Une corrélation assez évidente mais des points aberrants (source % de passes réussies whoscored) |
La courbe ci-dessus le montre bien. En gros, plus vous réussissez de passes, plus vous avez de points. Ça peut paraître sensé : moins les passes sont ratées, plus vous êtes à même de vous créez des occasions et plus vous privez l'adversaire d'opportunités.
Mais, le foot étant le foot, le plus intéressant, ce sont les exceptions à la règle, les points qui dévient de la droite de régression. Globalement, on peut identifier 3 groupes :
- les losers : Ajaccio et V.A. Largués, les 2 clubs finissent avec un nombre de points très inférieur à leur possession. C'est particulièrement vrai pour Valenciennes qui aurait dû finir en milieu de tableau si l'on en croit son seul pourcentage de passes réussies.
- les challengers : Monaco, Saint-Etienne et Lille, tous européens, finissent avec un nombre de points supérieurs à ce que l'on serait en droit d'attendre.
- les décevants. Rennes, Nice et Toulouse. On était en droit d'attendre mieux cette saison de Nice (4ème la saison dernière), Rennes (Montanier) et Toulouse.
Comment expliquer ces anomalies ?
- tout d'abord, les dispositifs n'expliquent que peu de choses. Des tactiques très différentes (4-3-3, 4-2-3-1, 4-4-2) sont sur la droite ou totalement en marge. Il existe cependant un fait troublant. Les 3 dispositifs les plus "originaux" (le 3-5-2 toulousain et les 4-4-2 losange de Monaco et Lille) font partie des équipes "à l'écart de la droite". Pourquoi ? On peut penser que les équipes adverses ont eu du mal à adapter leur système tactiques par manque de repères. Le cas de Toulouse est inverse : on pourrait arguer que la formation de Casanova a eu du mal à s'adapter à ses adversaires, surtout défensivement. Les toulousains ont concédé un nombre de penalty invraisemblables, qui laisse penser que dans la surface, les 3 défenseur centraux occitans ont souvent du courir pour combler des brèches laissés par les "pistons" montés jouer les filles de l'aile.
- un certain nombre de variables offensives échappe à la seule efficacité des passes et de la possession. Globalement, si une équipe est tueuse en contre (même si cela implique une prise de risque importante sur la passe et donc un taux d'échec significatif) ou très efficace en coups de pied arrêté, alors, elle arrive au-dessus de la courbe. Et c'est exactement ce qui se passe :
- St-Etienne est une équipe particulièrement tueuse sur coup de pied arrêté : 16 buts sur corner ou coup franc (la plupart du temps indirect).
- Dans une moindre mesure, Lille (10 buts) et Monaco sont également à la fête sur ces phases arrêtées. Lille est également à l'aise dans les contres, ce qui peut sembler contradictoire pour une équipe qui a eu plutôt tendance à bien tenir le ballon.
- Certaines caractéristiques qui aident à marquer sur coup de pied arrêté aident aussi sur les phases aériennes défensives. A ce titre, les cas de Saint-Etienne, Monaco et Lille sont éclairants : ce sont les 3 meilleures équipes de L1 en duels aériens derrière... le PSG. En revanche, en termes défensifs, Rennes possède certains des pires ratios de L1 : pire équipe en % de duels aériens et peu de fautes commises. Les bretons, coachés par un ancien entraîneur de Liga semblaient cette année comme les doux agneaux d'une L1 qui demeure très physique.
- Nice constitue un cas à part. Les Niçois possèdent l'une des meilleures possession de L1 et un taux très respectable de passes réussies. Tout cela pour avoir le 19ème nombre de tentatives de buts (devant Ajaccio) et le dernier nombre de passes décisives (15). Les aiglons ont fait la preuve d'une inefficacité terrifiante, qui ne peut pas être imputée au seul manque de réussite de Cvitanitch mais bien à la construction offensive tout entière. On peut penser que sans les performances d'Ospina et de Bodmer / Pejtinovic derrière, l'OGCN aurait pris la direction inférieure. Que s'est-il passé ? En fait et c'est intéressant, les aiglons sont sans doute l'équipe la plus traditionnelle de L1. Dans le 4-2-3-1 de Claude Puel, les ailiers jouent sur les ailes, aidés (un peu) par les latéraux, qui se replient souvent prudemment, l'avant-centre reste devant et participe peu au jeu, le N°10 (Eysseric souvent) reste derrière Cvitanitch et les 2 milieux demeurent prudemment au centre. Il s'en suit une équipe organisée, cohérente mais parfaitement inoffensive car elle manque cruellement d'inventivité (pas de déplacement) et de percussion. Une leçon à méditer.
- Concernant Ajaccio et Valenciennes, un petit mot tout de même : pour Ajaccio, le changement continu de personnel et de dispositif a complètement fait déjouer les corses. Quant aux nordistes, ils ont simplement arrêté de jouer à la 29ème journée fin mars, après une humiliante défaite face à Ajaccio. Le mental fait partie du foot aussi.
Conclusion : clap de fin sur cette Ligue 1 2013/14, bientôt des chroniques sur la Coupe du Monde viendront peupler ces colonnes.
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