Si Footballistico s’est souvent fait l’écho de l’excellence du niveau des gardiens en France (comparée à la Premier League) et de la relative qualité défensive du championnat, alors la 35ème journée donnera des raisons de désespérer du niveau de la Ligue 1 dans ce secteur du jeu :
- Landreau (PSG), reprend à la main une passe d’Armand dans sa surface. Coup franc indirect à 3 mètres de la cage parisienne, occasion que Juninho ratera avant de se rattraper quelques minutes plus tard.
- Lloris (Nice) : un centre anticipé et PAF, but de Fortuné grâce à une belle frappe au premier poteau. La soirée sera cauchemardesque pour le gardien niçois, qui voit un penalty lui passer sous le ventre et un tir détourné mourir dans sa cage. Grégorinisation avancée du jeune portier Niçois ?
- Chelle (V.A) : A la lutte avec Le Tallec, le défenseur valenciennois lobe superbement son gardien, Penneteau, avancé
- Regnault (Sedan) : se couche bizarrement sur une frappe déjà basse de Taïder afin de passer en dessous du ballon. But.
- Dabo (Saint-Etienne) : Belle relance dans les pieds de Mirallas. Le tir du joueur lillois est légèrement contré et finit sa course dans le petit filet de Janot.
- Remi Riou (Lorient) : Frappe de Noro sur le gardien. Celui-ci ferme ses mains après le passage du ballon, qu’il détourne pourtant suffisamment pour éviter que sa tête ne le repousse. But pour Sedan.
Sinon, la soirée a connu un nombre de lobs impressionnants (Moussilou, Pujol, Chelle/LeTallec, …) qui confirme que ce geste, rare encore il y a quelques années, est devenu le favori des attaquants qui y voient un bon moyen de franchir des gardiens de plus en plus rapide et de plus en plus adroits dans les duels.
Mais revenons à notre sujet principal, l’accumulation de bêtises chez des joueurs pourtant avares en la matière (Landreau, Lloris, Riou, …). Bien sûr, la fameuse « toile » fait partie de l’imaginaire footballistique : les vidéos d’un gardien se vautrant dans les cages en accompagnant le ballon fait toujours bien rire et s’interroger sur la vanité des schémas tactiques mis en place par les techniciens. En général, on en a une ou 2 par soirée (au moins en France) et là, d’un coup, paf. Au-delà de la fameuse loi des probabilités (le même phénomène qui rend muet les attaquants pendant toute une journée de L1), il y a aussi le "stress". Pas forcément le stress du classement mais surtout celui des transferts qui approche à grand pas et la volonté de faire une grosse impression à de futurs recruteurs. C’est ainsi que le fonctionnement du foot et l’argent qui y circule ne trouble pas seulement l’été des agents et des dirigeants mais également l’hiver et le printemps des clubs de L1. On avait déjà vu des joueurs se mettant quasiment en grève début décembre ou début juin pour forcer un transfert, des étés occupés par des crises psychologiques, des enchères faites pour ruiner des clubs concurrents, des blessures diplomatiques. Voici venu le temps du stress, des matches ratés et…des compositions d’équipe qui tiennent compte de ces nouveaux facteurs. Franchement, nous n’aimerions pas être à la place de Frédéric Antonetti ou Antoine Kombouaré qui doivent maintenir leur club face aux appétits de poursuivants tout en alignant la meilleure équipe en fonction des critères forme/talent/opposant classiques tout en tenant compte des volets psychologiques susmentionnés. On pardonne F. Antonetti pour ne pas y arriver, visiblement, et d’aider ainsi à maintenir le suspense en offrant une bribe d’espoir à Troyes et Sedan. Il est vrai que personne ne s’intéresse à Pujol (ce qui intrinsèquement est une erreur) ou à Lachuer, ce qui pourrait fausser la fin du championnat en faveur de Troyes et de Sedan.
Comme quoi, le capitalisme a du bon.
Aristotelicien
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