Le 24/03, donc, la France a battu l’immense équipe de Lituanie par 1 à 0, sur un but de Nicolas Anelka. Ce coup d’éclat, éclair assez isolé au sein d’une équipe de France amoindrie et sans idée, est révélateur d’un joueur qui a toujours brillé dans les petits matches face aux petites équipes, face aux grandes dans les matches amicaux et qui détient plus de records au Playstation hall of fame que de titres de pichichi dans tous les championnats d'Europe.
Pourtant, Anelka est bien un attaquant racé, puissant, possédant un physique, une explosivité et un sens du but à faire pâlir Louis Saha. Malheureusement, de mauvais conseils, des choix de carrière très contestables et un caractère de cochon l’ont clairement empêché d’accumuler les trophées. Qu’on en juge :
- à 18 ans, il quitte Paris, son club formateur, pour Arsenal où il va exploser pendant 3 saisons, plantant 23 buts. A la même période (1999), la France humilie l’Angleterre chez elle à Wembley sur 2 buts d’Anelka. On lui façonne une image de star mais un premier choix de carrière malencontreux (mais rémunérateur) va lui faire quitter Wenger pour l’écurie dorée du Real. Las, de Madrid il ne connaîtra que les bancs de touche, s’en levant de temps en temps en cours de rencontre, dont une fois en demi-finale de la ligue des champions où il renvoie le Bayern de Munich à sa bavière. Malheureusement, il suivra la finale victorieuse du banc de touche. Entre mauvais comportement et temps de jeu réduit, il décide de revenir au PSG.
- Là, c’est le quotidien du club parisien qui l’attend entre début de saison riche en espoirs, puis en déceptions, arrivée d’un nouvel entraîneur (c’est Luis Fernandez), et enfin prêt (à Liverpool) et transfert (à Manchester City). C’est l’époque des pubs Danette et de sa voiture recouverte de crème dessert par de facétieux supporters mécontents de ses prestations.
- A City, Nicolas semble avoir trouvé un club à sa mesure : médiocre souvent, brillant par séquence. Il le quittera avec fracas en 2005, après 3 saisons, pour… Fenerbahçe. Un choix étonnant, qui en dit long sur la pertinence des conseils de son entourage.
- Nico remporte quand même un championnat de Turquie mais il en vite marre et décide de retourner en Angleterre, les Bolton Wanderers, toujours une équipe du ventre mou de la Premiership. Mais au moins, Nicolas joue et marque (9 fois à ce jour, il est le meilleur scorer du club). Et ranime l’intérêt de Raymond Domenech. Peut-on envisager au moins jusqu’à l’Euro 2008, une carrière qui redécolle : des Wanderers qualifiés pour la Ligue des Champions (ils sont actuellement 5ème), un Nico en état de grâce qui amène l’équipe de France jusqu’en finale (face à l’Italie) et qui, après un magnifique une-deux avec Thierry Henry, tout juste remis de blessure, élimine Materazzi (qui se casse la jambe dans l’action), et humilie Buffon d’une pichenette dans la lucarne. But, victoire, c’est le titre, c’est la gloire.
Las, il est fort probable qu’après le retour en forme des attaquants habituels de l’équipe nationale, Nicolas se brouille avec le sélectionneur, signe pour un club grec ou ukrainien à la fin de saison, déçu par les propositions de Bolton et agacé par les remarques de ses co-équipiers sur la couleur de son coupé.
Mais ce n’est pas grave : il reviendra en 2009, gonflé à bloc pour les éliminatoires de la CM 2010 et mettra un but splendide en Estonie ou en Islande pour aider encore l’équipe de France.
Demain, les autres invités du bal des maudits.
Aristotelicien
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire