lundi 30 avril 2007

34ème journée : la malédiction des dauphins

Dans mon ode répétée à la Ligue 1 qui vise à défendre contre TF1 et marées la plus glorieuse des compétitions nationales, la 34ème journée a apporté hier de l’eau à mon moulin. Comme si les meilleurs joueurs européens ne s’appelaient pas Gerrard, Cech et Rooney mais Emana, Rothen et Lloris, voire comble de non conformisme Job, Matuidi et Regnault. Le match Troyes – Sedan s’est fini sur le même score que la rencontre d’anthologie M.U – Milan AC. Avec en plus un scénario dramatique à faire pâlir les Mancuno-milanais. A la clé, 26 buts (dont un seul vraiment casquette), et, outre le Troyes – Sedan susmentionné, l’OM et Paris, qui, souvent unis dans la gloire et le malheur, ont livré 2 matches splendides face à 2 belles équipes de Toulouse et Sochaux. Le foot est beau quand des lobs de Rothen répondent à des déboulés de Mansaré ou quand des extérieurs de Ribery mettent Richert au tapis. On n’entendra pas ce soir non plus les analystes défendre la Ligue 1 en ces temps où, pourtant, l’identité nationale se porte bien dans les médias. On glose sur la fin de Nantes et de Barthez, annoncée dans ces colonnes depuis bien longtemps.

Pourtant, il existe bien un phénomène troublant en ces temps de pré-bilan (même si la lutte pour les places qualificatives en Ligue des Champions risque d’être acharnée jusqu’au bout) : l’incapacité d’être N°2. Dans les autres championnats européens, les N°2 sont comme les N°1, juste en un peu moins bien (Roma, Real, Chelsea). En France, c’est un carrousel où les victorieux d’un soir s’installent par dépit et qu’ils quittent au plus vite par crainte d’être repéré. Crainte de l’ogre Lyonnais ou d’enfiler un costume trop grand pour eux ? En tout cas, un gros tiers des équipes de L1 ont occupé cette place avant de la quitter vers le bas, en général précipitamment, pour n’y jamais revenir ou alors très longtemps après, à l’issue d’une bonne crise.

- Nancy : 2ème et 12ème journée
- Bordeaux : 1ère et 34ème journée
- Marseille : de la 6ème à la 11ème journée puis à la 21ème
- Lille : journée 13, 14, 15et 22
- Lens : de 16ème à la 20ème journée la puis de la 23ème à la 31ème
- Toulouse : 32ème journée
- Lyon : 3ème à 5ème journée

Le diagnostic est terrible car on pourrait croire que c’est l’assaut frénétique des poursuivants qui fait descendre las dauphins successifs mais en général ceux-ci butent sur leur propre médiocrité et ratent quelques matches, ce qui permet à d’autres de s’installer sur ce siège décidément éjectable. Si mon analyse est la bonne, Bordeaux devrait perdre rapidement sa place actuelle et Rennes, qui ne l’a jamais occupée devrait s’y installer au soir de la dernière journée. En fait, ce constat est révélateur d’une des tares (réelles) de la Ligue 1 : le niveau homogène des poursuivants de Lyon. Les équipes sont tellement proches qu’une simple baisse de régime (blessés, suspendus, changement tactique, décision arbitrale, situation de doute) suffit à plonger une écurie triomphante en ramassis de tanches. L’absence du PSG cette saison et le sous-régime permanent de Marseille malgré un "line-up" intéressant ont fait le reste.

A noter les échecs des équipes qui essaient de construire "à la Lyonnaise" une performance stable, de haut vol et établie sur des bases solides comme Lille ou Monaco.

Bref, la saison prochaine, nous aurons encore 2 bizuths en Champions League et ce sera de nouveau le carnage.

Aristotelicien

dimanche 22 avril 2007

33ème journée de League 1 : des buts comme s’il en pleuvait

Comme nos analystes l’annonçaient la semaine dernière tandis que la France du Foot déplorait le manque de buts de la Ligue 1, les artilleurs de notre championnat se sont déchaînés et ont offert un spectacle d’une très bonne qualité aux quelques rares qui avaient bravé les comptes-rendus des spécialistes, la semaine dernière. Etonnamment, ces bonnes performances n’ont absolument pas eu droit à un article de ceux qui étaient si prompts à dégaîner leur plume vengeresse. Ceux qui crachaient sur les attaquants préfèrent s’appesantir sur l’agonie du FCNA. Ce serait déchoir que de reconnaître quelques mérites aux Pauleta, Pagis, Pujol & Co.

Pourtant, à ceux qui désespéraient, la 33ème journée a offert quelques moments palpitants avec en prime :
- des buts à la pelle : 23 en 8 matches, avant Auxerre-Lyon et Saint-Etienne-Bordeaux
- plus que la quantité, c’est la qualité qui a compté. En vrac :
  • une frappe de 45 mètres d’Emana, qui "avait vu le gardien avancé"
  • un but de volée dans un angle impossible de Rothen
  • 2 superbes coups francs directs de Pauleta et Marveaux dans 2 genres très différents (subtil et en force),
  • une magnifique reprise de volée contre son camp d’Echouafni,
  • des arrêts incroyables de Pelé, Richert et Lloris, qui ont longtemps retardé l’échéance,
  • des attaquants, qui mettent les défenses à genoux, notamment lors d’actions rapides et tranchantes : Pauleta, Luyindula (simplement incroyable hier, impliqué dans les 4 buts parisiens), Cissé (le mal aimé), Gigax, Grax, Menez,
  • des arbitres inspirés qui, malgré un penalty peut être sévère (sifflé contre Sedan), ont, pris leurs responsabilités et n’ont pas faussé les résultats,
  • des fins de match palpitantes avec des retournements incroyables,

Et encore, si Steve Savidan n’avait pas été suspendu, on aurait sans doute connu une soirée encore plus riche.

Au niveau des résultats, rien de bien étonnant, si ce n’est l’étonnante capacité des dauphins de Lyon à perdre dès qu’ils atteignent cette seconde place maudite :
- Nantes et Sedan sont condamnés. Les analystes de footballistico versent une petite larme pour les ardennais qui ont toujours tenté de développer un jeu agréable et offensif malgré un classement uniformément médiocre.
- Pour Troyes, 18ème à 6 points de Nice, cela semble mal embarqué. Seul un miracle ou la déconfiture totale de Nice, V.A ou le PSG pourrait encore sauver les aubois.
- En revanche, on reste en plein flou du côté des places d’honneur. Toulouse ayant perdu, toutes les équipes situées entre la seconde place (Lens) et la 7ème (Sochaux) + Saint-Etienne (avec un match en moins) peuvent espérer jouer la Ligue des Champions.

Bref, pour ceux qui aiment simplement le vrai spectacle dénué de tout suspense, juste par amour du beau jeu : restez connecté sur la Ligue1 !



Aristotelicien

vendredi 20 avril 2007

Un champion en demi-teinte.

Le match en retard de la 31ème journée entre Lyon et Rennes a apporté l’éclatante confirmation de ce que l’on pressentait. Personne, malgré les dénégations de Jean-Michel Aulas, n’a rien à faire du 6ème titre de champion de l’OL. L’absence d’opposition sérieuse, alliée à la répétition des titres, a depuis longtemps lassé les joueurs, les spectateurs et même l’encadrement. Bref, ce qui devait être une fête s’est transformée en spectacle pénible, accompagné d’un geste probablement raciste de Baros et des huées des spectateurs. Entre Gérard Houllier prétendant que c’était fini et Aulas rappelant qu’il fallait "respecter" la Ligue 1, on a vraiment l’impression que la saison pour Lyon a déjà été trop longue, qu’elle s’est achevée un soir d’Avril face à Bordeaux ou plus sûrement de février face à la Roma. C’est dommage, car à l’automne l’équipe proposait sans doute un des jeux les plus alléchants d’Europe et aurait pu tenir la dragée haute à n’importe quelle grosse écurie avant de finir battue par Troyes et Henrique. A la fin des matches aller, Lyon avait déjà 50 points, soit seulement 20 de moins qu’aujourd’hui (2,63 point par match). 13 journées plus tard, Lyon possède un total de 70 points (soit 1,53 point par match retour). Pourtant dans cet intervalle, Lyon a accru son avance sur son poursuivant direct, de 3 points. Le drame Lyonnais est là : sans rival digne de ce nom, le titre n’a plus aucune valeur. « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Jamais cette maxime ne s’est mieux appliquée à Lyon, aujourd’hui menacé d’implosion à cause de ses rivaux. A moins que ce ne soit un piège diabolique tendu par Toulouse, Rennes ou Lille pour ravaler l’OL au rang d’un club de L1.

Si l’on ne fait rien, l’OL pourrait même ne plus se présenter lors des derniers matches et finir quand même champion. De toute façon même s’il faut "respecter la L1" à quoi bon jouer ces matches pourris. Fort heureusement, toute l'quipe de footballistico (renforcé pour l'occasion par Yannick Noah) a établi un prgramme spécifique de motivation dans le cadre des 6 dernières journées afin d’aider le groupe à se remobiliser histoire de garantir le spectacle.
- 33ème journée (Auxerre) : faire jouer l’équipe avec Baros seul en pointe et porter un tee-shirt frappé du slogan « les blacks sont des lopettes ». Essayer de maintenir le but de Coupet et l’intégrité physique du tchèque inviolés (face à Issa, Akalé et N’Diaye).
- 34ème journée (Le Mans) : faire jouer l’équipe en 4-2-4 avec Malouda, Govou, Fred et Baros (s’il s’en est sorti) en pointe. Leur transmettre tous les ballons pour qu’ils se mettent en valeur. Inviter parallèlement tous les recruteurs des clubs européens à cette soirée. Si certains des 4 font un bon match, proposer une promo de 50% de type « cash & carry ». Si quelqu’un achète Fred ou Malouda, offrir Govou en prime.
- 35ème journée (PSG). Perdre. Afin de sauvegarder l’intérêt économique de la L1 (à défaut de son intérêt sportif).
- 36ème journée (Lens). Jouer bien, vite et fort. Ecraser les artésiens afin de bien faire mesurer à Lens le poids de sa culpabilité. Sa faute : ne pas avoir entretenu le suspense, alors que l’OL lui a offert 13 occasions de revenir sur ses traces.
- 37ème journée (Monaco). Aller se baigner. Ca sera la dernière occasion de rigoler tous ensemble avant de prendre des chemins différents.
- 38ème journée (Nantes). Encaisser 2 buts dans les 5 premières minutes afin de faire croire à Nantes qu’ils vont se maintenir. Puis faire entrer Benzema et Källström en 2de mi-temps. Marquer 3 buts (dont un sur une erreur de Barthez) et condamner le FCNA, histoire de lire leur désespoir dans les yeux des joueurs d'un ex-grand club français. S’en souvenir. C’est ce qui attend l’OL un jour.

Aristotelicien

jeudi 19 avril 2007

33ème journée : la fin du FCNA.

Si tout se passe comme prévu (c'est-à-dire si la hiérarchie est respectée), a messe pourra être dite pour la saison 2006/2007 dès la prochaine journée de championnat. La 33ème. Certes, mi-Avril, c’est un peu tôt pour finir une saison mais ça permettra aux grosses écuries de bien négocier les transferts de la saison prochaine et aux autres de négocier leur location à Palavas Les Flots.
Qu’on en juge :
- le PSG reçoit Nantes,
- Sedan reçoit Nice,
- Marseille reçoit Troyes,
Comme dans l’intervalle, Lyon a décroché le point qui lui manquait pour être quasi-officiellement champion, l'intérêt se limitera aux places d'honneur.

Si Paris, Nice et Marseille l’emportent, la messe sera dite pour la L2 et il sera temps de chanter un In Memoriam pour Troyes, Nantes et Sedan. Il semblerait invraisemblable que l’un des 3 condamnés ne parvienne à reprendre 6 points dans les 5 dernières journées tout en compensant un goal-average médiocre. Si la descente de Troyes et Sedan est tout à fait logique tant les 2 clubs sont des abonnés de l'ascenseur, celle de Nantes constituera un petit événement. Les canaris sont en L1 depuis 1963 et possèdent une histoire et un patrimoine footballistique hors du commun en France.

Le club a été fondé en 1943 (en pleine occupation, la date comme nous allons le voir n’est pas neutre) grâce à la fusion de plusieurs clubs nantais dont la Saint-Pierre de Nantes, le principal club amateur de la ville, évoluant en division d'honneur, qui prend son autonomie sous le nom de Football Club de Nantes. Les autres ont des associations ouvrières (Ateliers et Chantiers de la Basse-Loire, Association Sportive Ouvrière Nantaise, Société de Construction des Batignolles, la Mellinet) ou étudiantes (Stade nantais université club). Les 2 membres les plus en vue de ce nouveau club sont le fameux Marcel Saupin (qui donnera son nom au stade de la ville à sa mort) et Jean Le Guillou (son premier président) qui a construit le stade où évoluera la nouvelle équipe. Les 2 hommes sont a priori des collaborateurs notoires, en particulier Le Guillou, dont les entreprises ont prospéré grâce aux commandes de la Luftwaffe et de la Kriegsmarine. Le Guillou sera arrêté à la libération et s’exilera en Suisse. Il sera remplacé par Saupin au poste de président. Le FC Nantes a été institué "pour développer, par la pratique du football, les forces physiques et morales des jeunes gens et pour créer entre tous les membres, des liens d’amitié et de solidarité"[1]. Bref, ambigu, pour le moins.

Parmi toutes les figures qui se sont succédé au FC Nantes, j’en retiendrai 2 : José Arribas et Jean Vincent. Réfugié basque Espagnol pendant la Guerre Civile, José Arribas a échoué à Nantes au sens propre après que son bateau s'est fait refusé l’entrée à Bordeaux et à La Rochelle. Avant Nantes, il a juste entraîné St Malo et Noyen sur Sarthe. Pas top classe. Mais il a la décence de demander peu d’argent et de parler de plaisir de jouer. Le président Clerfeuille lui confie les clés de la maison jaune. Jamais, sans doute, un homme n’a autant marqué un club dans sa façon de jouer. Il a institué le « jeu à la Nantaise », fait de vitesse, d’intelligence, de passes courtes et de technique. Il sera toujours l’apôtre d’un football léché ou les une-deux et le jeu sans ballon possèdent une place de choix. Pas naïf non plus, le José, il expérimente le 4-2-4, qui en succédant au WM permet de placer un deuxième arrière central pour couvrir les montées des autres. Arrivé en 1960, il fera monter le club en D1, pour la première fois en 1963 (le club n’est jamais redescendu depuis), et lui apporte son premier titre de champion en 1965. Sous son égide, qui durera 16 ans, Nantes sera 3 fois champion. Il laisse Jean Vincent lui succéder en 1976, victime de la montée de Saint-Etienne qui va écraser la première moitié des années 70. Si Arribas a innové dans le jeu, Vincent, ancien attaquant de Lille et Reims aura l’intelligence de conserver l’esprit de son prédécesseur et de s’appuyer sur une arme cruciale des nantais : le centre de formation (inauguré encore par le génial Arribas). Dès son arrivée, c’est au trio Pécout, Amisse et Baronchelli qu'il confie l'animation offensive. Avec d’autres joueurs formés au club (Oscar Muller, Gilles Rampillon, Thierry Tusseau), le club remporte le titre en 1977 et 1980 et, enfin, sa première coupe de France (face à Auxerre) en 1979.

Globalement, le club, malgré des crises épisodique, a réussi à gagner un tire avec chacun de ses entraîneurs issus du sérail (Suaudeau, 2 fois, Denoueix) au moins jusqu’en 2001. C'est-à-dire jusqu’à l’arrivée de la Socpresse. Cette société désigne un président étranger au monde du foot, Jean-Luc Gripond. Alors que depuis José Arribas, les entraîneurs nantais se succédaient tous les 5-6 ans en moyenne, 6 entraîneurs ont tourné à Nantes (Denoueix, Amisse, Eo, Marcos, Der Zakarian, Le Dizet) depuis la fin de la saison 2001, un rythme « marseillais » ou « parisien ». En outre, depuis l’acquisition de la Socpresse par Dassault en 2004, une seule ambition a habité les dirigeants : valoriser leur actif. C’est ainsi que les meilleurs joueurs sont partis les uns après les autres, du moins ceux qui semblaient exportables (Da Rocha et Savinaud sont toujours là) alors que les recrutements exotiques laissent pensifs (Wilhemson, Keseru, Oliech). Bref, Nantes a perdu son âme. A tel point que Gripond est violemment pris à partie par des supporters excédés qui envahissent le stade (du jamais vu). Il sera finalement remplacé par Rudi Roussillon mais le mal semble trop profond. Le centre de formation semble en panne de talents (son budget a d'ailleurs été réduit). Où sont les Pedros, les Karembeu, les Makélélé, les Loko d’aujourd’hui ?

Pour n’avoir rien compris à l’équilibre fragile du FCNA, fait d’un amour du jeu, d’une voie directe entre centre de formation et équipe première, d’un équilibre financier toujours précaire, la Socpresse a bousillé un club phare des 40 dernières années. Celui-ci retrouvera-t-il une virginité en L2. On peut en douter. A moins d’un nouveau José Arribas ?

Aristotelicien

[1] Toute cette partie est issue du remarquable article de wikipedia sur le sujet. Pour plus d’information http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Football_Club_Nantes_Atlantique.

lundi 16 avril 2007

Zéro/zéro sur toute la Ligue ?

Téléfoot se délectait ce dimanche matin : la rafale de 0-0 offrait à Thierry Gilardi la possibilité de comparer goulûment le spectacle qu’offre le football anglais et européen avec la médiocrité de la Ligue 1. Sous-entendu évidemment : restez connecté sur TF1 et oubliez cette petite compétition médiocre que nous diffusons assidument depuis 27 ans et qui passera sur le Service Public l’année prochaine. A sa décharge, la première chaîne n’était pas seule à hurler. Tout ce que le France compte d’écrivains du foot s’est déchaîné dans un bel élan unanime, affligé et vengeur.

Même si l’élite du championnat de France offre davantage de buts que les saisons précédentes (moyenne de 2,21 buts par match 2006/2007 contre une moyenne qui frisotait les 2 les saisons passées), il est vrai que la 32ème journée a offert quelques raisons de désespérer. Des 0-0 comme s’il en pleuvait, des équipes paralysées par les enjeux. Et finalement, 8 but marqués dans les 10 matches. Des déceptions à la pelle. En vrac :
- Bordeaux. Incapable de dépasser leur tactique appliquée en finale de la Coupe de la Ligue : défendre et attendre. Malheureusement pour eux, Landreau n’est pas Vercoutre. Le PSG s’en sort avec 1 point.
- Conformément à ce que l’on pensait, l’OM, à 11 contre 11, n’a pas été capable de hausser son niveau de jeu et de battre une équipe de Valenciennes pourtant peu inspirée. 0-0 malgré l’armada Ribery-Cissé-Nasri-Niang-Pagis face au seul Savidan.
- Malgré un dernier quart d’heure enlevé, Lens, qui a débarqué la plupart de ses attaquants pendant le dernier mercato, ne parvient toujours pas à gagner à Nantes où le courage ne pourra plus servir longtemps de paravent au jeu.
- Troyes – Nancy : paralysées par l’enjeu, les 2 équipes se sont livrées à un pauvre spectacle. Mais Nancy prend un point à l’extérieur, ce qui prend des allures d’exploit incroyable à l’heure actuelle.
Seules 5 équipes on réussi à marquer pendant cette journée. Pas brillant.

En fait, les tares et les mérites de la Ligue 1 sont apparus dans toute leur horreur ce week end :
- pas de grands matches sans grands attaquants. Or, ceux-ci sont les joueurs dont la valeur marchande est, relativement, la plus élevée et qui prennent donc la poudre d’escampette le plus facilement vers les clubs Européens plus riches. Le phénomène s’est amplifié ces dernières années avec des départs dès la sortie de la pouponnière.
- une formation au top pour les demis défensifs et les gardiens. Cette année, les jeunes gardiens français sont particulièrement à l’honneur, Pouplin, Lloris, Pelé, des goals de moins de 25 ans. A ma connaissance, aucun autre championnat d’Europe ne peut se targuer d’une telle génération nourrie au grain sur son sol natal mais le prix à payer est le suivant : de belles manchettes et des scores étriqués. Et peu de but casquette (à l’exception de Grégorini) quand ils sont légion en Premier League.
- une tactique qui continue à privilégier la défense. Dernier exemple en date, Bordeaux. Une équipe, qui prétend à la ligue des champions, rencontre à domicile le 16ème du championnat et joue avec un seul attaquant, alors qu’une défaite ne comporte guère de risque : le club est de toute façon en UEFA grâce à sa prestigieuse victoire en Coupe de la Ligue. J’ai évidemment une explication pour cette distorsion tactique : les clubs français possèdent des entraîneurs qui sont massivement des ex-pros à profil défensif : 1 gardien, 12 défenseurs (Gillot, Der Zakarian, Furlan, …), 4 milieux (Le Guen, Hasek). Pour seulement 2 attaquants : Albert Emon et Pablo Corréa. La raison de cette distorsion dans le recrutement me semble simple : les défenseurs présentent une image de rigueur tactique et de sérieux qui rassure au moment de nommer un successeur dans une période forcément difficile. Avec lui, au moins, on ne perdra plus. Et les nouveaux entraîneurs font ce que l’on attend d’eux : ils massent aux abords de leur propre surface, travaillent le physique, glorifient le "collectif" (c'est-à-dire le repli défensif) et appellent à l’abnégation (pour les rares joueurs de devant, cela signifie harceler les défenseurs adverses et courir après les ballons balancés pendant 90 minutes, histoire de marquer un but de temps à autre). A quand l’instauration d’une discrimination positive au bénéfice des ex-attaquants ?
- la quasi-héroïsation d’Aimé Jacquet en 1998 (il jouait avec 3 milieux défensifs) a fait le reste.

Le résultat est à la hauteur de ce que l’on était en droit d’attendre. La France défend (plutôt bien) mais marque peu, surtout sur action construite. Tout le monde n’a pas Zidane dans son effectif.

Enfin, dernière explication : le hasard. Il est possible, qu’à l’instar de la 4ème journée très prolifique (35 buts), cette 32ème journée soit également « aberrante » avec une surpondération des matches stériles. On fera les comptes à la fin. Mais peu de hurleurs du jour feront réellement cette analyse. C’est moins accrocheur que de s’affliger en Arial 24 gras.

Aristotelicien

samedi 14 avril 2007

Sammy Traoré sur les traces d’Heinze ?

Lorsque Sa.Traoré fut transféré en fin de saison dernière de Nice au PSG, tout le monde se gaussa de ce « stoppeur » au sens classique du terme : pieds carrés, très grand, dur sur l’homme. Son association avec l’élégant Mario Yepes promettait un contraste saisissant à défaut d’une solidité à toute épreuve. La rédaction de footballistico ne savait pas trop quoi penser : après tout, tellement de cadors sont passés par le Parc des Princes pour le quitter sous les quolibets de la foule qu’un destin inverse pouvait être envisagé pour un joueur moyen.

Un début de saison en demi-teinte donnait raison dans un premier temps aux détracteurs du malien. Absent pendant les premiers matches pour cause de blessure, son retour en défense centrale se fait face à Marseille au Parc (1-3). Il disparaît petit à petit de l’équipe première à la fin de l’ère Lacombe. L’arrivée de Paul Le Guen semble condamner le malien à l’équipe réserve. Celui-ci rue dans les brancards pour retourner à Nice mais le PSG est réticent à renforcer l’un de ses concurrents directs pour le maintien. Même la blessure de Yepes (victime d'une agression de Djibril Cissé) ne renforce pas la position de Traoré. Le Guen lui préfère Dramé et fait glisser Armand en défense centrale aux côté de Rozenhal. Pourtant, déjà le malien prépare sa revanche. Il fait partie des héros mi-titulaires, mi-cireurs de bancs qui l’emportent 2 à 0 en Grèce face à l'AEK Athènes. A la fin de la première mi-temps, Traoré impose sa haute taille et marque le premier but. La défaite au Parc, face à Auxerre semble convaincre définitivement Le Guen que la stratégie « tout sauf Traoré » n’a pas vraiment de sens quand les alternatives se nomment Dramé ou Baning et qu’Armand est davantage à son aise sur son côté gauche où il amène vraiment un plus offensif. Cependant, c’est vraiment face à Rennes que Traoré a acquis un nouveau statut, presque christique, aux yeux des spectateurs de ce match. On l’a vu, blessé, la tête couverte d’une énorme bande blanche qui se couvrait peu à peu de sang, refuser de sortir (à la façon d’un Jean-Pierre Rives en 1978) malgré les injonctions de l’arbitre et mettre une tête enturbanée sur la barre de Pouplin. Ce soir là, les supporters, prompts à siffler les joueurs trop payés, qui ne mouillent pas le maillot n’avaient pas prévu que le sang pourrait remplacer la sueur. Le PSG a perdu ce soir là mais ce n’était pas la faute de Traoré.

Ce soir (14/04), face à Bordeaux Traoré était titulaire, évidemment. Il n’a pas marqué mais dans le bar d’où je suivais le match, tout le monde criait "Traoré" à chaque corner. Cette saison, le PSG n’a pas gagné beaucoup de matches mais Traoré, lui, a gagné le respect. Et ça, à Paris, ce n’est pas donné au premier joueur venu.

Aristotelicien

mercredi 11 avril 2007

Ligue des Champions : le continent isolé

Si ce soir (mercredi 11/04), comme c’est assez prévisible, Liverpool parvient à se qualifier face à Eindhoven (il lui suffit de préserver son avantage de 3 buts acquis sur la pelouse du PSV), nous aurons les 3 premiers de la Premier Ligue en Ligue des Champions. Cela risque donc de transformer la prestigieuse compétition européenne en annexe du championnat anglais où les grosses écuries de PremierShip viennent régler leurs comptes. Plutôt que de gloser sur cette razzia des anglo-saxons dans cette compétition ou sur la victoire « à l’étouffée » de Chelsea (prenez une équipe de Valence, harcelez la pendant une heure et demie, faites monter progressivement la température, assaisonnez violemment à la fin : c’est cuit), je préférerais m’attarder sur le score proprement hallucinant de Manchester face à la Roma.

Même l’immense Bastia de Papi avait fait moins bien face au Carl Zeiss Iena. Si les coéquipiers de Giggs ont passé 7 buts à une forteresse italienne présentée comme quasi-imprenable (meilleure défense du Calcio, tradition des défenseurs italiens, rigueur tactique, blablabla), ils font honneur à une tradition britannique bien ancrée aussi connue que le fighting spirit ou le kick & rush, celle du FUck The Bastards Of Latins (FUTBOL en abrégé). Soit en français : "nous jouions déjà au foot que vous tétiez encore vos mères, bandes de tafioles du continent (et particulièrement de sa partie sud)".

Je réprouve naturellement cette "homoxénophobie" mais je ne peux que m’incliner devant cette capacité fabuleuse des anglais à renverser les situations les plus invraisemblables.
Petit rappel :
- finale de Ligue des Champions 1999 (M.U / Bayern Munich) : Manchester est mené 1 – 0 à la fin du temps réglementaire mais l’emporte finalement 2-1 dans un final d’anthologie, 2 buts sur corner à la 90ème et 92ème minute (Sheringham, Solskjear). Les officiels de l’UEFA durent d’urgence changer les rubans qui ornaient la Coupe aux Grandes Oreilles pour l’habiller aux couleurs de M.U. Kuffour est en pleurs et M.U rapporte la coupe à la maison.
- finale de la coupe de l’UEFA 2000 (Liverpool, le Liverpool de Houllier, si, si / Deportivo Alavés). Les anglais prennent rapidement le large (2-0) puis 3-1 après un penalty marqué par McAllister. Le Depor revient à 3-3 en seconde mi-temps mais l’inévitable Fowler permet à Liverpool d’espérer l’emporter…jusqu’à ce que, hell, le fils Cruyff ne remette les équipes à égalité (89ème). Liverpool a mené pendant 75 minutes du temps réglementaire. La prolongation sera disputée jusqu’à la 116ème. Coup franc, paf, détourné par l’un des meilleurs espagnols, Geli, dans son propre but. But en or, c’est la gloire, c’est le titre…
- finale Ligue des Champions 2004 (Liverpool / Milan AC) : après une première mi-temps dominée par les Kaka / Chevchenko (et le but le plus rapide de l’histoire de la ligue des champions inscrit par il signore Maldini), les milanais parviennent à la pause avec un avantage de 3 buts. Insurmontable, jugent les commentateurs et les spectateurs avisés. Un changement tactique et un quart d’heure plus tard dans une deuxième mi-temps belle à pleurer avec un Gerrard en état de grâce, Liverpool avait remonté son handicap face à la « meilleure défense d’Europe ». Avec une victoire au bout du suspense et un Jerzy Dudek protégé par la vierge sur les tentatives désespérées des milanais d’arracher la décision.
- hier soir, donc, avec M.U, qui remet ça et qui met 7 buts à Rome dans un match ébouriffant (mille ans n’auraient pas suffi à Lyon pour en mettre autant). La recette : un pressing incessant, un jeu au large avec des vrais « ailiers » qui ont écartelé la défense italienne et de vrais joueurs surdoués, comme Ronaldo (depuis 6 mois, d’ailleurs, on ne dit plus Cristiano Ronaldo, on dit simplement Ronaldo).

Quelle leçon en tirer pour nos humbles attaquants de L1, emmenés par le valeureux Steve Savidan et ses 13 malheureux buts ? C’est simple : quand on veut attaquer, démolir une défense, lui faire rendre grâce et que l’on a des joueurs de talent, ça marche. Ca peut sans doute casser aussi mais en l’occurrence, je n’ai pas souvenir d’un club anglais ayant subi une telle déculottée en Coupe d’Europe. Alors, à quand un Milan – Lyon se finissant sur un score de 1 à 4 ?

Aristotelicien

dimanche 8 avril 2007

31ème journée : Nancy y va tout droit

C’est un phénomène curieux qui a échappé à la plupart des observateurs mais pas à l’armada d’experts et de statisticiens de footballistico : l’équipe de Nancy pourrait bien descendre en L2, échangeant la place unique du quota Lorrain avec Metz qui caracole en tête de la division inférieure. Mais qui aurait dit ça pendant la première moitié du championnat ? Petit rappel :

11ème journée : après une belle partie, Lyon parvient difficilement à battre Nancy 1 à 0. Cela peut prêter à sourire aujourd’hui mais à l’époque, l’OL écartait ainsi un de ses concurrents directs et le match était présenté comme un sommet. L’ASNL confirmera dès la 12ème journée son statut d’outsider en battant Bordeaux. Elle est alors 2ème du championnat, son meilleur classement.

1er tour de la coupe de l’UEFA : Nancy bat Schalke04 le leader de la Bundesliga 3-1, les Lorrains sont qualifiés.

16ème journée : Nancy concède sa première défaite à domicile face à Lille (1-3). L’équipe descend à la 7ème place.

19ème journée : L’ASNL chute à Sochaux, l’équipe en forme du moment, après 2 buts de Ziani en 4 minutes (dont un penalty) et l’expulsion de Curbelo. Pablo Correa commence à évoquer l’arbitrage forcément défavorable qui accable son équipe. Nancy compte quand même 29 points soit seulement 7 de moins qu’au soir de la 31ème journée.

16ème de finale de la coupe de l’UEFA : Nancy perd à domicile face à Donestk 0-1 : Correa est sport ("nous sommes tombés face à une très bonne équipe). Il commence à avoir d’autres soucis.

25ème journée : Nancy perd 0-3 grotesquement face au PSG après avoir dominé outrageusement et permis à Landreau de se mettre en évidence. Un penalty peu évident (marqué en 3 temps, Grégorini ratant l’arrêt de sa vie) sur une main involontaire en dehors de la surface, suivi de l’expulsion de Kim fait sortir de ses gonds P. Correa. Gallardo inscrira un troisième but sur un ballon probablement sorti en touche. Nancy ne semble toujours pas s’être remis de cette défaite, la plus lourde de la saison.

28ème journée : Nancy perd à Nantes. C’est à ce jour la dernière victoire des canaris.

31ème journée : Défaite à domicile face à Lorient, sur un penalty peu évident. Bagarre générale après l'exclusion de Lécluse. Nancy est 15ème, son plus mauvais classement de la saison, 5 points au-dessus du premier relégable. Si Sedan l'emporte ce soir en match en retard, Nancy pourrait être 18ème dès la prochaine journée s'il perd encore.

Il n’y a pas que pour Lyon que la fin de saison risque d’être longue. Comme Nancy perd en moyenne 2 places toutes les 3 journées, calculez quelle sera la place de l’équipe au soir de la 38ème journée ? Un abonnement L2 2007-2008 au stade Marcel Picot à gagner.

Aristotelicien

samedi 7 avril 2007

L’OL, troisième angle du triangle infernal des grands clubs français ?

Pendant cette dernière partie de la saison, l’intégralité des salariés des clubs (staff technique, dirigeants, cellule de recrutement, joueurs) et du monde interlope qui gravite autour (agents, journalistes, blogueurs) commencent à s’exciter en prévision de la saison prochaine, en tentant de répondre aux grandes questions qui structurent le monde du foot. Quel joueur ira où ? Pour combien ? Qui sera l’entraîneur de X ? D’habitude, cette frénésie touche les grands clubs en les menaçant d’instabilité et de déficit, en excluant cependant Lyon et bien entendu la piétaille qui représente la majorité des clubs de L1. L’OL avait innové en se détachant des coutumes des grands clubs depuis plusieurs saisons :
- départ tous les 4 ans de l’entraîneur en plein succès, en fin de saison. Cette démission est d’ailleurs annoncée, au moins en interne, plusieurs mois à l’avance afin de préparer la transition, - gestion de l’effectif dans la continuité, avec 2 ou 3 renforts, notamment l’avant-centre dont rêve Lyon depuis le départ de Sonny Anderson,
- bénéfice d’exploitation pénard, qui permet d’envisager des renforts de (presque) premier plan.
On est donc loin du psychodrame et des crises de nerf qui assaillent l’OM et le PSG lors de chaque fin de saison, avec au choix :
- départs annoncés des meilleurs joueurs de la saison. Certains d’entre eux restent finalement, sous réserve que le club fasse un « effort de recrutement » lui permettant de se qualifier pour la Ligue des Champions la saison prochaine (espoir déçu, évidemment),
- déficit (une dizaine de millions d’euros, les bonnes saisons) comblé en bougonnant par un investisseur fortuné ou une augmentation de capital,
- procès en cours avec les anciens entraîneurs virés (prud’hommes), les détournements de fonds, fraudes fiscales, abus de biens sociaux, (correctionnelles), etc.
- rumeurs de rachat, parfois démenties mollement (avant l’échec) ou fermement avant la conclusion de la transaction, pour un prix bien inférieur à la somme des investissements consentis par le propriétaire sortant,
- noms d’oiseaux échangés à l’occasion d’un transfert particulièrement haut en couleur entre les 2 clubs

Bref, un folklore bien installé, qui fait partie maintenant du championnat de France au même titre que les sapins de Noël ou les œufs de Pâques, avec des variantes locales, bien entendu.

On aurait pu croire qu’avec son sérieux de vainqueur tranquille, l’OL pourrait changer les choses et entraînerait ses rivaux dans une saine émulation financière et sportive. Pourtant, malgré quelques élèves appliqués (Lille), jamais les grands clubs de l’hexagone n’ont semblé aussi loin de leur grand rival :
- valse des entraîneurs. Guy Lacombe a été débarqué et qui veut parier sur la longévité d’Alert Emon ? Pourtant, cet homme est membre d’une clique qui s’entend bien mais qui semble incapable d’amener le club très haut. Certes, en termes de gestion, ça semble mieux que les années Tapie / Bouchet, mais c’est encore loin d’un management efficace d’un grand club de foot qui gère quand même chaque année un budget de 150 millions d’euros.
- instabilité chronique de l’effectif confirmée, avec des transferts qui mettent les gazettes en émoi, à la Ribery,
- procès à foison : l’OM est quand même impliqué dans 5 affaires à des degrés divers (enquête préliminaire, instruction, appel, …) dont les faits se sont déroulés après les années Tapie.
- supporters intenables. Victimes cette saison : la main d’un malheureux pompier volontaire et la vie d'un supporter français de Tel Aviv.
- changements de propriétaire, réel ou espéré. Rachat du PSG par Colony Capital / Butler / Morgan Stanley. Vente de l’OM ratée à Jack Kachkar. Notons que pour l’année prochaine, ça tangue pas mal entre les propriétaires du club de la capitale et que si ça continue comme ça, Pierre-Louis Dreyfus va céder con club pour 1 euro symbolique à la mairie de Marseille.
- déficit standard de 10 millions d’Euros,
- élimination grotesque face au Mlada Boleslav (qui ça ?) et descente potentielle en L2.

Bref, plus ça change…Eh bien, en fait, si : l’OL semble à son tour contaminée par l’instabilité chronique de ses rivaux. Cette année, pour la première fois, Gérard Houllier devrait être débarqué comme un malpropre. De nombreux joueurs, et pas des plus mauvais (Coupet, Abidal, Malouda, Juninho), vont vouloir changer d’air et, chose nouvelle, trouver des clubs prêts à les accueillir (pas comme Sydney Govou). Ceux qui restent vont jouer les divas en exigeant une place de titulaire (Benzema, Fred, Reveillère, Clerc, Baros, Kallström, …). Plus grave : afin de recruter son killer attaquant (Eto’o), son entraîneur winner (Mourinho ?) et son N°10 stratège qui fera rêver les foules (Gourcuff, Ribery, Elano, Ballack…), Lyon sera obligé de casser sa tirelire (pour qu’un grand joueur accepte de venir ou de rester en France, aujourd’hui, il faut de vrais arguments) et de mettre son EBIDTA en danger. Tous ces mouvements devraient bien attirer quelques aigrefins de tout poil…

Bref, il est possible que l’année prochaine on s’amuse enfin sur les bords du Rhône, pour la première fois depuis l’invention de Guignol. Avec Bordeaux ou Monaco comme champion. L’OL sera alors vraiment devenu un grand club français… avec une victoire de la coupe de la Ligue à la clé ?

Aristotelicien

mardi 3 avril 2007

Haro sur l’homme en noir !

Une fois n’est pas coutume, je vais, ce soir, m’en prendre à l’arbitrage. Je n’oserai pas, bien sûr, attaquer un arbitre français de peur des représailles de la Ligue de Football (blog piraté, interdiction de stade, tout ça). Heureusement, les erreurs ne sont pas le monopole des arbitres officiant lors des matches du PSG (notamment quand Yepes est impliqué) mais sont un mal universel, régnant du National Ukrainien jusqu’au Mundial. Ce soir, donc, mon ire est dirigée vers M. Baskakov et ses assesseurs, qui ont commis lors du quart de finale e la Ligue des Champions Milan AC / Bayern Munich 2 erreurs grossières mais trop communes et explicables :

- 52ème minute : long ballon de Pirlo pour Gilardino. L’attaquant italien lobe subtilement Rensing mais était signalé hors-jeu. Comble, il prend un carton pour avoir bouché ses oreilles lors du coup de sifflet, qui sanctionnait sa faute imaginaire.
- 83ème minure : Lucio tacle un ballon en corner sur une tentative de débordement de Kaka. Penalty pour le Milan. Van Buyten prend un carton (il se vengera en égalisant 10 minutes plus tard).

Ces 2 actions marquent 2 tares de l’arbitrage moderne : "je vois un attaquant seul, je siffle, de toute façon qu’est ce que je risque ?". "Hé ho, je suis fatigué, moi, je vois un mec tomber au loin, j’ai bien envie de siffler".

Les 2 erreurs se compensant, il me faut rappeler que l’honnêteté de M. Baskakov n’est absolument pas en question. Il s’agit bien d’erreurs comme moi lorsque j’oublie une virgule ou que je mets un H à « ola ».

Dans le premier cas, rappelons un principe qui devrait être inscrit en lettres de feu au dessus de toutes les cheminées des arbitres : « LE DOUTE PROFITE A L’ATTAQUANT ». Ainsi, si je ne vois pas partir Gilardino devant le dernier défenseur, il n’est pas hors-jeu. C’est le principe du "pas vu pas pris", que tous les écoliers connaissent et chérissent.

Dans le second cas, on est face à une fin de match d’un arbitre fatigué qui entrevoit une action au loin derrière un voile de sueur, dans une antre qui hurle subitement sa haine du défenseur allemand. Il y a 2 solutions : la vidéo ou des assesseurs supplémentaires, situés derrière les buts ou dans la surface en train de s’en rouler une en attendant que les ballons arrivent.

L’ensemble des sports à action rapide (Rugby, Foot Américain) ayant choisi la vidéo, il est vraisemblable que le foot se drape dans sa dignité de sport majeur et choisisse l’autre solution (ou aucune). Ce serait une erreur. Tout le monde a connu l’introduction de la vidéo au Rugby et se rappelle les cris d’orfraie des puristes au début. Résultat, rien. Les matches sont interrompus une minute et ce recours permet de résoudre 95% des essais litigieux.

Dernière recommandation : une prime de match pour les arbitres qui serait donnée en fonction du respect des fameuses 17 règles et le principe « LE DOUTE PROFITE A L’ATTAQUANT ». Cela permettra de l’appliquer plus vite, plus efficacement et de motiver Mr Baskakov dans ses footings préparatoires.

En conclusion, heureusement que Dida, le gardien milanais avec son grand esprit d’équité a permis à l’immense Van Buyten d’égaliser. A moins, comme le glisse un lecteur malicieux (et bordelais) qu’il n’ait vu Vercoutre ce week-end et que, tétanisé, il n’ose plus sortir de sa cage.

Aristotelicien

lundi 2 avril 2007

30ème journée : Pas Sûr de Gagner / Barthez aux fraises

Alors que la France du Foot semblait avoir fait son deuil du PSG (comment cette équipe peut-elle se sauver ? Il faudrait déjà qu’ils en aient envie, etc) et s’apprêtait à faire ses comptes avec une certaine angoisse, une bonne nouvelle pour les 6 supporters parisiens et les financiers de la Ligue est venue ce soir de l’Artois. Le PSG a simplement vaincu, d’une façon relativement méritée, un FC Lens qui, décidément, n’arrête pas de décevoir les nombreux espoirs que l’on fondait sur lui. Après un premier but très rapide, les parisiens allaient retomber dans leur péché mignon : subir. La pression lensoise est alors très forte et elle trouvera son aboutissement logique en début de seconde mi-temps grâce à un centre de Monterrubio, détourné dans ses cages par Rozenhal. On craint alors le pire pour Paris mais l’équipe de la capitale va vaincre sa peur panique d’aligner 3 passes de suite pour se porter vers le but lensois. Se. Keita déchire Frau et sur le coup franc, Rothen lobe tout le monde sauf la chaussure d’Armand, qui a bien vu le coup. Lens ne s’en remettra jamais et finira le match en petites foulées. Paris n’est donc plus relégable, avec un énorme point d’avance sur le 18ème, Sedan, alors que Troyes et Nantes semblent marquer le pas. Certes, tout ne fut pas parfait dans la prestation parisienne mais on reste tout de même ébahi de la façon dont cette équipe peut jouer, par séquence, comme une grosse écurie (qu’elle est) pour retomber dans des travers « messins » assez vite. Mais Paris peut encore perdre, il suffirait de faire jouer au milieu Mulumbu et Chantôme ensemble… Blague mise à part, on s’est aperçu hier que Bernard Mendy était irremplaçable à son poste d’arrière droit au PSG parce qu’il est…seul. Quant à Lens, les joueurs du Nord n’en finissent pas de faire mentir ceux qui voient en eux une grande équipe. Lyon leur a donné cette année un nombre d’occasions incroyable de revenir sur eux pour maintenir un semblant de suspens (y compris jouer la finale de la Coupe de la Ligue un soir de championnat). Ils les ont toutes incroyablement gâchées, notamment à domicile. A tel point qu’aujourd’hui, ils se retrouvent sous la menace de Sochaux et Toulouse, qui pourraient venir lui chiper sa place en Ligue des Champions.

Au-delà de cet affrontement aux antipodes du classement, la 30ème journée a aussi vu s’affronter Nantes et Sedan. Si le match ne restera pas forcément dans les mémoires, il a probablement vu la fin de la carrière de Fabien Barthez. Un but casquette, une béquille diplomatique et une sortie du stade pendant que ses co-équipiers luttaient pour revenir au score. Ca sent la fin. Il est même possible qu’Heurtebis finisse la saison à sa place. Ainsi, il existe bien 2 types de fin de carrière pour un grand footballeur : celle, un peu baroque, d’un Zidane, mariant son talent d’immense footballeur au côté petite frappe des quartiers Nord, une fin tout à la fois grandiose et humaine, devant des milliards de gens. Tout ça après avoir fait pleurer des millions d’Espagnols, de Brésiliens et de Portugais. Et puis, il y a la fin de Barthez à la Beaujoire, une glorieuse veille du 1er Avril face à Sedan. On se souviendra du divin chauve pour avoir fait partie de l’OM 1993 avec Boli & Co (il n’était pas chauve d’ailleurs à l’époque) assommé Ronaldo, en 1998 ou pour avoir sauvé le but du 2 - 0 face à Del Piero, avant Wiltord et Trézéguet. Déjà, en 2006, sa coupe du monde n’avait pas convaincu les observateurs avec ses sorties hasardeuses et ses placements non-conformistes. Mais Nantes constitue bien la saison de trop…en dépit de bouffées de talent toujours intact (envolées horizontales spectaculaires, face-à-face magistral) Barthez n’a apparemment plus la concentration et la constance nécessaire à haut niveau. Grégory Coupet peut respirer. Avant que Domenech n'appelle Landreau.

Aristotelicien

dimanche 1 avril 2007

Coupe de la Ligue : le bal des pleureuses

Après leur défaite face à Bordeaux, les Lyonnais ne se sont pas seulement illustré par un niveau de jeu assez faible, ils ont également abandonné une certaine dignité en signant quelques déclarations qui ravalent Houillier et Aulas au niveau d’un Antonetti ou d’un Luis. Encore l’entraîneur niçois a-t-il pour lui la pression des équipes mal classées, à jouer des matches-guillotines chaque week-end. Pour Lyon, on pressentait ce qui s’est avéré samedi soir : grand seigneur dans la victoire mais grinçant dans la défaite. Généreux avec leurs adversaires battus mais en-dessous de la ceinture quand le sort leur est contraire. Qu’on en juge :
"Bordeaux a fait un match fantastique, ils ont eu beaucoup d'occasions et ils n'ont pas fait de fautes" - "Cela ressemble à un hold-up. D'habitude, je rends hommage à l'adversaire mais là, je ne le ferai pas. Bordeaux a pourri le match" - Gérard Houllier.
"Ce soir, on s’incline alors que Vercoutre n’avait pas touché un ballon" - Jean-Michel Aulas.

Pourtant, pour ceux qui ont regardé le match, il s’agit d’un tout autre spectacle que celui d’une équipe de Lyon triomphante. Il est vrai que pendant les 20 premières minutes, les rhodaniens ont privé Bordeaux de ballon en pressant haut. En revanche, au niveau de la construction du jeu, l’OL n’y était pas. Au nombre des occasions on peut en recenser 3 : un bon centre de Clerc pour une madjer de Fred, une reprise de Toulalan aux 25 mètres, un coup-franc bien vicieux de Juninho, que Schilaci aurait pu détourner dans le but. En seconde mi-temps, c’est carrément le désert et Ramé n’a pas touché le ballon. Certes, le dénouement de la rencontre se fait sur un coup de pied arrêté (Vercoutre est aux fraises, Henrique monte jusqu'au ciel) à 2 minutes de la fin. Mais ça n'a jamais gêné Lyon lorsqu'il l'emporte face au PSG dans les mêmes conditions. Là, Houllier loue "la concentration" et la "combativité" de ses ouailles.

En fait, plutôt que de critiquer Bordeaux, Houllier, revenu à son niveau de 1993, aurait pu s’inspirer de la volonté des girondins et du coaching de Ricardo. Un peu débordé sur le côté gauche durant les 20 premières minutes, l’entraîneur bordelais fait rentrer Madrange : le résultat, plus rien, du côté du Rhône. Jamais, en fait, Lyon, n’a paru à la hauteur des enjeux. Malouda, absent, Juninho, inconstant, Fred, geignard, Tiago, qui ça ? Les lyonnais, qui se sont privés de leurs meilleurs éléments aperçus pendant la pause internationale, Benzema et Coupet, ont donc échoué…une fois de plus. Bordeaux n’a certes pas été étincelant (Micoud n’a eu aucune influence sur le jeu) mais à au moins mis tout le monde d’accord : ils avaient la meilleure défense, avec un axe central Planus / Henrique impérial.

Mon pronostic : Aulas va faire le ménage pour la saison prochaine. Houllier, Juninho, Vercoutre, Baros peuvent déjà faire leurs valises. Malouda, Abidal, Tiago et Fred seront sur la sellette. Govou ? Il voudra partir mais ne trouvera pas de club : comme d’hab.

Au moins, l'OL dispose de toute la fin de cette saison pour préparer la prochaine. Gageons que ce ne sera pas de trop : cela permettra d’oublier le manque d’intérêt de ce qui se passe sur le terrain.

Aristotelicien

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