vendredi 13 juin 2014

Espagne : la fin ou l'exploit

L'une des multiples possibilités même si le 4-2-3-1 devrait rester
le système nominal
L'Espagne est-elle réellement plus faible qu'en 2010 ? Au-delà du souhait, légitime, de voir l'hégémonie hispanique s'achever, qu'en-est-il réellement ?

Par rapport à 2010, l'Espagne arrive avec une équipe extraordinairement stable. Il est vraisemblable que 9 des joueurs ayant joué la finale 2010 soient encore titulaires en 2014. C'est la logique du "on ne change pas une équipe qui gagne". La capacité des espagnols à dominer la possession (65 à 70%) tant pour trouver la faille que pour priver l'adversaire de ballons une fois le score en poche est dons restée la même. Ces dernières années, on a pourtant senti que la Roja finissait par exaspérer tout le monde à force d'avoir autant le ballon et, finalement, d'en faire si peu de choses. La plupart du temps, en effet, la Roja a gagné ses matches petitement (l'exception glorieuse fut la finale de l'Euo 2010 face à l'Italie), enquillant une suite de 1-0 assez prudents (face à l'Allemagne, aux Pays-Bas, à la France en qualification). En gros marquer en épuisant l'adversaire puis tenir le score en tenant le ballon, cela semble diablement efficace mais générateur d'ennui, tant la domination devient scientifique et semble tuer la glorieuse incertitude du foot. L'Espagne est-elle encore capable de gagner grâce à cette tactique ? Voyons cela.

Equipe : Vicente Del Bosque privilégie un 4-2-3-1, plus prudent que le 4-3-3 pratiqué cette saison par les 2 grosses écuries espagnoles.

Casillas demeure inébranlable dans les buts, alors passons vite à la défense. S'il est un domaine où l'Espagne semble avoir progressé, il s'agit des latéraux. En 2010, les postes étaient occupés par Ramos et Capdevilla. Aujourd'hui, il s'agit de véritables spécialistes du poste, Jordi Alba à gauche et Juanfran / Azpilicueta à droite. Jordi Alba offre un punch offensif intéressant tandis que le côté droit est plus prudent mais les 2 titulaires en puissance sortent d'une très bonne saison dans leurs clubs respectifs (pour mémoire, Azpi a pris la place d'Ashley Cole). Au centre, Ramos et Piqué forment probablement l'une des meilleures paires de centraux du mondial : aptes techniquement, bons de la tête, ils semblent en plus complémentaires, Ramos étant plus dans le registre combattant que "Piquénbauer".

C'est au milieu de terrain que naissent les premiers doutes. Si Busquets et Xavi Alonso constitue un double-pivot redoutable tant défensivement qu'en terme d'orientation du jeu, la percussion leur manque parfois un peu. Xavi Alonso et Busquets restent très prudents dans leurs clubs respectifs et sont donc parfaits pour conserver la possession. Mais quid si l'Espagne est menée ? L'un des 2 devra sans doute céder sa place en cours de jeu pour passer en 4-3-3.

Le trio offensif devrait être composé d'Iniesta à gauche, Xavi au centre et Silva à droite. Le problème de ces 3 joueurs, c'est qu'ils risquent de jouer de façon très centrale. Il manque dans ce dispositif un ailier capable d'élargir le jeu. En l'absence de Navas, ce rôle pourrait échoir à Pedro.

Xavi : Mais la grosse interrogation concerne le meneur de jeu. Celui qui était il y a encore 2 ans comme le meilleur milieu de terrain du monde tant dans la possession, les ouvertures que le pressing a perdu de sa superbe. Dans ces conditions, Fabregas pourrait occuper le milieu de l'attaque de la Roja.

L'attaque pourrait être occupée par Torres, auquel Del Bosque a maintenu sa confiance. Diego Costa est le nouvel élément perturbateur de l'attaque. Mais comment pourrait s'insérer le Colchonero dans la logique de fonctionnement d'une Roja presque antinomique avec celui de l'Atletico ? Reste Fabregas qui pourrait revenir occuper la place de faux 9 qu'il a occupé en 2012 pendant tout l'Euro.

Conclusion : Del Bosque est fidèle. Il devrait vouloir rassurer ses troupes en leur laissant la possession du ballon et jouer sur l'épuisement de l'adversaire. Costa, Torres, même Pedro devraient être utilisés dans des contextes particuliers où si l'Espagne a besoin d'emporter la décision en cours de match. Ne rayons pas la Roja trop vite de la liste des favorites. Elle a en a encore sous la pédale. 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut, l’Espagne n’a pas fait bonne impression au Mondial 2014. Je n’ai pas vraiment vu cette étincelle qui animait les joueurs en 2010.

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