Ordem, donc, au centre du terrain, Progreso sur les côtés |
L'un des apports apprécié de Luiz Felipe Scolari après le désastreux intérim de Mano Menezes fut de reconstruire une équipe du Brésil conquérante. En 18 mois, les Brésiliens sont passés d'objet de moquerie (Copa America 2012) à celui de puissance respectée (Coupe des Confédérations 2013). L'entraîneur brésilien s'est appuyé sur un groupe stable, où les performances individuelles en club n'influent que peu sur ses choix et a construit une équipe qui combinent des stars ayant à peu près carte blanche (Neymar, Alvés, Marcelo) avec des joueurs disciplinés et combatifs pour lequel le "jogo bonito" est un lointain souvenir.
Le 11 de départ brésilien (face à la Croatie) est sans doute l'un des plus faciles à prévoir de toutes les équipes.
Le Brésil joue en 4-2-3-1. Zonal Marking à pu écrire que le talent se situe sur les ailes (les 2 latéraux et les 2 ailiers) alors que le centre du terrain est la zone de la discipline et il y a une certaine dose de bon sens dans cette assertion. Voyons cela.
Dans les buts, le survivant Julio Cesar devrait être titulaire. Mais, il ne s'agit plus de Jules Cesar, le conquérant de l'Inter, plutôt d'un gardien brésilien standard, en prêt à Toronto dont le niveau réel laisse planer le doute et qui devrait constituer l'un des points faible de la Seleçao.
Le back four devrait être constitué de Marcelo et Alvès sur les côtés, et de la paire Thiago Silva / David Luis au centre. Les 2 latéraux auront toute liberté de foncer devant, charge à leur partenaires de couvrir les rapides contres éventuels. Ce point est particulièrement problématique du côté de Dani Alvès, dont le repli défensif est de plus en plus aléatoire au fur et à mesure que les années passent (31 ans déjà).
L'une des solutions consiste à faire descendre Luiz Gustavo,
qui sort d'une très bonne saison (à l'inverse de quelques-uns de ses
coéquipiers, cf. infra), au niveau des 2 centraux pendant les phases offensives. Le milieu brésilien est un
joueur énergique qui n'hésite pas à se déplacer mais problème, il ne peut pas
se trouver à 2 endroits en même temps. Face à un 4-2-3-1, le 10 adverse risque
donc de se trouver libre, d'autant plus que les centraux brésiliens risquent de
jouer assez bas. D'où l'importance de Paulinho, qui doit assurer à la fois la
transmission des ballons vers l'avant mais aussi faire pression défensivement
pour gêner au maximum les transmissions adverses. Au vu des performances du
joueur londonien, on peut penser que c'est ici que peut se trouver l'une des failles des auriverde. Plus haut sur le pré, on trouve Oscar. De façon
contre-intuitive pour un 10 brésilien (et pour un physique aussi frêle), le
jeune milieu travaille énormément, se montre extrêmement discipliné tactiquement et
risque de presser haut, toujours dans l'objectif de perturber la relance. Offensivement,
Oscar va sans doute tenter de se déporter latéralement pour offrir des
solutions à ses latéraux ou à ses ailiers.
Devant, le danger se nomme Neymar. La star auriverde
cherchera à combiner avec Marcelo et à se recentrer sur son bon pied. Le
brésilien fonctionne souvent en percussion, il est rapide, est armé d'une très
bonne frappe et aime s'appuyer sur Fred, qui a montré des qualités de remiseur et de finisseur
insoupçonné lors de son passage lyonnais. Fred offre aussi le profil d'un joueur très altruiste
capable d'aller chercher les ballons longs en attendant du soutien et de
presser les centraux adverses. L'inconnue de l'équipe se nomme Hulk. Très décevant pendant la coupe des
confédérations, le gaucher est un joueur puissant, qui n'aime rien tant que
de s'engouffrer dans les espaces libérés par Fred pour faire parler sa frappe. Il
prendra sans doute systématiquement l'intérieur, espérant dégager des
boulevards sur les montées d'Alvès (et sa célèbre banane). Il aura aussi un
rôle défensif essentiel en bloquant les remontées de balle sur le côté où les
brésiliens seront sans doute les plus vulnérables.
Il faut noter que l'une des qualités de cette équipe est sa
versatilité offensive :
-
Contre, avec la rapidité des 2 ailiers et le
réalisme de Fred,
-
Longs ballons, en s'appuyant sur Fred et/ou Hulk,
-
Jeu placé et possession avec les combinaisons sur
les ailes et l'adresse d'Oscar,
-
Enfin, percussion avec le rythme de Neymar et
Dani Alvès.
L'un des principaux problèmes des brésiliens est que très peu
d'entre eux sortent d'une très bonne saison dans leurs clubs respectifs :
- Neymar, la principale gâchette offensive, sort d'une saison moyenne au Barça même si l'on sait que s'incorporer dans un club où la culture de jeu est aussi forte demande du temps. Dans le même club, Dani Alvès a semblé moins performant, notamment défensivement.
- Paulinho a plutôt raté sa première saison à Tottenham. Beaucoup d'observateurs lui préféreraient Fernandinho ou Ramires (testé pendant les matches amicaux) mais il semble que Scolari place la fidélité avant tout.
- David Luiz a livré des performances très inégales à Chelsea alternant le pire et le très bon.
- En synthèse, la note moyenne sur la saison des 23 brésiliens (7,10) donnée par whoscored est inférieure à l'Espagne et même à la France.
Conclusion : le Brésil dispose d'un plan de jeu (voire de plusieurs), de cohérence collective et d'éclat individuel pour vivre son rêve d'être champion du monde. Seul problème, si certains joueurs déçoivent, c'est le dispositif dans sont entier, qui risque de ne plus être à la hauteur. Enfin, le gardien risque d'être un souci. Face à une équipe précise devant leur but, il n'est pas impossible que les brésiliens se prennent un ou 2 buts casquettes durant la compétition et qu'ils ne doivent courir après leur score. Situation qu'ils détestent.
Footballistico
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire