mercredi 21 mars 2007

Après avoir voté non au référendum, les clubs français disent non à l'Europe


En dépit d’un match courageux à Lisbonne et d’une partie jouée sur un coup de dé, le PSG s’est donc incliné et quitte la coupe de l’UEFA sans trop de regrets, prêt à se consacrer à son objectif : le maintien. Pourtant, le verdict global est sans appel : aucun club français ne sera qualifié pour les ¼ de finale d’une coupe d’Europe cette année, pour la première fois depuis longtemps, éliminés par des clubs issus d’une nation puissante, comme l’Ukraine, le Portugal ou la République Tchèque. On ne peut pourtant pas dire que cette année (malgré l’exception parisienne), les clubs français présents étaient des billes. Tous de L1 et pas des plus mauvais : Lens, second, Marseille, Bordeaux, Auxerre… Après l’échec de Lyon et de Lille en coupe des champions, le foot français serait-il en fin de cycle : capable le temps d’un été de mobiliser des stars vieillissantes pour une glorieuse tournée d’adieux mais inapte à injecter du sang neuf dans leur championnat. Cette perte de statut est d’autant plus inquiétante qu’aujourd’hui les clubs nationaux, longtemps pleurnichards vis-à-vis des pouvoirs publics : trop d’impôts, mon bon monsieur, pas assez d’argent, a vu ses principaux rêves exaucés en quelques années :
- 30% des revenus des footballeurs sont désormais considérés comme des droits d’image (14/10/2004) et donc exempts de charges sociales.
- la guerre des droits télé aboutit à une bonne solution pour les clubs : la L1 touche 430 millions d’euros (sans compter les autres compétitions comme la coupe de la Ligue, Coupe de France et les compétitions internationales). Les autres revenus : sponsoring, autres diffuseurs (Téléphonie Mobile), etc ajoutent des somme rondelettes à ce total déjà croustillant.
- enfin, le statut des clubs de foot, un peu particulier jusqu’à présent (les SAOS) a fini par se craqueler suite à la pression de Bruxelles et à admettre sans révolution l’OL en Bourse.

Désormais, plus trop d’excuse, si les clubs français offrent un pauvre spectacle et se font sortir de l’UEFA par des buses, ils sont les seuls coupables et c’est bien ce qui fait peur. Car désormais, on pourra donc benoîtement clouer au pilori les Seydoux, Aulas et Triaud en cas d’élimination précoce. Donc, au vu des résultats, on peut commencer à tailler les troncs d’arbre.
Halte là, crient les plus farouches : les clubs français souffrent de 2 tares. D’une part, les ventes de produits dérivés (les maillots OL, les chaussures Cissé, les porte-clés ASSE) devraient représenter une part beaucoup plus importante du budget des clubs. D’autre part, si la France était un pays « normal », c'est-à-dire dense et urbain, Paris devrait posséder au moins 4 clubs en L1 (le PSG, Champ de Mars Rangers, le club de l’Arsenal et West Nanterre Albion), Lyon et Marseille, 2 (Jeunesse de Lyon et Athlétique de Marseille). Quant aux gentils clubs de Sedan, Auxerre ou Lorient, un peu de division inférieure ne leur ferait pas de mal. Seulement, on peut renverser le raisonnement : à cause de la faible concurrence, les clubs des grandes villes devraient vendre leurs bimbeloterie comme des petits pains, écraser le championnat et porter bien haut les couleurs de la nation en coupe d’Europe.
La conclusion est donc simple : dans notre beau pays, soit les dirigeants sont des nuls, soit les entraîneurs sont des brelles, soit les joueurs sont surcotés, soit les supporters sont des avares. Je préfère la première solution. En tout cas, la France semble bien partie, en dépit de moyens accrus, pour demeurer en seconde division du foot européen, derrière l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie, à se battre avec l’Allemagne.

Aristotelicien

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