mardi 27 mars 2007
Le bal des maudits (3)
Zico : le "pelé blanc" possède la réputation d’être le meilleur joueur de tous les temps à n’avoir jamais gagné une coupe du monde. Certes, cet élégant N°10, doué à la fois pour organiser le jeu car avec sa vista sans égale, est surtout connu pour avoir marqué dans toutes les positions possibles avec toutes les parties du corps autorisées (dont les 2 pieds). Malheureusement, tous ses talents se purent résister à des choix de carrière médiocres et une fragilité dans les moments importants. Même s'il a connu un franc succès dans le championnat brésilien (4 fois champion avec son club de Flamengo) il ne parvint pas à réitérer son succès local à l'étranger. Il fut transféré à l’Udinese entre 1983 et 1985 mais échoua pour le titre de meilleur buteur face à Michel Platini et ne remporta aucun titre.
Mais les moments clé pour Zico, son chemin de croix, fut les coupes du monde. Aucune de gagnée, aucune finale : un désastre. Surtout, si l’on observe les conditions des éliminations.
- 1978 : la qualification pour la finale se jouait en poule de 4. Le Brésil semblait sur de lui après ses 2 victoires face au Pérou et à la Pologne. Mais il ne put se défaire de l’Argentine (0-0) et celle-ci battit le Pérou 6 – 0 dans l’ultime match, privant la Seleçao de finale au goal-average (cette rencontre a d’ailleurs fait l’objet d’une controverse animée même si les intéressés ont toujours nié). Zico ne marqua qu’un but sur penalty… Il ne sait pas encore que ce sera son meilleur mundial.
1982 : « l’une des meilleures équipes brésiliennes de tout les temps » (donc, en fait à chaque coupe du monde) tombe en ¼ de finale face à l’Italie de Paolo Rossi. Ce matche symbolise pour les brésiliens « le talent face à la tactique ». Il montre surtout que la défense brésilienne est encore une fois à côté de ses pompes. Sur les 3 buts, Rossi se retrouve 2 fois seul face au gardien et le 3ème est issu d’une interception à 40 mètres. Zico met une merveille d’extérieur à Socrates pour le premier but brésilien mais c’est du banc qu’il assistera à la défaite des siens.
1986 : On reprend la « meilleure équipe brésilienne de tous les temps » à laquelle on ajoute quelques années et l’on recommence. Les brésiliens se baladent tranquillement dans leur poule avant de faire taire les quelques critiques grâce à retentissant 4-0 face à la Pologne en 1/8ème de finale. En quart, ils se retrouvent face à la France (qui n’est pas encore leur pire ennemi). Les français jouent en passes courtes alors que les brésiliens font parler leur explosivité avec leurs 2 pointes Careca et Muller. Les auriverde vont rapidement prendre la direction des opérations (but de Careca) mais les français ne s’en laissent pas compter et égalisent grâce à un but de Platini avant la mi-temps. Les brésiliens auront les occasions les plus nettes durant la seconde mi-temps, surtout après l’entrée en jeu de Zico. Sur son premier ballon, celui-ci adresse un amour de passe de l’extérieur du pied (une manie, décidément)à Branco de 35m, paf, celui-ci est fauché par Joël Bats. Dans une scène devenue célèbre, les brésiliens se congratulent dès le coup de sifflet. Zico est préposé et... Bats arrête, les brésiliens loupant même la reprise. Durant les 15 minutes qui restent à jouer, Zico est partout, à la baguette pour l’inévitable Careca ou à la conclusion d’un centre de la tête à 5m du but. Bats, qui a brûlé un cierge sur le Christ du Corcovao stoppe encore. La séance de penalty qui s’annonce est restée dans les mémoires. Bellone marque (après poteau rentrant sur le gardien), Socrates manque, Platoche manque, Luis marque (Zico aussi) et les français sont en demi. Décidément, il était écrit que Zico échouerait au Mundial… Le reste, une fin de carrière dans un club japonais, un part-time job au ministère des sports brésilien est une simple anecdote. Zico est coach aujourd’hui (Fenehrbaçe, tiens, comme notre Nico) : on lui souhaite plus de réussite qu’en tant que joueur.
Demain, dernier maudit : David Ginola.
Aristotelicien
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