Dans mon ode répétée à la Ligue 1 qui vise à défendre contre TF1 et marées la plus glorieuse des compétitions nationales, la 34ème journée a apporté hier de l’eau à mon moulin. Comme si les meilleurs joueurs européens ne s’appelaient pas Gerrard, Cech et Rooney mais Emana, Rothen et Lloris, voire comble de non conformisme Job, Matuidi et Regnault. Le match Troyes – Sedan s’est fini sur le même score que la rencontre d’anthologie M.U – Milan AC. Avec en plus un scénario dramatique à faire pâlir les Mancuno-milanais. A la clé, 26 buts (dont un seul vraiment casquette), et, outre le Troyes – Sedan susmentionné, l’OM et Paris, qui, souvent unis dans la gloire et le malheur, ont livré 2 matches splendides face à 2 belles équipes de Toulouse et Sochaux. Le foot est beau quand des lobs de Rothen répondent à des déboulés de Mansaré ou quand des extérieurs de Ribery mettent Richert au tapis. On n’entendra pas ce soir non plus les analystes défendre la Ligue 1 en ces temps où, pourtant, l’identité nationale se porte bien dans les médias. On glose sur la fin de Nantes et de Barthez, annoncée dans ces colonnes depuis bien longtemps.
Pourtant, il existe bien un phénomène troublant en ces temps de pré-bilan (même si la lutte pour les places qualificatives en Ligue des Champions risque d’être acharnée jusqu’au bout) : l’incapacité d’être N°2. Dans les autres championnats européens, les N°2 sont comme les N°1, juste en un peu moins bien (Roma, Real, Chelsea). En France, c’est un carrousel où les victorieux d’un soir s’installent par dépit et qu’ils quittent au plus vite par crainte d’être repéré. Crainte de l’ogre Lyonnais ou d’enfiler un costume trop grand pour eux ? En tout cas, un gros tiers des équipes de L1 ont occupé cette place avant de la quitter vers le bas, en général précipitamment, pour n’y jamais revenir ou alors très longtemps après, à l’issue d’une bonne crise.
- Nancy : 2ème et 12ème journée
- Bordeaux : 1ère et 34ème journée
- Marseille : de la 6ème à la 11ème journée puis à la 21ème
- Lille : journée 13, 14, 15et 22
- Lens : de 16ème à la 20ème journée la puis de la 23ème à la 31ème
- Toulouse : 32ème journée
- Lyon : 3ème à 5ème journée
Le diagnostic est terrible car on pourrait croire que c’est l’assaut frénétique des poursuivants qui fait descendre las dauphins successifs mais en général ceux-ci butent sur leur propre médiocrité et ratent quelques matches, ce qui permet à d’autres de s’installer sur ce siège décidément éjectable. Si mon analyse est la bonne, Bordeaux devrait perdre rapidement sa place actuelle et Rennes, qui ne l’a jamais occupée devrait s’y installer au soir de la dernière journée. En fait, ce constat est révélateur d’une des tares (réelles) de la Ligue 1 : le niveau homogène des poursuivants de Lyon. Les équipes sont tellement proches qu’une simple baisse de régime (blessés, suspendus, changement tactique, décision arbitrale, situation de doute) suffit à plonger une écurie triomphante en ramassis de tanches. L’absence du PSG cette saison et le sous-régime permanent de Marseille malgré un "line-up" intéressant ont fait le reste.
A noter les échecs des équipes qui essaient de construire "à la Lyonnaise" une performance stable, de haut vol et établie sur des bases solides comme Lille ou Monaco.
Bref, la saison prochaine, nous aurons encore 2 bizuths en Champions League et ce sera de nouveau le carnage.
Aristotelicien
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