et Calvé). Face à cela, Antoine Koumbouaré affichait son 4-2-3-1 classique, avec Jallet en lieu et place de Menez. On peut arguer du fait que le coach Kanak ne sait pas s'adapter à une situation tactique inédite et, à sa décharge, le banc parisien est fort dépourvu d'attaquants ou d'ailiers. Un 4 - 4 - 2 avec Hoarau / Gameiro en pointe aurait été judicieux en offrant une solution alternative devant mais Erding / Gameiro ne présentait guère d'avantage. En outre un 2 de devant face à un 3 derrière joue plutôt en faveur de l'équipe qui défend tandis qu'un seul attaquant crée un surnombre inutile en défense centrale. De fait, l'entrée d'Erding, n'a rien changé. En fait, la meilleure pratique face à une défense aussi regroupée est d'écarter le jeu au maximum et de profiter des opportunités sur coup de pied arrêtés ou sur frappe de loin. Et là, peu de choses ont fonctionné. D'un côté, à gauche, Armand est demeuré très prudent (aucun centre en 90 minutes) même si Néné était extrêmement actif. Le choix de Tiéné (3 centres en moins de 10 minutes), au profil plus offensif, aurait sans doute été plus adapté d'entrée de jeu. De l'autre côté, Jallet et Ceara s'est montré honorable mais l'ailier parisien, multi-tâche, s'est retrouvé à contre-emploi face à une défense hyper regroupée. Enfin, il faut bien parler du cas Pastore. Englué dans le dispositif nancéien, l'argentin a tenté de se déplacer, notamment en allant chercher Néné ou en décrochant carrément. Mais mêm s'il na pas été bon offensivement, c'est défensivement que Pastore a failli : aucun tacle, aucune interception, rien. Dans un match où un ballon récupéré haut aurait pu faire la différence, cela compte. Enfin, RAS côté coup de pied arrêté : parmi les leaders de la L1, le PSG possède le pourcentage de but sur coups de pied arrêté le plus faible (15%), quand ses concurrents direct tournent plutôt à 25% (43% pour Toulouse).
La suite : elle est connue. Les qataris dépensent sans compter pour changer toute l'équipe (plusieurs clubs italiens débouchent l'Asti). Gameiro est prêté à Lorient à la trêve et Pastore au Velez Sarsfield. Benitez remplace Koumbouaré lors de la première défaite du club en Janvier. Paris rate la qualification pour la coupe de l'UEFA, suite à une boulette de Sirigu, lors de la dernière journée. Heureusement, une frappe de Luyindula, à la 89ème minute de la finale vient crucifier l'OM et offre la Coupe de France à Paris. Plus ça change...
Footballistico
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