Certains des lecteurs du blog se sont étonnés des références récurrentes à Gabriel Heinze dans mes chroniques à propos de tout et n’importe quoi. Certains se sont montrés même indignés de mon admiration pour un défenseur rugueux aux pieds carrés et à la mentalité haineuse pour l’adversaire. En fait, j’ai plusieurs raisons de vouer effectivement une vénération discrète pour « Gaby » que je vais expliciter ici. 1°) Tout d’abord, Heinze vient d’Argentine, pays fascinant : Europe réinventée dans l’hémisphère sud. Lui-même, nom allemand ( ?), prénom d’ange (et visage à l’avenant) sont une parfaite synthèse d’un pays où le football est une seconde religion pour qui Maradona est le nouveau Dieu et l’affrontement River / Boca le rite central.
2°) Ensuite, Heinze m’a permis de comprendre que la défense, à l’argentine, est un art : du placement, de la relance, du tacle, des petites fautes vicieuses et invisibles par l’homme en noir. Bref, un art âpre et élitiste (plus cold wave que disco, plus concerto brandebourgeois que 4 saisons) mais un art tout de même. Et moi qui pensais naïvement que les grands joueurs s’appelaient Pelé, Platini ou Zidane alors que Marius Trésor, Osvaldo Piazza ou Lilian Thuram sont peut-être plus essentiels.
3°) Gabriel s’est trompé : il pensait qu’en arrivant d’Espagne au PSG grâce à Luis Fernandez, il trouverait à Paris, l’équivalent d’un club digne d’une capitale : Real Madrid, Arsenal ou Roma. Las, il s’est fourvoyé au Herta Berlin… Ainsi, on a vu pendant 3 saisons, un homme sur la pelouse du parc croire en la victoire, haranguer les siens, mette des buts, même, contre Monaco ou Gueugnon (un contre-emploi évident) et continuer inlassablement, jusqu’à la 94ème, jusqu’à l’épuisement, à remonter inlassablement le ballons, à centrer (un peu derrière les buts, toutefois) à arracher les jambes des attaquants adverses même quand tout semblait perdu. Avec quelques autres (le remplaçant Alonso, le traître Dehu), il fut même à 2 doigts de priver l’ogre Lyonnais d’un 17ème titre de champion de France.
Pour tout cela, Gabriel, toi et tes descendants soit vénéré jusqu’à la 17ème génération.
Aristotelicien
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire