mardi 20 mars 2007

La surcharge des calendriers (2)

(suite de l'article précédent)

Allemagne : L’Allemagne est sans doute le cas le plus éclairant : le plus gros fournisseur de contingent de la Mannschaft (Kahn, Lahm, Schweinsteger, Podolski) et d’internationaux (Sagnol, Lucio), le Bayern Munich se traîne à la cinquième place, lui qui en général se balade, « à la Lyonnaise » chez nos voisins d'outre-Rhin. Inversement, Schalke04, le brillant leader qui éclabousse le championnat allemand de toute sa classe comporte une jolie brochette de membres émérites d’équipes internationales bien médiocres qui osent à peine rêver de se qualifier pour la prochaine world cup (Bosnie, Danemark, Turquie, Uruguay, Géorgie…) Leurs noms : Varela, Altintop, Bajmarovic, Lovenkrands, Kobiashvili. On vous le dit, que des stars… Les töchschutzen ? Diego Gomez (un allemand. Si, si), Roy Makaay (hollandais mais pas retenu par Van Basten) et Theofanis Gekas (si quelqu’un possède des informations sur ce joueur merci de m’en faire part). Klose est loin.

Italie : La Juve hors jeu, on pouvait s’attendre à ce que le Milan AC, enfin débarrassé de son pire ennemi, se pavane en tête du Calcio. Les instance italiennes toujours désireuses de maintenir le suspense (tout en garantissant le résultat) avaient même lesté les rossoneri de 8 points de malus (comme les 5 kg de charge de « Zéphir du Plantier » pour le Grand Prix de l’Arc de Triomphe). Mais, pour une fois, le foot, en Italie semble l’emporter et l’Inter domine son voisin milanais de la tête et des épaules : 33 points d’avance. Même avec les 8 points de pénalités, ça fait quasiment 1 point de pris chaque journée… La raison est encore une fois très simple : Gilardino, Kaka, Cafu, Nesta, Pirlo, Inzaghi, Gattuso…On peut brandir une belle coupe une chaude soirée de Juillet et perdre face à Lille quelque mois plus tard. Quant à l’Internazionale, il mérite bien son nom en offrant un sympathique camp de refuge à tous les exclus des sélections (Zanetti, Dacourt, Maicon, Samuel, Maxwell, Julio Cesar). Les joueurs de l’effectif présents à la coupe du monde ne jouent plus ou si peu (Vieira, Adriano). L’Inter a eu la sagesse de se passer d’eux à la différence du Milan qui tourne depuis 18 saisons avec la même équipe de 15 joueurs.

Bref, sans être grand clerc et même si bien sûr ce petit palmarès souffre d’exceptions (Totti est le marcatore le plus en vue, C. Ronaldo ou Zizou, buteur lors de son match en Thaïlande), il est assez facile d’offrir un petit vademecum pour les dirigeant de grands clubs après une saison marquée par une grosse compet’ internationale :
- après ces compétitions, recensez tous vos joueurs qui ont atteint au moins les ¼ de finale. S’ils ont été titulaires, transférez-les immédiatement. Vous empocherez une belle plus-value et vous laisserez aux autres la saison blanche et les frais médicaux.
- s’ils ont été remplaçants, nouez des contacts, laissez-les jouer un trimestre et transférez-les par surprise le premier jour du mercato suivant. En ciblant les équipes mal classées, vous empocherez une belle plus-value et vous êtes sur de voir celles-ci descendre plus vite en L2.
- si ces joueurs sont intransférables (trop cher, trop vieux ou coupe du monde ratée), achetez une doublure poste pour poste jeune, talentueuse, issue d’une équipe nationale n’ayant pas disputé de compétition (Géorgie, Nicaragua ou Islande).
- renforcez de toute façon votre staff : préparateur physique, médecin, psychologue, diététicien, ortho-dentiste, cardiologue, rhumatologue, kiné, ostéopathe, …
- rappelez-vous que, même si la tentation est forte, la nandrolone fait partie des produits prohibés
- rodez bien votre discours sur la « surcharge des calendriers » en cas d’échec (probable) en compétition

Aristotelicien

(il me faudra une troisième chronique pour enfin parler de ce fléau à ceux qui briguent nos voix. Restez connectés.)

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