mercredi 28 mars 2007

Le bal des maudits (4 et fin)

David Ginola : belle gueule, cheveux mi-longs, patte gauche plus portée vers les gris-gris que vers l’efficacité, tendance frime assumée, Ginola est le branluchon type que vous aimiez haïr. Passé par le Racing et Brest (2 clubs qui ont fait faillite), Ginola se révèle réellement au PSG (oui, il y a des destins comme ça) en 1991. Jusqu’à présent, sa carrière est impeccable et a marqué une progression régulière. Il fera partie de la grande équipe du PSG, championne de France en 1994, celle des années de gloire (Artur Jorge). Déjà parti, quand même, en 1996, quand le PSG remporte sa coupe d’Europe. Après avoir brûlé le torchon par les 2 bouts Avec Luis Fernandez, il a déjà franchi le channel pour échouer à Newcastle, club anglais milieu de gamme. Mais sous l’égide de Kevin Keegan et emmené par les dribbles chaloupés du beau David, le club inconnu du nord tient la vedette. Malheureusement, Newcastle s’écroule dans la dernière ligne droite et M.U est champion pour la 37ème fois. Déçu par le manque de reconnaissance du club, David est embauché par Tottenham, club anglais également moyen mais totalement dépourvu d’ambition à la différence de Newcastle. Trois saisons puis petit passage à Aston Villa et Everton (donc, un échantillon représentatif des losers de Premiership) et David arrête. Mais si en club, David est parfois sorti de la grisaille, c’est bien en équipe de France qu’il a donné toute sa mesure : souvenez-vous un soir de novembre 1993. C’est lui qui adresse ce centre raté qui permet aux Bulgares de remonter tout le terrain et de foutre une patate sous la barre de Lama. Les bulgares iront aux U.S et Papin rameutera les troupes au Guignols ("on finira par pas y aller"). Rarement un joueur (désigné à la vindicte publique par Gérard Houillier) aura constitué le symbole aussi fort d’une génération perdue, celles de Papin-Cantona-Roche-Le Guen-Sauzée. Celle-ci amènera au foot français ses premiers titres européens mais aura été un sacré fiasco en équipe nationale. Notre David, plus porté par l’individualisme et les contrôles orientés que par la solide tactique et la glorification du collectif mise en place par Aimé Jacquet sera à jamais banni. Il regardera l’Euro 1996 et la Coupe du Monde 1998 devant sa télé. Le temps d’admirer un autre artiste, ZZ, emmener les bleus jusqu’au sacre. Mais quand on fait des pubs pour cosmétique, ou de façon plus noble, quand on est le sybole d'une campagne contre les mines anti-personnel (grâce à un double contact droite-gauche), a-t-on encore du temps à consacrer à regarder les bleus sur le petit écran ?

Aristotelicien

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