La dernière journée de championnat a mis en lumière un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur au fur et à mesure des saisons : l’impossibilité chronique pour une équipe qui domine de planter un but et la facilité déconcertante avec laquelle il est aisé d’en mettre en contre. La 29ème journée en a offert une illustration parfaite :
- Lille / Le Mans : les manceaux, « bien regroupés » derrière, ont battu de frêles dogues 2 à 0.
- Sedan / Bordeaux : l’équipe girondine, « opportuniste », a mené en première mi-temps avant de se faire rejoindre à cause d’une mésentente entre Jurietti et Ramé : 1 à 1
- Nancy / Lyon, après avoir été maltraité, Lyon a retrouvé son « réalisme de champion » grâce à un premier but (du genou) de Baros avant d’asseoir son succès dans le dernier quart d’heure (0-3)
- Monaco / Nantes : 2 actions, 2 buts : c’est le réalisme à la monégasque a permis à l’équipe du rocher de gagner face à des nantais entreprenants (2-1)
- Rennes – PSG : Gallardo glisse et le PSG apprend à ses dépens 10 secondes plus tard que Briant (Jimmy) saute plus haut que Mendy (Bernard) : 1-0.
Bien entendu, aucune journée de L1 ne serait complète sans son score clasico, le 0-0 (Valenciennes – Lorient) ni, même, son joli match Sochaux – Toulouse (4-2), grâce à Grax. Certes, le foot est justement beau à cause de cette glorieuse incertitude où une équipe surdominée, peut l’emporter grâce à la main de dieu ou, de façon moins mystique, à un bon corner bien frappé pour une tête bien placée.
Cependant, en France, on obtient le contraire aujourd’hui, les équipes dominatrices ne l’emportent JAMAIS, à moins de s’appeler Lyon ou par période des équipes comme Lens, Marseille ou Sedan. Sedan, justement est un bon exemple : selon le jugement des observateurs les hommes de Pasqualetti forment une équipe volontaire au jeu ambitieux et porté vers l’offensive (troisième attaque de Ligue 1). Résultat, patatras, les sangliers sont derniers même s’il est probable que les Job, Pujol & Co n’aient pas trop de souci à se recaser. La raison n’est pas évidente. Et pourtant, elle forme le paroxysme du football tactique d’aujourd’hui, l’apothéose d’un monde où la médiocrité s’est bardée de sérieux tactique et où les exploits des attaquants se font rares.
Cette rapide histoire du foot devrait aider à comprendre :
- au début des temps, donc, quand les footballeurs disputaient encore leur match sous le regard des derniers dinosaures : les équipes jouaient en 2-3-5 (pas en 5-3-2). L’objectif était de marquer plus que l’adversaire. On mettait les mauvais joueurs derrière et les gardiens mesuraient 1 m 70. Bref, ça faisait des chouettes matches où les scores à plus de 5 buts n’étaients pas rares. Les buteurs de l’époque s’appelaient Thadée Cisowsky (33 buts dans le championnat 56 -57, à 18 clubs), Just Fontaine, Roger Piantoni. Reims remporta le championnat 1959-1960 en marquant 109 buts. A ma connaissance, c’est le record absolu.
- les choses commencèrent à se gâter dans les années 80. Les clubs français mirent très longtemps à se mettre au diapason des autres pays européens, qui avaient érigé plusieurs principes pour leur permettre d’être plus compétitif. D’une part, les défenseurs, avaient vu leur nombre et leur niveau accru (W-M puis 4-4-2). En outre, les équipes adaptaient leur tactique et leur placement sur le terrain en fonction du score. Un avantage 1-0 était défendu avec acharnement. Un acharnement même limite, avant que la FIFA effrayée par le traitement réservé aux artiste brésiliens en 1966 ne commence à durcir les règles En outre, la préparation physique faisait des progrès de géants et les joueurs, notamment au milieu de terrain, couraient des distances devenues phénoménales, de la 1ère à la 90ème minute privant les attaquants adverses d’espace pendant tout le match. Dans ces années là, la moyenne des buts marqués par le champion devint inférieure à 70 buts, le pichichi baisse à moins de 30 buts (Delio Omnis, Jules Bocande), puis moins de 20 (Stéphane Zénier, JPP).
- Aujourd’hui : où en est-on ? Le nombre de buts a encore diminué. Lyon se mantient régulièrement au-dessus de la ligne de flottaison des 60 mais il est en général le seul. Les autres clubs oscillent entre 50 et 30. Les meilleurs buteurs tournent autour de 20 (Frei, Pauleta, Cissé) mais plus par isolement (on joue en général avec 1 attaquant de pointe, qui plante en contre que par un jeu porté vers l’offensive).
Bref, que faire ?
Après la nalyse, demain les mesures courageuses à prendre.
Aristotelicien
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