lundi 23 septembre 2013

PSG - Monaco : le premier Ca$hico sans vainqueur



Il n'y eut pas de transmission de couronne hier au Parc des Princes mais Monaco a plutôt bien tenu le choc face à l'armada parisienne.

Le PSG se présentait dans son 4-3-3 étrenné à Bordeaux, avec un solide milieu à 3 (Matuidi, Motta, Verratti), censé tenir la baraque et approvisionner le 3 de devant, où Pastore brillait par son absence.

Comme à Marseille, l'ASM se présentait dans son 4-2-3-1, avec Moutinho derrière Falcao. Kondogbia remplaçait Toulalan, toujours blessé. James Rodriguez prenait place sur le banc, suivant l'habitude de Ranieri de faire tourner ses 2 transfuges de Porto.

Première période :
De façon assez étonnante, Paris prenait l'initiative par les ailes. Van Der Wiel et surtout le duo Maxwell / Lavezzi prenait d'assaut les côtés monégasques, prudents. Après 2 banderilles placées l'une à gauche et l'autre à droite, c'est le latéral brésilien qui profitait d'une bonne passe en profondeur de Silva, pour centrer sur Ibrahimovic, but.

Paris allait ensuite tomber dans l'un de ses travers préférés : regarder jouer l'adversaire, dans l'espoir de placer des contres assassins. Mais l'ASM n'est pas Bordeaux. Les joueurs du rocher prenaient le jeu à leur compte. Ils furent aidés pas un dispositif parisien bancal et par le manque de replacement des ailiers parisiens :   nominalement en 4-3-3, Paris joue avec un seul ailier (Lavezzi), Cavani plongeant assez souvent au centre.
-        Le manque d'implication défensive des 2 ailiers obligeait les milieux parisiens à venir prêter main forte à leurs latéraux, étirant ainsi le milieu à 3 des locaux.
Au terme du premier 1/4 d'heure survint le premier fait de jeu : la blessure de Thiago Silva, remplacé par Camara. 1 minute plus tard, Moutinho profitait de ma défense approximative de Cavani pour distiller un petit centre vers Falcao, opportuniste, sur le coup.
A 1-1 partout au bout de 20 minutes, on s'attendait à des étincelles mais il n'en fut rien, sous le coup de plusieurs phénomènes :

  • Monaco fut très prudent. Echaudé sur les ailes, le couple d'ailiers de l'ASM apporta peu offensivement (notamment Ocampos), privant les visiteurs de cette largeur qui est une composante de leur jeu. En revanche, les monégasques parvinrent à bien tenir le ballon, rejoignant presque les parisiens en termes de possession.
  • Le trio de milieux parisiens effectua un pressing incessant sur les monégasques et ni Moutinho, ni Kondogbia n'eurent suffisamment de temps sur le ballon pour orienter le jeu.


 
Les interceptions monégasques, témoin d'un jeu parisien penchant à gauche




Paris essaya plus d'orienter le jeu offensif par le milieu du terrain, via Ibrahimovic en relayeur, situé derrière le duo de milieux défensifs adverse. Cela faillit marcher à la 30ème minute, grâce à une astucieuse talonnade vers Cavani, puis à la 43ème où le suédois gâcha une balle de match (une habitude, qui commence à devenir préoccupante), suite à un ballon gratté par Verratti, 





Seconde période :

Assez vite, les parisiens prirent l'emprise sur le match face à un Monaco, plus attentiste. Ranieri tenta de faire entrer son joker, James Rodriguez en N°10, tandis que Moutinho reculait d'un cran à la place de Kondogbia. Les monégasques plaçaient quelques contres mais commettaient de plus en plus de fautes pour contenir les parisiens, sans trop céder. Mais, les changements opérés par Laurent Blanc allaient re-dynamiser les parisiens :

  • 60ème : Lucas Moura remplaçait Lavezzi,
  • Puis, à la 75ème, Menez prenait la place de Verratti (très bon hier soir) et Paris passait en "vrai" 4-4-2.

Monaco accusait de plus en plus le coup physiquement et semblait à 2 doigts de craquer à plusieurs reprises face au rythme imposé par les 2 nouveaux entrants :
  • 84ème minute, frappe de Lucas, au dessus
  • 90ème + 1 : Cavani, suite à une balle de Matuidi dans la surface est contré dans son tir en pivot,
  • 90ème plus 3 : Cavani, toujours, frappe à côté un centre de Moura.
Conclusion : sur le papier, Paris demeure l'escouade la plus impressionnante de L1. Depuis la sélection de Maxwell, les parisiens comptent 10 internationaux sur le pré et pas mal d'autres sur le banc tandis que Monaco compte encore sur la jeunesse (ou des pré-retraités). Bizarrement, les parisiens ont du mal à l'emporter face aux équipes qui comptent plus de points en championnat : Montpellier en 2011-2012, Marseille, fin 2012 et Monaco, hier. Si le PSG n'a pas gagné, il le doit à 2 facteurs :
  • Un dispositif en 4-3-3 bancal qui peine à tirer le meilleur de son armada offensive,
  • Un manque de précision dans le dernier geste et les coups de pied arrêtés (coups francs dans le mur, tirs à côté), qui devient préoccupant (18 tirs tentés pour 2 cadrés seulement).

Face à cela, Monaco semble plus cohérent même si l'ASM a affiché hier certaines limites comme le manque d'expérience sur les côtés ou l'impossibilité d'associer la paire Moutinho / Rodriguez.  

Footballistico

samedi 21 septembre 2013

Saint-Etienne - Toulouse : l'équipe de Casanova séduit

Les compos, après la sortie de Perrin
Avant ce match, Saint-Etienne disposait d'une renommée flatteuse de meilleure équipe française en dehors du Ca$hico de Dimanche soir. A force de rafler tous les joueurs techniques ou rapides d'équipes de seconde zone (Cohade, Hamouma, Mollo, Tabanou, Corgnet), les verts ont constitué une armada offensive impressionnante malgré le départ d'Aubameyang. L'ASSE se présentait en 4-4-1-1, avec Corgnet situé derrière Erding. Un nouveau dispositif, fait pour satisfaire l'ancien lorientais. Mais la principale originalité tactique ne se trouvait pas là mais dans le camp des visiteurs.

Alain Casanova affichait un 3-5-2, assez italien dans l'esprit, avec 2 joueurs de couloir (les "pistons" selon ses propres mots) : Ninkov et Sylla et un milieu assez technique : Didot, Chantôme et l'argentin Trejo.

Première mi-temps :

Le début du match fut totalement à l'avantage des verts qui mettaient une pression très forte sur les visiteurs : pressing haut et passes longues notamment sur les ailes où Tabanou s'attaquait bille en tête à Ninkov et Hamouma à Sylla. En théorie, Toulouse bénéficiait d'un avantage au milieu de terrain (3 contre 2) mais, dans les faits, fut incapable d'en bénéficier :

  • Corgnet se mêla à la lutte, souvent du côté gauche, et occupa Didot, sur le côté stéphanois très menaçant (Tabanou, Ghoulam),
  • Hamouma n'hésita pas à se recentrer  pour bousculer Chantôme. Théoriquement, cette situation aurait dû ouvrir des boulevards à Sylla mais le "piston" toulousain fut emprunté pendant toute la première période et, lors de ses montées, François Clerc put gérer sans problème
Toulouse fut également un peu emprunté défensivement sur les côtés de sa défense à 3 : Aurier eut tendance à dériver sur sa droite, pour obéir à son réflexe naturel de latéral de métier et les toulousains ne savaient pas comment traiter le cas Corgnet. Saint-Etienne se régala donc sur les côtés et commença à adresser des centres vicieux en profitant de ballons rapides transmis sur les ailes suite à une récupération haute.

Sur l'un d'entre eux, Tabanou faillit tromper Ahamada, peu inspiré, puis Lemoine s'enfonça dans un trou avant de centrer sur le malheureux gardien toulousain qui relâcha la balle sur Hamouma.

Les verts voulaient enfoncer le clou et c'est miracle si les visiteurs s'en sortirent sans plus de dégâts en rentrant à la pause :
  • 22ème minute : Hamouma reprit un second ballon de volée juste au-dessus de la barre,
  • 26ème : Sall tente un joli retourné dans la surface toulousaine
  • 33ème : Tabanou effectue un centre tir, que Corgnet est à 2 doigts de projeter dans les filets
Cependant, les visiteurs profitèrent de la baisse de régime des locaux en fin de première période et se mirent à jouer. Insensiblement, la technique de Trejo commença à faire son effet, comme apéritif de la période à venir.

Seconde mi-temps :

Assez logiquement, après 10 minutes assez intenses, les verts baissèrent de pied. Surtout, c'est là que les 3 du milieu toulousain émergèrent physiquement et techniquement. L'une de leurs particularités est la rotation qu'effectuent ces 3 joueurs. Trejo se promène sur tout le front derrière les attaquants. Chantôme est nominalement à gauche mais n'hésite à effectuer des incursions à droite et Didot permute alors avec l'ancien parisien. Enfin, la supériorité toulousaine au milieu s'imposait et Goeffroy-Guichard commença à trembler.

A la 53ème minute, sentant son équipe revenir dans le match, Casanova effectua un changement surprenant : Yago, un jeune défenseur central entra à la place du "piston" Ninkov :
  • Aurier retrouva ainsi son poste naturel
  • le serbe fut sans doute le toulousain le plus sollicité physiquement et sortit éprouvé 
Aussitôt, le changement produisit son effet et le jeu de Toulouse prit plus de profondeur. Tabanou restait défensivement très excentré pour contrer Aurier et les toulousains exploitèrent ainsi l'espace ainsi créé : l'égalisation fut un joli coup de complicité technique entre Chantôme et Didot, qui profita du 3 contre 2 au milieu et de l'écartement des ailiers toulousains.
Sur le second, 10 minutes plus tard, Didot lança Aurier en profondeur qui centra sur un Sylla enfin offensif. Sur les 2 buts toulousains, le surnombre des visiteurs dans la surface est marquant :

  • sur le premier, Aurier se trouve dérrière Braithwaite, sans aucun Vert à l'horizon
  • sur le second, Sylla bénéficie de la présence de Yedder au premier poteau qui occupe Ruffier
A 1-2, sur son terrain, Christophe Galtier réagit en lançant Mollo. Dans son style caractéristique et grâce à des coups de pied arrêtés, l'ancien nancéen tenta de dynamiser les verts face à des toulousains (trop) prudents. Mais les verts manquaient d'énergie pour aller chercher l'égalisation.

Conclusion : depuis plusieurs années, Footballistico cherche un émule de Walter Mazzarri en L1. Après quelques tentatives de Gillot, l'aurait-il trouvé en Alain Casanova ? Les toulousains manquent de talent à certains postes (un 2 de devant trop statique en attendant le retour de Ben Basat, un Sylla trop emprunté) mais de vrais atouts à d'autres postes indispensables pour ce dispositif (Aurier + les 3 du milieu). Quant à Saint-Etienne, on a sans doute un peu trop compté sur les verts cette saison. Surtout, il leur a manqué hier un plan B, leur permettant de gérer leurs temps faibles lorsque l'énergie pure n'est plus disponible suite à une première mi-temps jouée à 100 à l'heure.

Footballistico

lundi 2 septembre 2013

OM - Monaco : le règne du prince Ranieri ?



En termes d'équipe, l'AS Monaco est un curieux animal composé de stars (Moutinho et surtout Falcao), de vieux briscards (Carvalho, Abidal, Toulalan) et de jeunes formés au club ou achetés à l'étranger car "prometteurs" (Fabinho, Ocampos, Pi, Kurzawa).

Bref, un attelage étrange. C'est peu dire que sous la houlette de Claudio Ranieri, la mayonnaise a déjà pris et que, globalement, les monégasques se sont montrés supérieurs à de très bons marseillais.

L'OM de son côté, se présentait avec un dispositif identique à la saison dernière même si certains changements à des postes clés (Payet, Mendy, Imbula) démontrent  l'activité de Vincent Labrune sur le marché des transferts cet été.

Les 2 équipes affichaient un 4-2-3-1 mais en livraient une version très différente, à cause de leur animateur au centre du trident offensif : 

  • Valbuena, côté marseillais est un "ailier central". L'objectif est de porter le surnombre alternativement de chaque côté.

  • Moutinho est un N°10 plus classique qui se concentre sur l'animation depuis le centre du terrain.
    Moutinho : présent sur tout le terrain
    Valbuena : le "central winger"




Après quelques minutes de jeu marquées par les blessures de Diawara puis de Toulalan, l'OM imposait son rythme et son jeu sur les côtés aux visiteurs. L'ASM paraît au plus pressé mais se retrouvait souvent en infériorité numériques sur les ailes (3 contre 2) et l'OM concrétisait de nombreux centre. Cependant, l'OM se retrouvait face à un problème, ces centres ne trouvaient pas preneur à cause d'un manque de présence dans la surface. Gignac devait se débrouiller seul avec Abidal et Carvalho sur le dos. Aucun des 2 milieux défensifs marseillais ne prenait d'initiative, focalisé sur la perturbation du lien Moutinho / Falcao et la couverture du latéral (Fanni / Mendy), parti à l'assaut de son aile. Souvent pressés et perturbés par le rythme des marseillais, l'ASM ne céda jamais à la panique mais proposa peu. 

  •  Falcao : la déception monégasque de la première mi-temps. Le colombien, souvent, dut décrocher pour venir toucher le ballon et donner un peu de liant aux actions monégasques. Mais problème, sans support proche, à 45 mètres dos au but, il ne pouvait terminer ses actions que par une timide passe en retrait.

Dans ce schéma, il est donc logique que l'OM marque sur un coup de pied arrêté. Les locaux menaient 1 à 0 et au vu de leur première période et c'était mérité.

Evidemment, le but pris dès le retour des vestiaires fut une catastrophe, vu du côté marseillais s'entend. Si l'on peut attribuer le but de l'ASM à une faute d'inattention, on peut aussi mettre en lumière la présence de Moutinho ET Falcao ensemble à 10 mètres du but de Mandanda, ce que l'OM n'était jamais parvenu à faire.

Afin d'éviter une autre déconvenue, l'OM se rua à l'attaque et effectue un pressing plus haut. Pendant encore 10 minutes, l'ASM fut étouffé et cette bonne période phocéeene se conclut par l'occasion d'Ayew sur le poteau. Mais la technique monégasque allait peu à peu prendre le dessus grâce à 3 phénomènes :

  • Un  bagage technique et une maîtrise incroyable de la passe de l'intérieur du pied  (le geste le plus facile et le plus difficile du football
  • Le pressing marseillais qui découvrait l'arrière-garde et offrait des espaces
  • Enfin, l'entrée de Rivière. Confronté à un pressing haut, son profil de joueur d'espace était plus précieux que celui de Falcao. 
Dans les fait, l'OM ne tentera plus une frappe  après la 53ème minute. Pendant ce temps, Monaco se créait des occasion énormes, notamment sur des passes perforantes :

  • 63ème, Kurzawa met une tête sur le poteau, sur corner,
  • 65ème, Ocampos trouve Falcao tout seul dans la surface, qui manque son contrôle,
  • 75ème, Ocampos met une frappe de mule détournée par Mandanda,
  • 76ème, Rivière manque une première occasion, en profondeur.
Après le second but de Rivière, l'OM n'avait plus les moyens physiques de réagir : peut-être Elie Baup aurait-il dû effectuer ses 2 derniers changements avant mais toujours est-il que les phocéens avaient subi une démonstration en seconde période et qu'ils ont touché leurs limites : un jeu qui est devenu trop stéréotypé et une paire du milieu dont l'apport offensif est trop faible.

Quant à Monaco, Laurent Blanc a dû rêvasser dimanche soir devant sa télé : ah, si j'avais Ocampos à la place de Pastore...ah, si j'avais le talent de Ranieri...

Footballistico

Qui sommes-nous ?

Footballistico est un club d'amis dont le but est d'apporter un regard original et décalé sur le football. Une lampée de tactique, une pincée d'ironie, un peu d'économie du sport, une dose d'histoire et un glaçon de respect pour le rugby et l'Argentine, secouez et c'est parti pour un blog à la fois populaire et élitiste.

Suivez nous aussi sur Twitter (footballistico)