jeudi 28 octobre 2010

Footballistico a vu le futur : il s'appelle Antoine Griezmann

Encouragé par un buzz tenace, Footballistico s'est collé devant sa télé lundi soir (25/10) pour voir (pensions-nous) un pensum : Real Sociedad - Deportivo La Corogne, 2 mal classés de Liga. Et bien on est ressorti tout éblouis et on n'oubliera pas ce match de sitôt, tant le jeune Antoine a éclaboussé la rencontre de sa classe.

Les 2 clubs jouaient chacun en 4 - 2 - 3 - 1. Coïncidence de la soirée, les 2 postes d'ailier gauche étaient tenus par 2 français :Yves Desmarets (?) et Antoine Griezmann, donc. L'équipe de la Real Sociedad aime bien tripoter le ballon avec un très bon meneur axial Xavi Prieto, 2 latéraux assez offensifs (De La Bella et Martinez) et les ailiers. Il est vrai que le Depor, en face, semblait plus inoffensif.

La première mi-temps du français fut sérieuse mais plutôt discrète. Il est vrai que la Real ouvrit rapidement le score (17ème). De La Bella centrait pour Llorente, tête, but. Pendant le reste de la première mi-temps, le club de Saint Sébastien allait donc hésiter sur la conduite à tenir : défendre ou enfoncer le clou.

A la mi-temps, Desmarets était sacrifié au profit de Riki, un deuxième attaquant pour le Depor. Et les galiciens étaient tout prêts de revenir au score par ce même Riki mais Claudio Bravo empêchait l'égalisation. La période Griezmann pouvait commencer. Ce fut tout d'abord une petite passe en cloche pour De La Bella dans le mouvement. Puis une reprise de volée sur un centre de Martinez.
Il marquait de la tête ensuite, sur un autre centre de Prieto, avant de s'enfoncer dans la voiture d'un sponsor (Antoine est sérieux et profite des temps morts pour réviser son code qu'il passe en ce moment). Il s'arracha enfin pour récupérer un ballon dans la surface et placer une frappe au ras de la lucarne.

A la 82ème, Griezmann sortait sous les acclamations du stade d'Anoeta avant que son remplaçant, Aguiretxe, n'achève le Depor.

Que conclure de cette prestation où Griezmman a régné seul en maître sur le terrain pendant 25 minutes de feu ?

- l'avantage numérique au milieu du terrain en seconde mi-temps a servi le jeu basque, une fois l'orage passé, notamment sur les côtés
- Griezmann, à 19 ans, est l'un des 2 dépositaires du jeu de la Real. On ne s'émerveille pas lorsqu'il réussit une passe. On est déçu lorsqu'il ne prend pas l'animation à son compte,
-  Parmi les jeunes français champions d'Europe des moins de 19 ans en 2010 (face à l'Espagne s'il vous plaît), il y a 3 catégories de joueurs : les lyonnais (Pied, Faure, Grenier, Tafer, Reale), les stars de premier league (Kakuta, Sunu, Mavinga) et Antoine Griezmann. Les premiers jouent épisodiquement dans une équipe médiocre. Les seconds ne jouent pas. Antoine joue tous les matches.
- L'échec de la formation à la française ? Griezmann s'est fait recruter par les scouts de le Real Sociedad à 13 ans, alors qu'il était jugé trop fluet pour être footballeur pro par les centres de formation français. Le fait qu'on puisse jauger le gabarit d'un joueur dès 13 ans plonge Footballistico dans des abîmes de perplexités mais au delà de ça, les joueurs costauds et rapides c'est bien mais d'autres qualités devraient sans doute être prises en compte. En gros, la France est très bien pour détecter des Vieira et des Diaby mais chez nous, Messi serait livreur de pizzas et Iniesta barman.
- Enfin, si vous êtes un jeune joueur kinenveut, il vaut mieux choisir un club moyen, plutôt familial et qui fait confiance à ses jeunes. Lundi soir, 5 titulaires étaient issus de la cantera de la Real.
- La vie d'un jeune footeux expatrié est plutôt triste. Comme le confie, Antoine : "au début, c'était dur, je pleurai presque tous les soirs tout seul dans mon lit". Ben, mon pôv vieux. Ça n'étonne plus si certains se mettent en grève.

Quel avenir pour Griezmann ? La question est de savoir s'il pourra survivre dans un club plus prestigieux, dans un monde moins familial, où la confiance et le temps sont en quantité illimitée. Benzema au Real ou Nasri à Arsenal ? L'avenir le dira. Mais Footballistico a choisi son camp.

Notre pari : Blanc le sélectionne au dernier moment pour l'Euro 2012. Il marque en finale face à l'Espagne. C'est le titre, c'est la gloire...

Bonne chance, Antoine, Footballistico te suivra.

lundi 18 octobre 2010

Du bon usage des remplaçants : Manchester City - Blackpool

Pour les citizens, le match de dimanche était une opportunité en or de mettre quelques points à leurs meilleurs ennemis d'United tenus en échec par les Wolves. Pour les tacticiens, il démontre à merveille l'utilisation des remplaçants, qui ne constituent pas seulement une réserve de sang frais mais une opportunité de modifier la disposition de l'équipe et de semer le trouble en face.

Le résultat : on a eu droit à une purge pendant plus d'une heure. Le 4-4-2 "à la PSG" des mancuniens (De Jong / Barry devant la défense, Johnson / Milner sur les ailes et devant Adebayor / Tevez) ne fonctionnait pas. En face de courageux blackpooliens (?), dont l'estimé Eliott Grandin, s'accrochaient et donnaient une réplique sans complexe, en 4-3-3 s'il vous plaît. On peut sans doute blâmer le système choisi par Mancini et notamment Emmanuel Adebayor pour ce manque d'efficacité des citizens. En plus d'une heure sur la pelouse, le togolais n'a réussi que 10 passes (dont 1 à Tevez) et n'a tenté aucun tir. De son côté, Tevez n'a pas réussi une transmission vers son homologue de l'attaque, multipliant au contraire les échanges avec Milner et Johnson.

A la 66ème minute, donc, Mancini, prenant acte du manque de complémentarité de sa paire d'attaquants, fit sortir le fantomatique Adebayor pour David Silva. L'espagnol est un joueur étrange : c'est plutôt un ailier mais il ne déteste pas repiquer, on l'emploie donc souvent de façon inversée par rapport à son pied naturel (le gauche). Très technique, plutôt petit, il ne semble pas très rapide, ni très incisif. Hier, il a simplement été incroyable pendant 34 minutes (1 passe décisive, un but et 16 passes réussies sur 17 !). En outre, comme il s'est promené sur tout le front de l'attaque, il a posé un problème insoluble à la défense de Blackpool. Il a d'abord jeté son dévolu sur l'aile gauche ou il a créé le surnombre avec Milner. Au bout d'une minute sur le terrain, il centre pour Tevez, qui marque d'un extérieur d'une subtilité incroyable (sur son premier tir !). Pourtant, Blackpool allait trouver la force de revenir suite à un coup franc. Mais Silva était encore là (au centre) pour gêner la relance et permettre à Tevez de marquer. Puis, 10 minutes plus tard, il héritait d'un ballon sur l'aile droite, effaçait 2 joueurs et scellait le sort de la rencontre...à défaut du score puisque Blackpool allait encore trouver les ressources morales pour revenir à 2-3, inscrivant ainsi le but inutile du week-end.

La leçon est claire : face à une équipe bien organisée défensivement, changer le dispositif en cours de match est sans doute une bonne idée. En outre, si vous utilisez un joueur atypique, dans un rôle étrange (pas à la place d'un ailier mais en plus des ailiers déjà présents) vous accroissez le trouble. La réponse du coach de Blackpool n'est jamais venue et Manchester City repart avec les 3 points. Vous avez dit "substitute" ?

Footballistico

jeudi 14 octobre 2010

Bilan EdF : un costume à Payet

Un match de foot tient parfois à peu de chose : l'épaisseur d'un poteau, les remplaçants, quelques minutes. L'EdF pourra se gargariser de ses 2 victoires face aux Roumains et au Luxembourg mais la réalité est que les satisfactions sont plus individuelles que collectives, plus sporadiques que régulières.

En fait, le problème de l'EdF semble être l'incapacité de choisir un dispositif et de tenter de s'y tenir. S'il n'est pas choquant d'adapter la tactique en fonction de l'adversaire (genre 1 à domicile, l'autre à l'extérieur, 1 face aux grosses écuries, l'autre face aux minots) mais, en l'espèce, on serait bien en peine d'y trouver un sens. On a e eu droit, en termes d'animation offensive en tout cas à tout un catalogue de systèmes avec une belle démonstration de leurs défauts supposés.

- le 4-4-2 diamant (1 ère mi-temps Norvège, 1ère mi-temps Luxembourg). Un "trequartista" (Nasri puis Gourcuff) derrière 2 attaquants. Le problème de ces dispositifs est le manque de largeur et c'est exactement ce qui s'est passé, notamment face au Luxembourg. Jamais les bleus n'ont su étirer la défense regroupée du grand duché. Le but de Benzema est intervenu sur un corner, concédé sur un tir de Mexes détourné par le gardien.
- le 4-4-1-1 (début de match face à la Biélorussie). Rémy très décroché avec Hoarau en point d'appui devant. Problème, Hoarau fut souvent isolé et n'avait personne pour remettre les rares ballons qui lui parvenaient.
- 4-2-3-1 : le dispositif de la peur ou de l'impuissance (36ème - 65ème Biélorussie, Roumanie : 1 - 75ème). Le match face à la Biélorussie tourne au cauchemar avec la blessure de Rémy qui s'ajoute aux absences de Benzema, Ribery, Gourcuff, Nasri, Ben Arfa, L. Diarra et Anelka. L'EdF joue pendant 30 minutes avec Menez en animateur offensif. Pas une bonne idée semble-t-il. Ce match raté coûtera sans doute définitivement sa place en bleu au romain tant que Blanc sera le coach national. Au delà de ce casting raté, le match face à la Roumanie a montré que face à une équipe assez défensive, le 4-2-3-1, en laissant 2 demis défensifs se révèle incapable de créer le surnombre... surtout quand l'un des couloirs (le gauche en l'occurrence) est quasiment inutilisé à cause de la dérive à gauche de Benzema, qui obligea Malouda à repiquer vers le centre. Résultat : l'équipe de France a joué plus d'une heure sans ailier gauche et sans avant-centre et la situation ne s'est débloqué qu'après les entrées en jeu des remplaçants.
- 4-3-3. (Bosnie, Roumanie dernier quart d'heure, fin du match Luxembourg). C'est a priori le dispositif le plus prometteur. Il a connu 2 versions.
  • L'une défensive, face à la Bosnie avec 3 milieux plutôt repliés (M'Vila, Diarra, Diaby) et 3 attaquants, Valbuena, Malouda et Benzema. L'objet était de casser la dynamique Bosniaque en 4-4-2. Dans ce schéma, l'EdF a plus souvent défendu en 4-5-1 mais l'objectif a été atteint.
  • L'autre plus ambitieuse (Roumanie : Malouda - Rémy - Payet / M'Vila - Diarra - Gourcuff, Luxembourg : Nasri - Rémy - Payet - Gourcuff - Diarra - Diaby). Cela a créé des opportunités, du mouvement, en profitant de l'envie et du mouvement apporté par les nouveaux entrants. Blanc semble privilégier ce dernier dispositif en cours de match.C'est à notre sens dommage, surtout à domicile, ou face à des défenses regroupées. Un petit mot sur la comète Payet. A chaque fois qu'il est entré, il a tout cassé et il trouve Gourcuff les yeux fermés. Ca l'a changé, Gourcuff. Avant, personne ne lui passait la balle.Là, y a un mec qui le cherche et qui le trouve les yeux fermés, qui lui a fait plus de passes en 2 quarts d'heure que toute l'EdF pendant le mondial. Payet passera-t-il l'hiver ? Non, probablement pas mais voir un gars sorti de nulle part marcher sur l'eau de telle façon : il nous aura ébloui.

Avant de se mettre à rêver, l'EdF doit selon nous, au delà des considérations tactiques exprimées plus haut améliorer :
- sa gestion des coups de pied arrêtés. Au delà du but de Benz face au Luxembourg (grosse faute de marquage), l'EdF a été rarement dangereuse sur coup de pied arrêté. Gourcuff et Nasri n'ont pas convaincu dans l'exercice. A travailler, parce que des joueurs de tête, on en a (Rami, A.Diarra, Hoarau, Diaby).
- le côté gauche : c'est la cata tant offensivement (le but Biélorusse, le poteau roumain) qu'offensivement : 1 seul but sur les 7 marqués par l'EdF depuis les débuts de l'ère blanc contre 3 à droite.C'est insuffisant : reviens Evra !

On en reparle en Mars !

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