mardi 29 mars 2011

EdF: retour vers le futur

Que conclure des 2 matches de l'EdF, version "retour des bannis" ? (Luxembourg - France et France - Croatie, ce soir)

Tout d'abord, bannis ou pas, Laurent Blanc a fixé la "colonne vertébrale" de l'équipe de France. Quel que soit l'adversaire, quel que soit le système, 5 ou 6 joueurs sont toujours présents et jouent à un poste attitré, les autres tournent autour :

- Lloris dans les buts,
- Mexes et Rami au centre : la priorité de Blanc après l'AfSud était de stabiliser la défense centrale : pari réussi. On peut aussi ajouter Sagna à droite même s'il semble s'agir en l'occurrence plus d'un choix par défaut que d'une véritable conviction du sélectionneur,
- M'Vila devant la défense. Dans certains systèmes, à 2 devant la défense, M'Vila peut partager ce rôle avec Diarra mais il est toujours présent en situation de premier relanceur,
- Benzema devant : qui d'autre ?
- Malouda à gauche, son rôle évoluant légèrement dans les différents dispositifs (4-3-3, 4- 2-3-1, 4-4-2) mais lui aussi il est toujours titulaire..

On peut dire ce que l'on veut de Blanc mais il a choisi ses hommes (des maudits de l'ère Domenech, des ptits nouveaux, des anciens) et il s'y tient. En outre, on peut peut dire qu'avec Mexés et M'Vila, le président a choisi une rampe de lancement très technique capable d'orienter le jeu depuis très bas (à la Piqué / Busquets, si l'on veut).

En revanche, les autres postes subissent une rotation infernale et c'est là que le bât blesse car de fait c'est toute l'animation offensive des bleus qui est en chantier.

1°) Le côté gauche. Laurent Blanc, nostalgique de 2006, a voulu reconstituer le flanc gauche de l'EdF : Abidal / Malouda mais la maladie du barcelonais met ce plan à terre, au moins pour un temps.
Alors, Clichy ou Evra ? Aucun des 2 n'a été très convaincant, sans jamais démériter pour Clichy. Quant à Malouda, il est toujours un peu emprunté en bleu. Et le danger vient rarement de ce côté.

2°) Le dispositif : Laurent Blanc fait évoluer sa tactique au gré des matches, 4 - 4 - 2 (en perte de vitesse, depuis la Biélorussie), 4 - 3 - 3, version défensive, 4 - 3 - 3 plus offensif (avec Gourcuff) et 4 - 2 - 3 - 1 (face au Brésil). Notons que c'est plutôt une caractéristique des équipes faibles de faire évoluer leur dispositif en fonction de l'adversaire. La composition change aussi très souvent (il est vrai que Blanc a dû se dépatouiller avec les blessures et les suspensions), pas moins de 10 joueurs ont occupé les postes offensifs en plus de Benzema et Malouda (Gourcuff, Nasri, Menez, Valbuena, Remy, Hoarau, Gameiro, Ben Arfa, Ribéry et Payet). C'est clair, on se cherche et si certains joueurs ont des passages intéressants (Menez, Nasri), aucun ne s'est encore imposé même si Gourcuff jouit d'une cote d'amour forte auprès du sélectionneur.

3°) L'animation offensive : corollaire du point précédent, le jeu d'attaque a du mal à se poser. Ni réellement via le centre (avec un jeu de passes courtes et rapides), ni par les côtés, ni en plongeant avec des passes en profondeur.

L'EdF a marqué souvent soit en s'imposant physiquement en fin de match (Bosnie, Roumanie), soit sur des faits de jeu isolés (éclair de Ben Arfa face à la Norvège, expulsion d'Hernanès)


Blanc a un an pour trouver : la défaite ridicule de la Biélorussie en Albanie offre un matelas de 4 points aux français qui pourrait suffire, sauf catastrophe de grande ampleur, à se rendre en PolUkraine (à moins qu'il ne s'agisse d'Ukrogne). Mais en 2012, les approximations ne suffiront plus face à l'Espagne ou l'Allemagne.

Ceci dit, il suffira peut-être de passer le ballon à Benzema. Pendant des années, la France a eu des milieux offensifs géniaux et des attaquants oubliés (Lacombe, Guivarc'h, Bravo, Six, Bellone). Cela ne l'a pas empêché de gagner des titres. On peut envisager que la situation inverse fonctionne également. (Qu'entends-je : comme dans les années 90 : Papin ,Cantona).

Footballistico

mardi 15 mars 2011

OM : 5 recettes pour gagner

En termes technico-tactiques, c'est sûr, l'OM ne fait pas le poids ce soir dans l'antre de Manchester United. Aussi, renouant avec un passé pas si lointain, Jean-Claude Dassier soupèse les options quelque peu extra-sportives qui s'offrent à lui. Les voici, livrées en exclusivité par Footballistico, "invité" au coeur des salles de réunion de la commanderie.

1 - Faire attendre Brandao un peu éméché dans sa voiture à la sortie d'Old Trafford afin de terroriser toute l'équipe et le staff mancunien. "Les gars à la sortie, je vous emmène faire un tour" propose l'avenant brésilien aux joueurs de M.U à la descente de leur car. Nani pique sa crise, Giggs panique, Rooney rentre chez lui et s'enferme avec une bouteille de whisky. MU / OM : 0 - 3

2 - Rappeler Chris Waddle pour une pige dans l'équipe marseillaise. Tous les red devils sont morts de rire devant ce bedonnant à la coupe de cheveux sur la nuque, grisonnante de surcroît. 5ème minute, Vidic se fait enrhumer, par un triple contact, et le génial anglais glisse la balle à Rémy, qui marque. 12ème minute, Waddle se fait justice sur coup franc après un tâcle au garrot d'Evra. Frappe brossée, la balle frôle la sortie en touche avant de revenir dans la lucarne d'un Van Der Sar médusé. 16ème minute : Deschamps remplace Waddle (qui commence à ahaner dans ses replacements défensifs) par Lucho, puis Gignac par Kaboré et Rémy par Cissé. L'OM joue comme elle sait le faire, à 11 derrière. M.U / O.M : 0 - 2

3 - Demander aux supporters marseillais de chanter "waka-waka" à chaque fois que Patrice Evra touche le ballon. Au bout de 17 minutes de ce traitement, le bouillant capitaine mancunien n'y tient plus, fonce vers la tribune de l'OM et frappe au hasard. Expulsé par l'arbitre, Evra est maîtrisé par les stadiers en hurlant "Domenech, je te hais". Les mancuniens, un peu déstabilisés, tiennent tout le match mais finissent par prendre un but de Jordan Ayew, à la 89ème, qui finit en pleurs dans les bras des mêmes supporters marseillais. M.U / O.M : 0 - 1

4 - Demander à la chorale CGT - port et docks de chanter "cœur de docker" avant le match. Les joueurs anglais décident unilatéralement de se mettre en grève pour protester contre les rencontres en soirée et demander une prime pénibilité rétroactive afférente. Après 30 minutes de palabres, l'UEFA décide de donner match gagné à l'OM. M.U /O.M : 0-3 (sur tapis vert)

5 - Lancer un appel à l'actionnaire. Devant les suppliques répétées de Jean-Claude Dassier, Margarita Luis-Dreyfus mobilise tout ce que la Russie et l'Ukraine compte de call-girls haut de gamme et les envoie à M.U pour séduire titulaires, remplaçant et, même, le "corps" arbitral. Le lendemain, épuisés par une nuit de folie, les mancuniens errent sur la pelouse comme des âmes en peine. L'OM met 7 buts, dont 3 penalties. M.U / OM : 0 - 7. Commentaire de Margarita Louis-Dreyfus après le match : "je tiens à disposition de tous ceux qui prétendent que je n'investis pas pour l'avenir du club la facture envoyée par ces demoiselles". L'UEFA ouvre une enquête mais l'OM est en quarts.

Et vous quelle recette suggérez-vous ?

Footballistico

dimanche 13 mars 2011

Rennes - OM : Ayew + Ayew = 2 passes décisives

Un match plaisant au Stade de la Route de Lorient où l'OM, aidé par des rennais peu inspirés dans les 30 derniers mètres, a emporté la seconde manche de son marathon épique du mois de Mars, pendant lequel elle affronte les 1er, 2d et 5ème du championnat avec, en interlude, le match retour à Old Trafford.

Didier Deschamps avait tiré les leçons du match raté face à Lille : Kaboré et Cissé étaient sur le banc et Heinze rebasculait en défense centrale au côté de Diawara. Taiwo faisait son retour à gauche de la défense et Cheyrou prenait place à droite du milieu à 3, avec M'Bia en récupérateur et Lucho à gauche. Evidemment, Gignac remplaçait Brandao au centre de l'attaque olympienne suite aux aventures alcoolo-érotiques du brésilien. De son côté, Rennes possédait nominalement le même dispositif en 4 - 3 - 3, même si l'ailier droit Jérôme Leroy jouissait d'une liberté forte de se promener sur tout le front de l'attaque. Montano était au centre de l'attaque, Boukari à gauche soutenu par un milieu Dalmat - M'Vila - Tettey pas dégoutant sur le papier.

Le fait du match fut l'incroyable manque de largeur de l'attaque rennaise. Leroy et Dalmat repiquaient sans cesse vers le centre pour s'enférer dans la toile marseillaise, qui s'employait dur pour les stopper (cartons jaunes pour Diawara, auteur de son attentat de la semaine et M'Bia). Comme Jérôme Leroy fut assez imprécis sur ses coups de pied arrêtés et que Montano ne décrocha que très peu pour venir créer du lien avec ses milieux, les offensives rennaises furent assez stériles. De son côté Marseille ne parvenait pas trop à prendre le jeu à son compte mais réagissait via son flanc gauche : Ayew - Lucho. Les marseillais allaient obtenir 2 actions en 2 minutes de ce côté et concrétiser la seconde : Lucho récupérait le ballon remettait intelligemment à Ayew qui centrait pour la tête de Rémy. But. Marseille avait une réussite maximale (50% donc) et allait tenir ce score pendant la fin de la mi-temps.

2de mi-temps : Marseille allait reculer petit à petit et laisser l'initiative du jeu aux bretons. Antonetti remplaçait Dalmat (trop juste physiquement) et Leroy. Lemoine allait réimpulser du dynamisme mais Rennes se heurtait toujours au même problème : comment franchir la muraille olympienne ? Un homme allait s'y risquer, le latéral Romain Danzé, sur le côté gauche. Malheureusement, ses tentatives de centre, nombreuses, furent trop longues et Rennes allait se créer sa meilleure occasion sur un coup franc repris au second poteau par M'Vila. Les rennais se découvraient petit à petit et allaient concéder de plus en plus d'espace aux attaquants marseillais. Ici se pose le dilemme Lucho, l'argentin est précis dans ses passes mais il ralentit souvent le jeu par des contrôles intempestifs. Il est très mobile et très actif mais aussi très lent. Résultat : l'OM a parfois du mal à perforer en contre mais lorsqu'elle est en surnombre, la passe de l'argentin trouve à coup sur un partenaire. Ce fut le cas à la 66ème (A. Ayew), la 76ème (J. Ayew) et à la 80ème, Lucho était là pour reprendre la passe en retrait du cadet des Ayew. A noter l'étonnant changement de Deschamps, qui replaçait Gignac (un avant-centre puissant) par le jeune feu follet ghanéen. Cette décision allait donc s'avérer décisive face à la défense centrale rennaise, excellente jusque ici, mais peu à l'aise avec un changement de profil d'attaquant, plus mobile, moins attiré par le but et plus collectif.

Pour Rennes, cette défaite marque-t-elle le début de la fin ? Chez Footballistico, on se plaît à le croire tant l'équipe bretonne a été assez inoffensive vendredi soir. Quant à l'OM, toujours le même refrain, sans être extrêmement brillante, l'équipe est solide, avec des joueurs mystères (Lucho et Rémy) et son joyau du moment (André Ayew). L'équipe en tout cas faisait meilleure figure dans sa configuration d'hier (technique) que de la semaine dernière (musculeuse). S'en souvenir face à Manchester.

Footballistico

lundi 7 mars 2011

OM - LOSC : Eden et Lille au paradis

Le sommet d'hier soir voyait les 2 équipes s'affronter en 4 - 3 - 3 même si l'OM sembla souvent plus proche du 4 - 2 - 3 - 1. Lille affichait sont 11 majeur avec sa fameuse triplette offensive Hazard - Sow - Gervinho. Deschamps était plutôt prudent avec un milieu Lucho - Kaboré - Cissé en appui de Ayew (nominalement à gauche), Brandao et Remi.

 1ère mi-temps :
Dès le début du match Lille pressait haut et Marseille avait toutes les peines du monde à développer son jeu. Le premier but de Hazard ne doit pas qu'au talent du jeune belge mais aussi à la domination lilloise au centre du terrain.

Les marseillais allaient essayer de construire et développer leur jeu mais Lille les bloquait remarquablement bien. Il est vrai que l'OM insista dans l'axe alors que :


1°) les joueurs de cette zone (Kaboré / Diawara) ne sont pas les plus adroits. Seul Stéphane M'Bia est assez précis avec le ballon.

2°) La compacité Lilloise où le trio Cabaye, Mavuba, Balmont fit merveille mais où les 3 attaquants firent leur part de travail, même Sow, redescendant souvent pour bloquer les relances de Diawara ou Kaboré.

3°) Les choix de Deschamps au milieu -Kaboré + Cissé- laissaient augurer d'un milieu assez peu créatif, d'autant plus que Lucho sembla diminué.

L'alternative, les ailes, était quasiment impossible. En fait l'équipe a un double problème : à gauche, Heinze (auteur d'un match catastrophique par ailleurs) n'est pas un latéral au profil très offensif et par conséquent André Ayew, se retrouva souvent seul face à Debuchy, sans partenaire. Cette faiblesse sur les ailes permit à Gervinho et Hazard de bloquer encore plus le centre du terrain. De l'autre côté, problème inverse, Rod Fanni est plutôt porté sur l'attaque mais Rémy n'étant pas un ailier, il eut tendance à prendre la profondeur sans considération pour son latéral. Ayew et Remy ont essayé d'inverser, de plonger, de repiquer au centre (c'est là où Ayew fut sans doute le plus dangereux en obtenant 2 coup francs très dangereux pour l'OM en première période) mais rien n'y fit.

Lille n'avait donc qu'à attendre. Les dogues eurent en contre (sur des ballons récupérés à 40 mètres de leur but) 3 occasions très nettes et c'était un petit miracle que l'OM s'en sorte à si bon compte en retournant au vestiaire.


2de période :

Lucho retenu pour un problème aux ischios, Didier Deschamps lançait Gignac à sa place et l'OM passait en 4 - 4 - 2. La situation offensive des marseillais n'allait pas changer par ce coup de baguette mais insensiblement, Lille reculait et laissait davantage d'initiatives aux locaux. Cheyrou faisait son entrée à son tour et tout de suite l'entre-jeu marseillais s'en trouvait fluidifié et les coups de pied arrêtés gagnaient en précision. Lille lançait ses flèches en contre (Gervinho encore). L'OM allait revenir dans la partie grâce à un Rémy jusque là bien invisible, qui reprenait un centre mal dégagé par Debuchy. L'OM marquait quasiment sur sa première occasion.

On l'a déjà dit sur ce blog, la façon de jouer du LOSC demande une débauche d'énergie assez forte, tant de la part des attaquants (appels incessants) que des milieux et des latéraux. A ce moment de la partie, on ne donnait pas forcément cher de la peau des lillois. Pourtant, la physionomie du match changeait peu : l'OM dominait légèrement la possession mais Lille avait les occasions les plus franches : Gervinho, poussé dans le dos, Cabaye, sur le poteau. Seul, Ayew, sur un coup de pied arrêté et sur une jolie frappe, aurait pu inverser la tendance. Les changements opérés en fin de match par Rudi Garcia allaient remporter le morceau, Emerson centrant pour Frau pendant que De Melo occupait Diawara au premier poteau.

Conclusion : Lille rompt avec la série de résultats médiocres face aux grosses écuries (défaite à domicile face à l'OM, matches nuls face au PSG et plus récemment à l'OL) et se positionne en candidat crédible pour le titre, avec la meilleure attaque en prime. Le cas de l'OM est plus délicat, certes l'équipe est toujours en lice pour conserver son titre de champion (et se qualifier en quart de la LDC) mais l'animation offensive fait toujours défaut et les performances individuelles (Ayew, Valbuena) ne masquent pas toujours la relative pauvreté collective. Reproche encore plus sérieux, Deschamps semble s'accrocher à certains titulaires (Heinze, Cissé, Rémy) alors que leur niveau de jeu (et l'analyse froide des carences marseillaises) devrait les confiner sur le banc. Lorsque l'entraîneur olympien est arrivé à Marseille, il voulait muscler le jeu marseillais et en confier les clés au seul Lucho. Il devient urgent de trouver un plan B.

Footballistico

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