mardi 16 décembre 2014

Coucou, revoilà Monaco

Après avoir été vilipendé en début de saison pour la pauvreté de son jeu, l'ASM est qualifiée pour les 8èmes de finale de la Ligue des Champions et a donc vaincu l'ogre marseillais dimanche soir.

Les 2 équipes ont connu un changement d'entraîneur et un changement de style frappant à l'intersaison. Voyons cela.

L'OM se présentait en 4-2-3-1 classique face à un dispositif à 3 attaquants. Lemina était préféré à Romao (situation de moins en moins rare). Monaco affichait un 4-3-3. L'ASM était privée pour ce match de Kurzawa, Berbatov et . Jérémy Toulalan était obligé de jouer les défenseurs centraux de fortune. Martial était préféré à Germain pour le poste d'avant-centre.

Première mi-temps : Monaco allait tenter en tout début de match de contester la supériorité marseillaise, grâce à la technique de son milieu de terrain (Moutinho, Silva)  et à un pressing haut des 5 joueurs les plus offensifs. Cette bonne période monégasque fut ponctuée par la frappe magnifique de Martial, issue d'une passe contrée par Dirar. Cependant, au bout de 10 minutes, l'OM reprenait la possession de balle, à partir d'un jeu de possession déclenché dès Mandanda et l'ASM reculait. Toutefois, les locaux ont plutôt fait bonne figure défensive pendant toute la première mi-temps, grâce à 4 facteurs :

  • au milieu, l'OM se heurtait à un 3 contre 3 efficace. Moutinho, notamment, chargé d'annihiler Imbula fut très présent défensivement.
  • par une très grande implication défensive des ailiers monégasques sur leurs vis-à-vis. On sait que les latéraux de l'OM ont une grande importance dans le dispositif de Bielsa. Dirar et Ferreira-Carrasco furent particulièrement présents. Les latéraux monégasques furent également très prudents. La carte défensive (tacles + interceptions) ne laisse guère de doute, mettant même en évidence un Fabinho, qui mit Ayew sous l'éteignoir. 

Les interceptions de l'ASM, un seul mot, Fabinho


    • par une volonté de ne pas rendre le ballon tout de suite aux marseillais. Ici l'ASM a innové. Les monégasques sont assez techniques mais plutôt que de construire dès la défense, Subasic, notamment s'employa à sauter le premier rideau défensif marseillais. Dès lors, le pressing marseillais eut du mal à fonctionner et l'OM se retrouva rarement avec un ballon de contre exploitable à moins de 40 mètres des buts adverses.  
      Mandanda : je relance court

      Subasic : je relance long (source Fourfourtwo)
    • Bakayoko, enfin, très prudent, n'hésita pas à se déporter vers les côtés pour annihiler les offensives marseillaises, plutôt que de demeurer au centre du terrain.
    Thauvin


    Dans les faits, à part une passe malencontreusement déviée par l'arbitre, le seul endroit du terrain où les marseillais furent dangereux fut l'aile droite où Thauvin provoquait Raggi bille en tête. L'Italien, défenseur central de formation, eut du mal face à la rapidité du jeune français mais malheureusement, les attaquants marseillais, Gignac en tête, ne surent pas tirer profit des offrandes de leur partenaire.

    L'ASM disposait même d'une seconde occasion franche, en fin de première période sur un tir de Ferreira-Carrasco.

    Seconde période :

    L'OM tentait bien de reprendre le taureau par les cornes, dès la reprise mais l'ASM disposait cette fois d'un mode défensif bien huilé. Une seule fois, sur un contre, l'OM allait être dangereux (tir de Gignac, 59ème). Et, après avoir laissé passer la déferlante, l'équipe princière allait sortir de sa boite en profitant (comme face à Leverkusen) de la technique et du rythme de ses joueurs offensifs pour déborder un OM, qui faiblissait physiquement. C'est d'ailleurs avec une arme typiquement marseillaise, l'"excentrage" de l'avant-centre que l'ASM allait prendre le dessus. Sur un une-deux Martial - Dirar, le jeune attaquant monégasque centrait sur Ferreira-Carrasco, qui s'effaçait, laissant le ballon à Silva, esseulé.

    La suite fut pénible pour l'OM incapable de prendre le jeu à son compte. Les olympiens ne tenteront qu'une seule frappe en 25 minutes (un tir lointain de Payet). C'est peu pour une équipe qui prétend au titre. Les changements n'améliorèrent pas la situation. Au contraire, le jeune Boutobba n'apporta pas grand chose, au contraire du virevoltant Ocampos et l'ASM aurait pu tuer le match sur un ou 2 beaux mouvements en fin de partie. Au bout du compte, avec seulement 38% de possession, l'ASM a réussi plus de passes que l'OM dans les 30 mètres adverses. Vous avez dit stérile ?

    Conclusion : Marcelo Bielsa a considéré que Monaco était une opposition beaucoup plus faible que Paris ou Lyon (où l'OM a manqué de réussite). Dans les faits, c'est peut-être la première fois que le technicien argentin est dominé tactiquement par un de ses pairs en L1. Alors, les premiers doutes sur un OM commencent à se faire jour : jeu trop prévisible, qui commence à être lu par les opposants ambitieux. Épuisement manifeste après l'heure de jeu. Prise de risque forte qui prohibe la notion de gestion des temps faibles.

    Quant au Monaco de Jardim, c'est devenu tout le contraire d'une OM offensive à tout va, un crotale patient, qui guette sa proie avant de frapper. En 1/8ème de finale de ligue des champions, l'ASM affrontera Arsenal, qui sera ultra-favori. Sur que cette configuration les arrange.

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