Si ce soir (mercredi 11/04), comme c’est assez prévisible, Liverpool parvient à se qualifier face à Eindhoven (il lui suffit de préserver son avantage de 3 buts acquis sur la pelouse du PSV), nous aurons les 3 premiers de la Premier Ligue en Ligue des Champions. Cela risque donc de transformer la prestigieuse compétition européenne en annexe du championnat anglais où les grosses écuries de PremierShip viennent régler leurs comptes. Plutôt que de gloser sur cette razzia des anglo-saxons dans cette compétition ou sur la victoire « à l’étouffée » de Chelsea (prenez une équipe de Valence, harcelez la pendant une heure et demie, faites monter progressivement la température, assaisonnez violemment à la fin : c’est cuit), je préférerais m’attarder sur le score proprement hallucinant de Manchester face à la Roma.
Même l’immense Bastia de Papi avait fait moins bien face au Carl Zeiss Iena. Si les coéquipiers de Giggs ont passé 7 buts à une forteresse italienne présentée comme quasi-imprenable (meilleure défense du Calcio, tradition des défenseurs italiens, rigueur tactique, blablabla), ils font honneur à une tradition britannique bien ancrée aussi connue que le fighting spirit ou le kick & rush, celle du FUck The Bastards Of Latins (FUTBOL en abrégé). Soit en français : "nous jouions déjà au foot que vous tétiez encore vos mères, bandes de tafioles du continent (et particulièrement de sa partie sud)".
Je réprouve naturellement cette "homoxénophobie" mais je ne peux que m’incliner devant cette capacité fabuleuse des anglais à renverser les situations les plus invraisemblables.
Petit rappel :
- finale de Ligue des Champions 1999 (M.U / Bayern Munich) : Manchester est mené 1 – 0 à la fin du temps réglementaire mais l’emporte finalement 2-1 dans un final d’anthologie, 2 buts sur corner à la 90ème et 92ème minute (Sheringham, Solskjear). Les officiels de l’UEFA durent d’urgence changer les rubans qui ornaient la Coupe aux Grandes Oreilles pour l’habiller aux couleurs de M.U. Kuffour est en pleurs et M.U rapporte la coupe à la maison.
- finale de la coupe de l’UEFA 2000 (Liverpool, le Liverpool de Houllier, si, si / Deportivo Alavés). Les anglais prennent rapidement le large (2-0) puis 3-1 après un penalty marqué par McAllister. Le Depor revient à 3-3 en seconde mi-temps mais l’inévitable Fowler permet à Liverpool d’espérer l’emporter…jusqu’à ce que, hell, le fils Cruyff ne remette les équipes à égalité (89ème). Liverpool a mené pendant 75 minutes du temps réglementaire. La prolongation sera disputée jusqu’à la 116ème. Coup franc, paf, détourné par l’un des meilleurs espagnols, Geli, dans son propre but. But en or, c’est la gloire, c’est le titre…
- finale Ligue des Champions 2004 (Liverpool / Milan AC) : après une première mi-temps dominée par les Kaka / Chevchenko (et le but le plus rapide de l’histoire de la ligue des champions inscrit par il signore Maldini), les milanais parviennent à la pause avec un avantage de 3 buts. Insurmontable, jugent les commentateurs et les spectateurs avisés. Un changement tactique et un quart d’heure plus tard dans une deuxième mi-temps belle à pleurer avec un Gerrard en état de grâce, Liverpool avait remonté son handicap face à la « meilleure défense d’Europe ». Avec une victoire au bout du suspense et un Jerzy Dudek protégé par la vierge sur les tentatives désespérées des milanais d’arracher la décision.
- hier soir, donc, avec M.U, qui remet ça et qui met 7 buts à Rome dans un match ébouriffant (mille ans n’auraient pas suffi à Lyon pour en mettre autant). La recette : un pressing incessant, un jeu au large avec des vrais « ailiers » qui ont écartelé la défense italienne et de vrais joueurs surdoués, comme Ronaldo (depuis 6 mois, d’ailleurs, on ne dit plus Cristiano Ronaldo, on dit simplement Ronaldo).
Quelle leçon en tirer pour nos humbles attaquants de L1, emmenés par le valeureux Steve Savidan et ses 13 malheureux buts ? C’est simple : quand on veut attaquer, démolir une défense, lui faire rendre grâce et que l’on a des joueurs de talent, ça marche. Ca peut sans doute casser aussi mais en l’occurrence, je n’ai pas souvenir d’un club anglais ayant subi une telle déculottée en Coupe d’Europe. Alors, à quand un Milan – Lyon se finissant sur un score de 1 à 4 ?
Aristotelicien
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