lundi 28 mai 2007

38ème Journée. Toulouse : la pelouse et le tapis verts

« Au bout du suspense », Toulouse est donc devenu le 3ème club français qualifié pour la Ligue des Champions (du moins son tour préliminaire). Si, lors du match précédent, les toulousains avaient gagné grâce aux supporters nantais, ils ne doivent la victoire face à Bordeaux qu’à eux-mêmes et à la médiocrité consternante de leurs adversaires. Les girondins commençaient en effet leur partie bien aidés par le malheureux Douchez. Et ensuite, ils se sont laissés tranquillement dominer par des Toulousains, il est vrai, déchaînés. Au total, 60% de ballons laissés aux pensionnaires du Stadium. Apparemment, du côté de Toulouse, c'était la grosse fête : on était aussi surpris que les Rennais cueillis à froid par Fauvergue. Du côté de l’Aube, Lens faisait son pire match de la saison (ou Troyes son meilleur, c’est selon) : un expulsé à la 34ème minute, un but pris dès la 8ème, une défense passive, avec 342 mauvaises relances. Bref, un match catastrophique. On a beau invoquer « le manque de profondeur du banc », on se pose quand même des questions sur la préparation physique et le mercato lensois, surtout quand 9 lensois sont actuellement prêtés…

De son côté, Rennes échoue donc au pied du podium mais gagne probablement le titre d’équipe poissarde de la saison, après le match gagné par Toulouse sur tapis vert, et l’égalisation de Fauvergue dans les arrêts de jeu. S’il n’y avait pas cette détestable polémique sur le match gagné par Toulouse à Nantes, on la trouverait sympathique cette équipe rennaise, avec Utaka, Briand, Melchiot et Pouplin. On se prendrait même à lui souhaiter bonne chance pour la saisons prochaine.

Il est difficile de trouver un guide pour la saison prochaine tant l’intersaison devrait être riche en mouvements. Pas en joueurs, les clubs français n’ont apparemment toujours pas les moyens en dépit du bouclier fiscal mis en place par Nicolas Sarkozy. Mais les entraîneurs devraient valser en masse. Outre les partants sûrs (Houllier, Furlan, Hasek), il y a aussi ceux dont l’avenir s’inscrit en pointillés (Banide, Emon, Papin, Puel, Perrin, Hantz) sans compter les surprises toujours possibles. Si l’on ajoute les entraîneurs virés en cours de saison, les coachs qui auront connu le même banc 2 saisons de suite se compteront sur les doigts d’une main : Fernandez à Auxerre, Ricardo à Bordeaux, Antonetti, Correa, Baup, Kombouaré. La plupart de ces clubs ne conservent pas leur technicien à cause de leur immense talent tactique mais surtout parce qu’il est parvenu à maintenir le club et que dans le contexte financier, c’était tout ce qu’on lui demandait. Les cours de flute accélérés auxquels se livrent les dirigeants sur la « nécessaire stabilité » n’ont donc pas trouvé de conclusion dans les faits. En fait, la France reste prisonnière d’un atavisme hérité de la période des clubs des villes de foire où tout le monde donne son avis sur tout et où l’entraîneur n’est souvent qu’un des acteurs des jeux de pouvoir sourds qui se jouent en coulisse. Les 10 dernières années ont déjà vu un progrès énorme : les entraîneurs débarquent avec leur staff (adjoint, préparateur physique, voire une partie de l’équipe médicale). Il reste un pas énorme à franchir, celui de transformer les entraîneurs en « manager sportif », supervisant l’ensemble du domaine sportif (formation, recrutement, préparation d’avant-saison), laissant uniquement la gestion financière et le marketing aux « autres ». Cette transition semble en cours au PSG où Le Guen est arrivé en pleine déconfiture et a pu dicter ses conditions. Elle semble évidemment très lointaine à Lyon, où l’on a un président qui se mêle de tout et à Marseille où tout le monde s’occupe de tout et tous les autres, où le but de l'entraîneur est simplement de survivre.

Bref, on aura l'an prochain une saison mouvementée. Un seul pronostic, l'OL survolera moins que l'an passé.

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