mercredi 28 novembre 2007

Lyon - Barça : la hargne mais pas la gagne

Ce mardi, Lyon n'a pas gagné dans son match de LDC. Il a même été dominé, le Barça confisquant le ballon en dépit d'abscences très nombreuses (Henry, Eto'o, Deco). Et pourtant, Lyon n'a pas perdu.

Enfin, les Lyonnais ont su -du moins certains d'entre eux et puis pas tout le temps- contrebalancer leur évident déficit technique par un engagement supérieur. Ils semblaient même déçus de ne pas l'avoir emporté alors que le résultat nul aurait plutôt dû les satisfaire au vu de la physionomie du match.

Aidé par un arbitrage remarquable et équilibré et par un Stuttgart à l'esprit impeccable, les Lyonnais ont encore "leur destin entre les mains". Seraient-ils enfin une grande équipe, les sueurs froides du début de saison leur offrant le surplus d'âme nécessaire pour ne pas mourir ? Pas si vite. Tout d'abord, la grinta semble inégalement répartie : Juninho, bien sûr, Fabio Santos, Toulalan, Squillaci, peut-être Vercoutre. Mais certains joueurs trop sages, Réveillère, Govou ou même le surdoué Ben Arfa semblent encore un peu tendres pour des joutes où la hargne doit permettre de déchiqueter la jambe de Messi (en dehors de la surface, Toto), lorsque celui-ci se permet des envolées ou de faire sortir de ses gonds Yaya Touré. Abidal n'aurait jamais dû sortir debout de Gerland (ça ne serait pas arrivé avec un Cana ou un Heinze)

A Ibrox Park (dans le "colisée" écossais), les lyonnais auront l'occasion de faire valoir ces nouvelles qualités. Nous, on verrait bien un finish à la Panucci histoire de faire passer le goût de l'automne aux écossais. Mais l'OL a souvent raté ces dernières marches (PSV, Roma), qui leur promettait un avenir radieux. Alors, un peu de motivation serait judicieux. Recettes pour JMA et Alain Perrin :

- prétendre que Govou est intransférable et qu'il est "lié à l'OL comme Totti à la Roma, c'est à dire à vie",
- menacer Benzema de lui préférer Baros,
- dire à Cléber Anderson qu'on sélectionne finalement Cris, même avec des béquilles "mais tu seras quand même sur le banc, si jamais ses bras sont fatigués en fin de match",
- laisser filtrer dans la presse des informations selon laquelle Ben Arfa serait prêté au PSG en échange de N'Gog,
- réaffirmer que l'UEFA est une très belle compétition.

Et si tout cela ne fonctionne pas, condammer les joueurs de l'OL à lire tout Footballistico depuis le début !

lundi 26 novembre 2007

Reviens Guy, ils sont devenus pires

Après la journée d'hier, une seule certitude, le PSG broie du noir. Les "performances" du club à l'extérieur avaient masqué son indigence à domicile et le faible écart qui le séparait des dernières places du classement mais dimanche soir, à l'issue d'un match indigne à Nice, tout le monde a pu constater la réalité trouble. Le PSG n'a pas d'équipe, pas de fonds de jeu, pas de défense, même pas de hargne.
A cette occasion, même le placide Paul Le Guen, s'énervait en fuyant les caméras. C'est qu'il va falloir maintenant un peu plus qu'un passé prestigieux de joueur et d'entraîneur des gônes pour s'en sortir.

Comme Footballistico le laissait entendre le mois dernier, les atermoiements tactiques de Le Guen et son incapacité à construire une ossature stable commencent à se payer aujourd'hui. Paris a pu sauver les meubles grâce à 2 joueurs cette saison, Rothen et Landreau. Dimanche, ces 2 là ont flanché, plongeant le club dans les affres de la médiocrité face à des Niçois, qui ont pourtant joué le jeu jusqu'au bout de "l'équipe qui veut se faire rejoindre en fin de match en se tenant recroquevillée sur son but".

Sur le 1er but Niçois, Landreau fait un joli plongeon hors sujet. Sur le second, Rothen remonte bien la balle vers son camp, la perd, fait faute, Koné, but. Ce but est intéressant car même si Rothen s'est auto-crucifié, après le match, il montre surtout la passivité de l'ensemble de l'équipe Parisienne, qui le regarde jouer sans lui donner de solutions et qui ne se replace qu'à pas lent.

Il y a peu de chose à sauver du jeu Parisien : quelques jolis coups de patte de Rothen, qui malgré un match médiocre, reste au-dessus du lot, un Ceara technique mais bien seul à droite, et un N'Gog remuant et décidé sur sa reprise. Sinon, pas grand chose. Et une grosse inquiétude pour les mois qui viennent.

Quelques pronostics, donc, pour cette fin de saison :

- vers mi-décembre, les relations joueurs-entraîneurs commencent à se détériorer. Pauleta demande carrément à être transféré au Sporting de Lisbonne. Gallardo se répand en déclarations fracassantes dans la presse.
- les supporters du Parc brandissent des banderoles : "rendez nous Laurent Fournier" , "Paul La Haine"ou l'humiliant "Guy = Paul",
- Luis Fernandez déclare dans la presse qu'il est "disponible"
- après avoir renouvelé toute sa confiance en Paul Le Guen pour la bonne année et avoir déclaré qu'il était irremplaçable, Alain Cayzac débarque Paul Le Guen le 15/01 et le remplace par Ricardo en délicatesse à Monaco.
- après avoir recruté 1 ou 2 argentins teigneux à la fin du mercato et Ciryl Rool, le PSG finit 15ème.
- Colony Capital vend sa participation dans le PSG aux Boulogne Boys pour 1 000 €.
- Alain Cayzac renouvelle toute sa confiance à Ricardo et déclare dans la presse que la saison prochaine sera "une saison de transition" dans le cadre de son projet de refaire du PSG un grand club français.
- Digard, Bourillon, Luyindula et Camara sont transférés. Sakho, N'gog et Ngoyi sont prêtés à des clubs de L2.

Bon courage, quand même, Paul et bonne chance. Au fait, Guy Lacombe et Laurent Fournier sont toujours en attente d'un club, à notre connaissance.

jeudi 22 novembre 2007

Gols et Goals

Kiev : une équipe de France assez tranquille, avec un Thierry Henry trop classe, ramène un point face à l'Ukraine (2 - 2) démontrant ainsi à tous les écosso-pleureurs que les bleus n'ont pas volé leur place dans un lieu de villégiature alpin l'été prochain.

Londres : l'Angleterre est terrassée par le monstre Croate (2-3) et restera tranquillement dans les lofts de Chelsea ou les Mc Mansion de L.A, c'est selon.

Pourtant, ces 2 matches qui ont montré un croisement de destins intéressant entre France /Angleterre et Football / Rugby, (ce qui prouve que notre XV devra intégrer plus de guadeloupéens s'il veut atteindre une finale de Coupe du Monde), a surtout mis en évidence un phénomène étonnant : la difficulté pour les nouveaux gardiens de s'imposer au sein d'une sélection nationale. Ces 2 matches, avec des conséquences bien différentes pour les 2 équipes ont en effet éclairé d'un jour original l'un des principes chers à footballistico (et à Pablo Correa), celui de la stabilité.

En titularisant Frey, à la place de Landreau, notre Raymond récompensait un gardien qui piaffe depuis des années à la porte de l'équipe de France et que tous les supporters transalpins mettent quasiment à égalité avec Buffon, et punissait un Landreau, un peu en dedans face à l'Ecosse et au Maroc.

Le résultat n'a pas été très probant, et Frey invoquait un projecteur pour expliquer sa bourde sur une tête de Chevchenko. Qu'importe, l'Equipe de France était déjà qualifiée et on se quitte ainsi bons amis avec les Ukrainiens. Coupet est ainsi dans un fauteuil, et sauf nouvelle blessure, devrait sans trop de souci s'installer comme portier indiscutable de l'équipe de France.

La problématique de Steve Mc Laren était un peu différente. Il avait à sa disposition "Calamity" (de son vrai prénom David) James ou Paul Robinson, pour lequel toutes les ressources de l'Ouest en surnoms potentiels ne suffisent pas et, donc, Scott Carson. Le premier étant définitivement grillé par son historique effrayant, le second avait raté totalement le match aller face à la Croatie, encaissant un but de cauchemar sur une passe en retrait. Bref, les anglais se sont retrouvés dans un match couperet à faire peur, avec un jeune gardien de 22 ans, qui n'avait comme seul fait d'armes en Equipe Première qu'un match amical face à l'Autriche et à qui son jeune âge donnait l'insigne privilège de ne pas avoir fait de gaffes dans les cages. Voilà qui est fait.

Même affligé par le niveau de ses aînés, Mc Laren aurait dû savoir qu'un match international couperet pour un gardien est une mauvaise manière de commencer en équipe nationale. Outre le simple fait d'être ému par les circonstances (Wembley, les hymnes, etc), Carson n'avait absolument pas eu le temps de se coordonner avec sa défense, de connaître ses points forts et ses faiblesses. Plus grave, au niveau international, tout va plus vite, plus haut et plus fort et un grand gardien de club peut très bien se retrouver minable dans son équipe nationale, surtout quand les joueurs en face sont pour lui de parfaits anonymes, avec des noms bizarres. Carson s'est donc retrouvé face à une triple inconnue, sa défense, les attaquants adverses et l'environnement du match. Même pour Mandada, cela aurait été dur, alors, pour un gardien moyen de Premier League, à qui on a préféré Charles Itandje comme doublure de Pepe Reina...

On le voit, même pour le poste le plus individuel du foot, des joueurs excellents (Landreau, Frey en sont) doivent appréhender l'environnement et leurs équipiers avant de faire des étincelles. Vive Coupet ! (c'est rare, ça).

mardi 13 novembre 2007

14ème journée : l’OM, ce mystère

Pour ceux qui n’ont pas la chance de vivre à Marseille, les prestations de l’OM, vues à la télé, se résument à peu de matches : Porto (2 fois), Liverpool et donc Lyon, dimanche soir. Pour ceux là, un regard en contreplongée vers le classement de la L1 a dû les immerger dans des abîmes de perplexité : soit la L1 est devenu le meilleur championnat du monde pour que l’OM s’y retrouve à osciller entre 17 et 19ème place, soit l’équipe phocéenne est une bande d’ectoplasmes qui retrouve vie et football lors des grands rendez-vous (les nuits de pleine lune ou d’halloween). La première hypothèse étant infirmée par les brillantes performances de Rennes et Toulouse face à des cadors norvégeo-tchéques la semaine dernière, il nous reste la seconde. Que peut-il vraiment se passer pour que cette équipe passe en une semaine d’un bloc compact (comme dirait Eric Gerets) avant de s’auto-mutiler face à Sochaux dans un mélange joyeux d’autogols et de pénaltys loupés ? Certes, l’OM nous a déjà habitués à des alternances contrastées au cours d’une même saison, souvent brillants en coupe, parfois décevants en championnat mais là, on atteint une dimension jamais égalée. Les analystes rationnels de footballistico ont beau y perdre leur latin, ils doivent une tentative d’explication à leurs lecteurs. Nous avons ci-dessous énuméré 3 motifs possibles : à vous de choisir.

- Contrairement à une légende bien ancrée, les couleurs de l’OM ne sont pas le ciel et blanc mais bien le noir et blanc, couleurs à la fois complémentaires et opposées telles qu’on les retrouve dans le yin et le yang, Cissé et Nasri. Unité donc (Taïwo joue avec Rodriguez, Zubar avec Givet) mais dualisme (Taïwo joue plus mal que Bonnard, Mandanda mieux que Cheyrou). L’OM porte cette opposition traditionnelle au plus haut, le noir peut ainsi être alternativement bon (Niang) et mauvais (Cissé) comme le blanc (Cana - Cheyrou), rendant ainsi illusoire une quelconque analyse ou une répartition des rôles lune/féminin/défaite, soleil/masculin/victoire. Cette opposition se retrouve au sommet entre Pape Diouf en charge du secteur sportif et Thierry de la Brosse qui endosse la responsabilité du marketing et du financier (plutôt risqué comme job à l’OM) et qui se mettent des peignées en coulisses. Alternativement éclipsé par ses plus médiocres adversaires ou éclatant devant les cadors de la scène européenne, l’OM possède donc une nature Tao post-moderne. Et nous qui croyions que la Ligue 1 était un spectacle médiocre joué par des buses (comme le dit Canal+) !
- Gerets tente de reproduire la dualité de la Belgique par les performances du terrain. Issu d’un pays double, Gerets en est le digne symbole (flamand de naissance mais wallon, le Standard de Liège, d’adoption) et cherche à reproduire sur le terrain les antagonismes que connaît actuellement le royaume entre néerlandophones et francophones. Il y a donc un OM Wallon et un OM Flamand, sans que l’on sache bien quel OM va jouer lors du prochain match ni d’ailleurs qui a joué lors du dernier.
- A l’OM, les bons joueurs sont les rebuts : les joueurs recrutés cheap pour faire office de bouche-trou (Mandanda, Bonnard), les jeun’s issus du centre de formation (Ayew et surtout Valbuena) ou les anciens parisiens (Cana, Mbami) + Niang. Au début forcément, ça surprend, Emon ne s’y est jamais fait, lui, pauvre garçon qui persistait à titulariser Cissé, Zenden et Nasri. Eric Gerets, en dépit de toute son expérience commence juste à y voir clair : laisser enfin les joueurs coûteux en tribune ou à la limite sur le banc s’ils se tiennent bien sages en encourageant leurs camarades. Ce n’est qu’à ce prix, que l’OM, avec une équipe type de hasard, qui symbolise tout ce que Paul Le Guen voudrait réussir au PSG, pourra gagner cette saison. Une saison de transition (comme toutes les précédentes) à n'en pas douter.

Et ce n’est pas le moindre paradoxe que cette équipe, que l'on souhaiterait haïr, à cause des turpitudes de ses dirigeants, de ses coups bas et du mistral qui souffle sur son stade mais que l’on se surprend parfois à aimer pour la seule chose qui compte, son football.

Aristotelicien

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