jeudi 10 mai 2007

Argentine : la classe biberon albiceleste

Comme lors de chaque mondial depuis la retraite de Maradona, l’équipe Argentine est arrivée en 2006 en Allemagne bardée de certitudes et d’un effectif à faire peur :
- des vieux routiers inusables et talentueux : Crespo, Ayala, Heinze, Sorin,
- des jeunes remplis de fougue : Tevez, Mascherano, Messi,
- du talent pur : Riquelme, Maxi Rodriguez

Surtout, l’Argentine paraît apte à marier les qualités traditionnelles des équipes européennes, rigueur défensive, engagement, qualité des gardiens avec un côté latino-américain talentueux fait de combinaisons et d’individualités brillantes. Pourtant, une fois de plus, l’Argentine, après un premier tour remarquable, s’est inclinée face à une équipe d’Allemagne moins technique mais plus volontaire. Surtout, c’est le scénario de ce match qui a retenu l’attention. Après avoir dominé copieusement le pays hôte pendant toute la première mi-temps, Ayala, s’envole horizontalement et donne l’avantage aux siens. A partir de là, les argentins vont arrêter de jouer. Riquelme sera même sorti par le coach Pekerman. On ferme, on vous dit ! Insuffisant face à Klose et à Lehmann pendant la séance tirs aux buts. Ce match ravivait les défaites des mondials précédents : 2002 au premier tour, 1998 en ¼ de finale face aux Pays-bas, 1994 face à la Roumanie. Bref un pays qui à l’instar de l’Angleterre, serait incapable de s’imposer loin de ses bases, sauf si elle a dans ses rangs un joueur capable de marquer des buts de 50 mètres, en éliminant tout seul l’équipe adverse comme Maradona. Et bien maintenant, elle en a un : Messi. Tout le monde a vu son but face à Getafe (cf. vidéo à droite du blog) et tout le monde est conscient de ses immenses qualités. Plus étonnant encore, l’Argentine a produit ces 2 dernières années une nouvelle génération, à rendre le Brésil grisonnant : Gago, Higuain, Belluschi, en plus de Mascherano et Tevez. En outre, cette génération semble équilibrée (des bons joueurs à tous les postes) et joue, déjà, dans les plus grands clubs européens (notamment espagnol), confirmant une tendance qui vise à importer les joueurs de plus en plus jeunes avant la case Boca Junior ou River Plate. Nous avons donc imaginé ce que pouvait être le parcours d’une équipe-type argentine au mondial 2010.

Equipe-type : Carrizo-Burdisso-Milito-Heinze-Bottinelli-Gago-Mascherano-Belluschi-Zabaleta-Higuain-Messi (ou Tevez).

1er tour : l’Argentine est dans le même groupe que la Croatie, le Maroc et le Mexique. Elle gagne son premier match 2-0 sur le Maroc grâce à 2 penalties litigieux sifflé par l’arbitre péruvien de la rencontre. Sur le premier, Tevez, rentre dans la surface en percutant un joueur marocain comme un taureau mais l’arbitre siffle inexplicablement la sanction suprême. Le second face aux Croates est gagné 4-0. 2 croates ont été expulsés en fin de rencontre. Comme tentait de la justifier Krancjar après la rencontre : « nos joueurs ont été privés de ballons et c’est une situation très frustrante ». Le dernier match de poule face au Mexique, pourtant revanche du 1/8ème de finale est l’occasion d’un triste 0-0, les 2 équipes étant qualifiées toutes les 2.

1/8ème de finale : l’Argentine est opposée au Nigeria, rescapée africaine du 1er tour avec l’Afrique du Sud. Après, un début de match dominé par les africains, Messi s’empare du ballon remonte tout le terrain dribble 4 joueurs, revient sur ses pas alors qu’il est tout seul face au gardien, en dribble un 5ème, se place la balle et marque d’un retourné acrobatique. Il déclarera après le match « et maintenant, qu’est ce qu’il dit Maradona ? ». Le deuxième but sera inscrit par Heinze de la tête, porté par ses coéquipiers (et le dos d’un adversaire) sur un corner un peu haut de Belluschi.

¼ de finale : Face à l’Espagne, la presse ibérique se déchaîne. Quelques titres au hasard piochés chez As « Respectez vos employeurs, perdez », « Mettez Messi au chômage », « Laissez Higuain prendre ses vacances ». Malheureusement, le match se passera mal pour les ibériques, qui ouvrent pourtant la marque par Torres. Messi dribble ses co-équipiers du Barça (Iniesta, Puyol, Xavi) avant d’offrir la balle d’égalisation à Higuain. Le but de la victoire sera l’œuvre de Belluschi sur la centième passe de Mascherano, récupérée dans les pieds espagnols (entaché d’une obstruction, diront les ibères). Bref, As aura en couverture « Lo de siempre… »

½ finale : Angleterre. C’est la dernière campagne de Lampard, Terry et Gerrard, qui sont hyper-motivés pour ce match. Pourtant, l’Angleterre est critiquée pour un jeu standardisé et ennuyeux, sauvée par un parcours assez facile et l’opportunisme de Rooney, qui a su par 3 fois perforer des défenses grâce à sa vitesse et ses frappes instantanée. Dans un match âpre, les argentins dominent la première mi-temps. Après une série de passes en 1 touche de balle, Gago effectue un centre anodin sur Paul Robinson qui relâche le ballon sur Tevez (préféré à Higuain), qui n’en demandait pas temps. Les argentins vont se replier dans leur coquille en 2de mi-temps. Dans une période tendue, l’arbitre suédois va distribuer 6 cartons jaunes et expulser Milito. Alors qu’il reste moins de 10 minutes, Gerrard dans un raid solitaire suivi d’une frappe va égaliser. A 10 contre 11, on donne peu de chance aux argentins. Pourtant, une fois de plus les anglais vont retomber dans leurs travers : balancer des centres imprécis et des longs ballons devant. La situation des anglais ne s’améliore pas quand Rooney, victime de la 50ème faute d’Heinze, pète les plombs et frappe l’argentin. Une bagarre s’ensuit. L’arbitre expulse l’anglais dans la foulée. C'est le moment que va choisir Mascherano pour devenir le héros de tout un peuple. Dernier joueur à courir sur le terrain, il va remonter tout le terrain effectuer un relai avec Messi et placer le ballon entre les jambes du pauvre Robinson. A la dernière minute du match, Terry est expulsé pour un coup de tête sur Tevez…ainsi que Heinze, qui se venge sur Crouch. Au coup de sifflet final, les 2 bancs, qui se chambraient depuis la fin du temps réglementaire, déclenchent une bagarre générale.

Finale : Privé de 5 titulaires expulsés lors du match précédent ou victime de 2 cartons jaunes, l’Argentine perd face au Brésil 3 – 0.

Rendez-vous en 2014 ?


Aristotelicien

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